Après que Pékin ait indiqué qu'il pourrait renforcer son emprise sur le territoire, de milliers de manifestants hongkongais, défiant une interdiction de la police, masqués et vêtus de noir, ont afflué dans les rues du quartier commerçant central de Hong Kong pour un rassemblement exigeant l'autonomie. D'autres contestataires ont convergé vers d'autres points de la ville comme le parc Victoria situé à proximité. La police antiémeute a contre-attaqué pour disperser la foule. Sous prétexte que le rassemblement était illégal, et que les manifestants violaient l'interdiction des masques par le gouvernement, les forces de l'ordre ont procédé à maintes arrestations. Mais le mouvement social qui secoue Hong Kong depuis cinq mois, malgré des convulsions qui frisent la violence manifeste, a évolué dans sa manière de s'exprimer. On distingue aujourd'hui des manifestations en phase avec les situations du jour et elles se font par mobilisations éclair comme aujourd'hui samedi. Jeudi par exemple une manifestation éclair s'était mêlée au défilé d'Halloween. Ce samedi, c'est la rue de Hong Kong qui a été visée, après les centres commerciaux hier. Et si les Hongkongais hostiles au gouvernement de l'ex-colonie britannique sont descendus, c'est à l'appel de l'activiste prodémocratie Joshua Wong qui espérait rassembler 100.000 personnes dans les rues. Les manifestants estiment que Pékin piétine les libertés accordées à la ville depuis la rétrocession de l'ex-colonie britannique à la Chine en 1997. Pékin rejette ces accusations, disant que des pays étrangers, dont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, contribuent à semer le trouble. Pékin a annoncé ce vendredi 1er novembre, vouloir « perfectionner » le processus de désignation de l'exécutif hongkongais, sans rentrer dans les détails et tout en mettant en garde contre les menaces pesant sur la sécurité dans la ville. Si le régime communiste chinois a pour volonté « d'améliorer le processus de désignation du chef de l'exécutif de Hong Kong », c'est pour appeler à l'apaisement en cédant à l'une des revendications des manifestants prodémocratie, après cinq mois d'agitation dans le territoire autonome. Le PCC envisagerait selon toute vraisemblance de remplacer la cheffe de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, par un dirigeant « intérimaire ». Amélioration ou tour de vis là est la question du fusible qui va sauter !