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Samira Sitaïl, «Pour tout vous dire»
Publié dans Finances news le 26 - 07 - 2007

On oublie souvent que derrière un personnage se cache un être humain avec ses incertitudes, ses craintes, ses moments de bonheur…
Et si l’on écoute les détracteurs de Samira Sitaïl, la Directrice de l’information à la deuxième chaîne nationale 2M, l’on croirait que c’est une dame de fer qui tire sur tout ce qui bouge. Et pourtant, cette Marocaine née en France reste très abordable et peut même surprendre par sa simplicité. Sa vie, qu’on lui souhaite longue, n’a pas toujours été un fleuve paisible. Des moments de bonheur, mais également des drames. Cela dit, en grande croyante, elle estime que Dieu nous a donné la patience et la force de traverser certaines épreuves. Tout commence dans la banlieue parisienne. Samira est le cinquième enfant d’une famille composée de 5 filles et 4 garçons. «Je garde de très bons souvenirs de mon enfance. La maison était toujours pleine, on recevait des amis de la communauté marocaine en France. De même qu’il nous arrivait de recevoir une trentaine de personnes pour la rupture du jeûne durant le mois de Ramadan». Une bonne ambiance à laquelle veillaient ses parents pour garder vivaces les liens avec le Maroc. Famille très traditionnelle, mais qui a cultivé chez ses enfants la tolérance et l’ouverture sur l’autre. Samira se remémore le quartier de son enfance qui abritait une importante communauté juive avec laquelle la communauté musulmane vivait en harmonie. De même qu’elle et ses frères et sœurs passaient des après-midi entiers à jouer au monastère du quartier. Ces moments de bonheur ont été secoués à deux reprises. Samira Sitaïl perdra, à 5 ans d' intervalles , sa sœur, âgée de 19 ans et un frère de 27 ans, dans des accidents de voiture. Elle croit au destin et à la volonté divine. Alors elle a appris à s’armer pour continuer à vivre. Ses parents veillaient à ce que leurs enfants puissent assimiler leur propre identité maroco-musulmane. Et de ce fait, Samira et ses frères et sœurs venaient chaque année au Maroc, participant même à plusieurs colonies de vacances qui leur ont permis de mieux connaître le pays de leurs parents.
«Je tire mon chapeau à mes parents qui ont cultivé en nous la culture
marocaine traditionnelle, mais pas conservatrice, tout en nous ouvrant sur l’autre». D’ailleurs, Samira suivait des cours d’arabe chaque jeudi après-midi, assurés par un enseignant égyptien. Ses parents cultivaient le « mythe du retour » au pays et préparaient leurs enfants à cette éventualité. Et par une série de circonstances, c’est finalement Samira Sitaïl qui va déclencher le retour de sa famille au Maroc. «Je ne suis pas revenue, mais venue au Maroc, puisque je suis née en France». Ce retour ne s’est pas fait du jour au lendemain, puisque Samira ayant opté pour des études de langue, elle avait d’ailleurs horreur des maths, a eu pour obsession d’avoir son Bac du premier coup pour ne pas avoir à passer cette matière en session de rattrapage. C’est la philo qui va finalement la tirer d’affaire.
Son Bac décroché, elle intègre l’Université de Paris VII. Durant la première année, elle fait LEA où elle étudie l’espagnol et l’anglais, et s’était inscrite parallèlement à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO). Débordée par autant de cours, elle décide de passer au LVE en deuxième année pour se consacrer à la langue de Shakespeare. Ce ne sont là que quelques détails qui peuvent sembler fortuits devant ce qui va suivre. La vingtaine, Samira Sitaïl n’avait pas particulièrement pour vocation de faire carrière dans le journalisme. Et pourtant, sa rencontre avec un grand journaliste français et conseiller en communication, va changer le cours de sa vie. Elle arrondissait ses revenus d’étudiante en faisant du baby-sitting pour Hubert Machtou. «C’est en le côtoyant que j’ai découvert le métier de journaliste. Il recevait des gens des médias que j’ai rencontrés. C’était un vrai plaisir». Un vrai déclic aussi ! Elle s’empresse alors de s’inscrire à l'ESRA, école de réalisation audiovisuelle pour se spécialiser dans le journalisme télévisé, parallèlement à ses études d’anglais. Sa licence d’anglais en poche et après sa formation en audiovisuel, Samira Sitaïl va enchaîner les stages à Tf1, Canal +, France 2 et d’autres rédactions. Jusque-là, le rapport qu’elle entretenait avec le Maroc se résumait à de merveilleux moments de vacances en famille et entre amis. Jusqu’au jour où elle a postulé pour un stage à la TVM. On l’informera qu’il y avait une demande urgente pour un poste vacant. «J’avais passé cette année-là deux mois de stage à Canal + et lors de mes vacances, j’étais curieuse de faire un stage à la TVM… rien qu’un stage, alors j’ai décliné leur proposition de recrutement». Elle repart encore une année en France. Les vacances venues, elle vient les passer dans son pays d’origine. Elle contacte la TVM, l’offre tient toujours. Après avoir passé un casting, elle est recrutée, en 1987, pour présenter le journal télévisé en français .
Une nouvelle page s’ouvre. Trois mois plus tard, elle est rejointe par sa sœur qui décide de regagner le Maroc pour intégrer l’hôtellerie. Et six mois après, ce sont ses parents qui reviennent définitivement au Maroc.
Passer d’un monde à un autre ne s’est pas fait dans la douceur. Samira est très mal comprise par certains de ses collègues et doit s’adapter à l’environnement où elle évolue. «Mes atouts sont devenus rapidement des handicaps au Maroc. D’abord ma franchise : je disais ce que je pensais quand on me demandait mon avis ; quand un collègue demandait ce que je pensais d’un travail, je répondais franchement. Et il suffisait que ma réponse soit négative pour que ce collègue aille rapporter partout que "j’avais un problème avec lui" ou que « je ne l’aimais pas »… La deuxième qualité qui s’est vite révélée être un «défaut» a été mon honnêteté. Elle m’a mise dans des situations délicates, mais m’a également sauvée dans des moments importants». Alors pour rester fidèle à elle-même et ne pas se départir de ses principes, elle a appris à faire preuve de beaucoup de diplomatie. Ce n’est pas pour autant qu’elle verse dans le copinage ou le clientélisme, ce qui fâche certaines personnes de son entourage professionnel. Mais la goutte qui a fait déborder le vase est sa nomination, à l’âge de 35 ans seulement, à la tête de la Direction de l’information à 2M, qu’elle a intégrée en 1990, où elle animait la première émission d'interviews politiques en direct, «L'Homme en question». Cette nomination n’a pas manqué de créer une polémique soutenue par des «cheveux gris» qui pensaient qu’il fallait avoir un certain âge pour être nommé à ce poste. Son statut de femme n’a pas non plus arrangé les choses, et elle a dû faire face à une misogynie qu’elle pensait alors absente dans ces milieux. «Je lisais des articles qui critiquaient la couleur de ma jupe et la longueur de mes cheveux. Des choses qu’on n’aurait pas écrites sur un homme». Mais qu’à cela ne tienne, Samira Sitaïl est résolue à ne jamais composer. « Je suis plus diplomate, mais je reste honnête. C’est à prendre ou à laisser ». Pas de compromis avec cette femme qui peut passer d’une balade à Derb Ghallef ou la Suika de Rabat, aux boutiques les plus huppées, au-delà de la curiosité dictée par le métier, pour connaître les multiples facettes de la société marocaine. Ou encore passer de la musique de H-kayen, qu’elle affectionne, à celle de Barbara Streisand, l’une des plus belles voix du monde. Ou même passer de la lecture d’un roman policier à celle du «Dictionnaire de la communauté musulmane en France». Passionnée d’artisanat marocain, elle adore discuter avec les artisans, les vrais, qui continuent jalousement à jouer le rôle de gardien de patrimoine. Elle aime aussi recevoir quand elle en a le temps. Avec ses deux enfants, elle est tantôt maman poule, tantôt maman gendarme et reconnaît ne pas toujours avoir les réponses à toutes les questions que posent des enfants de 12 et 8 ans sur les enfants de leur âge en Irak, ceux qui dorment dans la rue ou ceux qui sont abandonnés par leurs parents.
C’est également une femme reconnaissante à Dieu de ce qu’Il a bien voulu lui donner. «Des moments de bonheur aux grandes déceptions, tel est mon destin qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui». Mais toutes les déceptions qu’elle a eu à essuyer ne changent rien au plaisir qu’elle a eu à rencontrer des gens formidables, que ce soit dans la vie professionnelle, comme Nadia Bradley, Nadir Yata et Ali Basta aujourd’hui disparus, ou encore Hubert Machtou, mais également les membres de son équipe qu’elle cite un à un et qui sont pour elle une source de fierté ou dans la vie privée comme son mari. Battante au moral d’acier, journalise émérite, Samira Sitaïl est une femme passionnée !


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