Le crédit à l'équipement finit l'année 2016 sur une hausse à deux chiffres après une année 2015 historiquement atone. Le crédit bancaire dans son ensemble a globalement relevé la tête en 2016 (+4,2%). Littéralement à l'arrêt en 2015, avec une croissance négative de 0,3% par rapport à 2014, le crédit à l'équipement affiche une bien meilleure mine à fin 2016. Sur l'année achevée, son encours dépasse 158 milliards de DH, en forte progression de 11,7% par rapport à l'année précédente. Une telle hausse à deux chiffres ne s'était plus observée depuis 2010. A l'époque, les prêts à l'équipement avaient progressé de 17%. La hausse des crédits à l'équipement est en soi une excellente nouvelle pour l'économie nationale. Le dynamisme de cette catégorie de crédit destinée à financer les biens et matériels nécessaires à l'exploitation d'une société, est le signe que les entreprises se remettent globalement à investir. C'est le signe aussi que les banques ont quelque peu rouvert les vannes du crédit aux entreprises, dans le sillage de la baisse généralisée des taux d'intérêt. Le mois de décembre aura été particulièrement performant pour les crédits à l'équipement. Sur les 30 derniers jours de 2016, ce sont près de 9 milliards de DH que les banques ont distribués aux entreprises pour s'équiper en biens et matériels, soit près de la moitié des 16,5 milliards de DH distribués sur l'année. L'accélération de la hausse des crédits à l'équipement a tiré vers le haut le crédit bancaire dans son ensemble. Il finit l'année sur une progression de 4,2% par rapport à 2015, année lors de laquelle le crédit bancaire avait affiché une très modeste progression de 0,5%. La performance à fin 2016 est même légèrement supérieure aux estimations de Bank Al-Maghrib qui tablaient sur une croissance du crédit comprise entre 3 à 3,5%. Une analyse plus affinée des dernières statistiques publiées par la Banque centrale montre que ce sont les entreprises publiques qui ont le plus profité de cette relance du crédit. En effet, les prêts aux sociétés non financières publiques (type OCP, RAM, etc.) ont augmenté de 15,2% sur un an. Les prêts aux sociétés non financières privés se contentent, de leur côté, d'une hausse de 4,9%. Les ménages sont aussi les grands bénéficiaires de la reprise du crédit : les crédits à l'habitat ont progressé sur l'année de 5,1%, tandis que ceux à la consommation ont augmenté de 5,5%. Seule ombre au tableau, les créances en souffrance ne faiblissent pas. Leur rythme de progression ( 7,1% en 2016), bien qu'en ralentissement, reste toujours supérieur à celui des crédits. Avec un stock de créances douteuses de 61,3 milliards de DH, les créances en souffrance représentent aujourd'hui près de 7,5% du total des crédits.