Les procureurs japonais ont déclaré jeudi qu'ils demanderaient l'extradition d'un ancien soldat des forces spéciales et de son fils, arrêtés aux Etats-Unis et accusés d'avoir aidé l'ancien fugitif et patron de Nissan, Carlos Ghosn, à se libérer et à fuir le Japon. Michael Taylor et son fils Peter ont été arrêtés mercredi dans le Massachusetts, soupçonnés d'être impliqués dans ce que les procureurs ont appelé « l'un des actes d'évasion les plus effrontés et les mieux orchestrés de l'histoire récente« . Les deux hommes doivent comparaître devant le tribunal fédéral de Boston. « Nous effectuons des préparatifs et travaillons notamment pour coopérer en vue d'une extradition rapide », a déclaré à la presse le secrétaire général du gouvernement japonais, Yoshihide Suga. Le Japon dispose de 45 jours pour adresser formellement sa demande d'extradition aux Etats-Unis via les canaux diplomatiques. Les deux accusés pourront alors la contester en justice. Le Japon a émis en janvier des mandats d'arrêt visant Michael Taylor, 59 ans, et son fils de 27 ans ainsi qu'un troisième homme, George-Antoine Zayek, pour complicité dans la fuite de Carlos Ghosn le 29 décembre dernier. Selon les procureurs, les deux hommes présentent un trop « grand risque de fuite » pour être remis en liberté. Peter Taylor a été interpellé alors qu'il s'apprêtait à partir pour le Liban, où s'est réfugié l'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors. Par ailleurs, Nissan a pris note de la procédure d'extradition et s'est réservé le droit de prendre d'autres mesures juridiques contre Ghosn, a indiqué la société dans un communiqué envoyé par courrier électronique. Accusé de malversations financières au Japon, Carlos Ghosn avait été arrêté fin 2018 et avait passé 130 jours en prison après lesquels il avait obtenu une libération sous caution, accompagnée de conditions très strictes.