Les fonctionnaires titulaires de diplômes déclassés au sein de l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) reviennent à la charge. Ils observent depuis lundi 20 janvier une grève et sit-in devant leur direction générale à Casablanca accompagné d'une grève de la faim, qui se maintiendra jusqu'au jeudi 2 janvier. Selon leur coordination, la direction des ressources humaines de l'OFPPT n'a toujours pas donné suite à leur revendication principale, à savoir leur droit à une promotion interne approprié sur la base des diplômes ainsi que la réduction des heures de travail de 36 à 21 heures par semaine, ni même appelé à un dialogue constructif pour trouver une issue qui répond favorablement aux deux parties. « Les enseignants sont arrivés à un point de congestion sans précédent. Un de nos collègues du sud menace carrément de se donner la mort en s'immolant. On a régularisé la situation d'une catégorie d'enseignants, notamment ceux de 2016, mais pas nous. Alors que nous militant depuis 2008 soit 8 ans avant eux. Ceux qui ont présenté leur diplôme après 2016, ont été promus, alors que nous non. De même, nous ne représentant que 150 enseignants victimes de cette politique de désintérêt qu'entretient la direction de l'OFPPT » a déclaré à Hespress Fr Said El Kamal, coordinateur national de ce mouvement. En effet, la direction de l'OFPPT a exigé, pour toute promotion, le passage d'un concours de qualification, notamment pour les anciens, chose que cette catégorie refuse. « Ils nous ont imposé de passer le concours avec les nouvelles recrues qui veulent intégrer l'OFPPT, sans prendre en considération notre ancienneté. Et donc reprendre à 0 et perdre 10 à 15 ans d'ancienneté. Nous ne pouvons pas accepter cela » a souligné notre interlocuteur. Ainsi, le sit-in des fonctionnaires titulaires de diplômes déclassés de l'OFPPT et qui a connu la participation de près de 140 personnes a connu des affrontements entre manifestants et force de l'ordre. Selon notre interlocuteur, le premier jour du sit-in, 3 enseignants ont été blessés lors de ses affrontements et deux ce mardi 21 janvier, dont 1 grièvement blessé au niveau de la tête. Il a également souligné qu'aucune ambulance n'était sur place depuis le lancement du sit-in, et que lorsqu'ils l'ont appelé pour venir au secours de leur confrère, elle a tardé d'environ 30 min. « Aucun changement n'a été observé avec l'arrivée de la nouvelle directrice Loubna Tricha. On lui pose d'ailleurs à cette occasion la question : pourquoi ne veux-tu pas résoudre le problème de tes employés ? Elle ne s'est jamais réunie avec nous depuis sa nomination. On avait droit à des réunions avec le directeur des ressources humaines, Said Slaoui, uniquement. Mais les employés ne lui font plus confiance » a-t-il ajouté. S'agissant de Loubna Tricha, directrice de l'OFPPT, Said Kamal nous indique qu'elle « est très loin de ses employés » et qu'il est temps qu'elle s'assoie à table avec les fonctionnaires titulaires de diplômes déclassés au sein de l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT). « Loubna Tricha ne s'est jamais entretenue avec nous, malgré tous les sit-in et grève qu'on a organisés ses dernières années. On demande juste à ce qu'elle s'assoie à table avec nous, qu'on puisse au moins lui transmettre nos problèmes de vive voix, sachant que c'est une jeune directrice qui souhaite le changement et que le Roi Mohammed VI lui a fait confiance puisqu'elle a été nommée par un Dahir. Sachant que le Roi a lui-même appelé a amélioré les services de la formation professionnelle. Mais les responsables au sein de l'OFPPT vont à l'encontre de ce que le Roi a demandé » soulève-t-il. Ce qu'a dit la DRH de l'OFPPT Interpellé à ce sujet, le directeur des ressources humaines de l'OFPPT, Said Slaoui, a expliqué à Hespress Fr que « cette catégorie de fonctionnaires demande la réorganisation dans le cadre et la catégorie administrative correspondant aux diplômes supérieurs obtenus, sans la prise en compte des diplômes qui ont été approuvés lors de leur intégration à l'OFPPT en 2011 ». Une demande « déraisonnable » selon lui, « et contraire aux lois et coutumes en vigueur dans les administrations et les institutions publiques, ce qui a été confirmé par les tribunaux administratifs et la Cour d'appel dans plus de 53 actions judiciaires intentées depuis 2011 ». Selon notre interlocuteur, l'Office adopte, dans son processus de recrutement, « le principe de l'adaptation du poste aux compétences et aux conditions qui lui sont nécessaires », soulignant qu'il est « déraisonnable d'employer un doctorant ou un titulaire de maîtrise dans un poste qu'un technicien peut occuper avec une rentabilité élevée » soulignant que ce processus a pour but de « « garantir le principe de l'égalité des chances et de la rationalisation des dépenses ».