Les Nations unies ont tiré la sonnette d'alarme sur des infestations d'une ampleur historique de criquets en Afrique de l'est, d'Addis Abeba à Nairobi en passant par Mogadiscio, qui "menacent la sécurité alimentaire" de toute la région. Devant la prolifération d'essaims "particulièrement destructeurs" de criquets pèlerins en Ethiopie, au Kenya et en Somalie qui ravagent les cultures et menacent les récoltes, il est "nécessaire de lancer une campagne de grande ampleur et transfrontalière pour combattre les infestations", a indiqué l'Agence des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) dans un communiqué. La FAO recherche d'urgence 70 millions de dollars afin de renforcer la lutte antiparasitaire et de "protéger les moyens d'existence dans les trois pays les plus touchés". "D'une ampleur et d'une capacité destructrice jamais vues, les essaims risquent de grossir de manière exponentielle et de se propager dans d'autres pays d'Afrique de l'Est, si les efforts pour combattre ces ravageurs voraces ne s'intensifient pas massivement dans toute la région", a-t-elle averti, en estimant qu'il s'agit d'une situation "de portée internationale". L'Ethiopie et la Somalie n'avaient pas vu d'essaims de criquets pèlerins d'une telle ampleur depuis 25 ans, et le Kenya n'avait pas eu à affronter de menace acridienne d'une telle force depuis 70 ans, précise la FAO. "Les autorités de la région ont déjà lancé des activités de contrôle mais, étant donné l'ampleur et l'urgence de la menace, elles ont besoin d'un soutien financier supplémentaire de la part de la communauté internationale des donateurs afin d'accéder aux outils et aux ressources nécessaires à la mise en oeuvre effective des interventions", a expliqué Qu Dong, directeur général de la FAO cité dans le communiqué.