Le marché immobilier a subi de plein fouet la crise sanitaire. Au Maroc, les acteurs affichent la prudence en attendant que le marché de l'immobilier reprenne son rythme de croisière. Dans une interview accordée à 2M.ma, le président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, Taoufik Kamil nous livre son diagnostic du secteur et propose de nouvelles pistes de relance. Quel diagnostic faites-vous du secteur de l'immobilier ? Taoufik Kamil : Le secteur de la promotion immobilière a perdu énormément de sa vitesse. Nous avons enregistré un recul du chiffre d'affaires de plus de 70% pour le Moyen et le Haut standing et plus de 50% dans le social. En ce qui concerne le moral, inutile de vous cacher notre désespoir, surtout que nous avons attendu pendant longtemps un véritable soutien et une véritable relance de l'Administration. Post-Covid: où va le marché immobilier? Taoufik Kamil : La pandémie est toujours là et le secteur subit toujours ses conséquences. Il est certain que grand nombre de promoteurs immobiliers garderont des séquelles importantes. Y a t-il un risque d'investissement actuellement ? Taoufik Kamil : En effet, aujourd'hui le foncier reste une valeur abordable. La correction a déjà eu lieu et il ne peut que connaitre une croissance et un retour avec des valeurs intéressantes. De nos jours, y a t-il vraiment une demande ? Taoufik Kamil : La demande existe et elle est importante, mais c'est le pouvoir d'achat qui fait défaut. Au sein de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, nous avons revendiqué de l'aide directe pour les acquéreurs et nous avons fait une impasse sur les incitations pour les promoteurs. Pour que cette demande soit concrétisée par des véritables acquisitions, il y a lieu de trouver des mécanismes d'aide à l'accession versés directement à l'acquéreur. Quel serait selon vous le plan de relance pour ce secteur ? Taoufik Kamil : Il ne pourrait y avoir relance sans aide directe pour le citoyen (acquéreur). Cette pandémie a mis à nu toutes les carences du système. Par ailleurs, notre code d'urbanisme a montré ses limites et il est en déphasage complet par rapport au choix urbanistique actuel suivi par la quasi-totalité des pays développés ou en voie de développement. Avec le choix de la ville en hauteur, qui est est une ville durable, nous pouvons non seulement arriver à offrir des espaces publics de qualité en jardins paysagistes, en terrain d'activité sportive, en chemin de promenade, mais aussi résoudre la question du coût de l'incidence sur les valeurs immobilières. Je voudrais aussi ajouter que la ville en hauteur permettra de résoudre l'équation épineuse du coût de l'incidence du foncier puisque la hauteur réduit considérablement le coût du foncier. Ceux sont là les principaux axes de relance.
* Immobilier: Réunion de concertation pour étudier les moyens de simplifier les procédures d'investissement aux MRE