Après un long combat acharné contre le virus fantôme Covid-19, et la suspension de leur mouvement de protestation dès le déclenchement de la pandémie dans le Royaume, les infirmiers et techniciens de santé reviennent à la charge. Réuni en urgencecette fin de semaine, le conseil national du mouvement des infirmiers et techniciens de santé du Maroc (MITSM), a dénoncé la « méconnaissance » du ministre de la santé, Khalid Ait Taleb, du travail accompli par les ressources humaines du secteur de la santé, et son « exclusion » des infirmiers et techniciens de santé lors de ses sortis médiatiques, qui fournissent 80% des services de santé selon l'OMS. Tout en rappelant avoir suspendu leur mouvement de protestation le 13 mars derniers pour servir leur nation lors de la crise sanitaire du Coronavirus, le MITSM applaudit le travail réalisé par les infirmiers et techniciens de santé que ce soit la réalisation des tests PCR, le traitement des patients Covid-19, le soutien psychologique et social des patients ainsi que la sensibilisation des citoyens dans les différents établissements de santé mais aussi à travers les médias et les réseaux sociaux. Cela dit, le MITSM annonce 40 cas confirmés Covid-19 dans ses rangs, et dénonce non seulement le fait que la tutelle ne l'ait pas dévoilé, mais également les déclarations du ministre au sein du parlement qui selon eux, ont anéantis les efforts de plusieurs catégories du système de santé, à leur tête les infirmiers et techniciens de santé qui se sont portés volontaires pour travailler au sein des hôpitaux de Benguérir, Benslimane et Sidi Yahya El Gharb, où sont rassemblés tous les patients Covid-19. D'autre part, le MITSM a dénoncé quelques comportements « honteux et arbitraires » de la part de responsables provinciaux et régionaux à l'encontre des cadres infirmiers lors de cette crise sanitaire, notamment en ce qui concerne l'alimentation, l'hébergement, le transport ainsi que le versement de bourses dont la source est inconnue et de manière suspicieuse et inégalitaire, ainsi que les poursuites administratives des militants parmi les infirmiers et techniciens de santé. Ce n'est pas tout ! Le MITSM n'a pas manqué de mettre en garde le ministère de la santé mais aussi le gouvernement, contre le fait de « faire passer » des décrets relatifs à la contractualisation au sein du secteur de la santé, qui aura selon lui un impact négatif sur les employés de l'un des secteurs vitaux au Royaume qui concerne la santé des citoyens, et exige par ailleurs l'augmentation du budget alloué au secteur dans la loi de finances rectificative. Le mouvement des infirmiers et techniciens de santé du Maroc se soucie pareillement de l'avenir des futurs lauréats, notamment le semestre 6 des étudiants au sein des Instituts Supérieurs Des Professions Infirmiers Et Techniques de Santé (ISPITS), et la décision d'interrompre les exercices cliniques de ces étudiants jusqu'au mois de septembre, ce qui ne va pas permettre à ces derniers de passer le concours d'accès à la fonction publique et de ce fait couvrir la pénurie en ressources humaines qui s'accentue d'année en année, ou encore leur inscription au Master dans les différentes universités du Royaume où à l'étranger. Pour ce qui est du dossier revendicatif, qui est sur la table du ministère depuis plus de 3 ans, le MITSM, qui assure tenir comme jamais à ses doléances qui sont au nombre de 6, annonce l'organisation de manifestations devant les directions régionales du ministère de la santé, mais aussi devant les hôpitaux et centres hospitaliers universitaires (CHU) , et ce le mercredi 1er juillet dans le respect total de toutes les consignes de prévention sanitaire. Le mouvement assure au final, le maintien des fonctions au sein des différents services hospitaliers comme le stipule le décret 2.17.535, la décision 18/2150 et la publication ministérielle 11/100, mais avec le port des brassards du mouvement tout au long de la période d'exercice.