L'ancien chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, sous le coup d'une enquête sur des soupçons de corruption sous sa présidence, était à nouveau entendu lundi par la police, a-t-on appris de source policière et auprès de son avocat. L'ancien président, qui a dirigé de 2008 à 2019 ce pays sahélien en grande majorité désertique, avait déjà été interrogé pendant une semaine en août. Il a été « convoqué au commissariat dimanche », a indiqué lundi une source policière ayant requis l'anonymat. Comme lors de ses premières auditions, l'ancien homme fort de la Mauritanie « a refusé de répondre aux questions des enquêteurs, conformément à sa ligne de défense », a déclaré l'un de ses avocats, Taghioullah Aïda, selon qui l'interrogatoire était toujours en cours lundi. Selon des médias mauritaniens, l'ancien président, tombé en disgrâce depuis l'accession au pouvoir de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, élu en août 2019 et dont Mohamed Ould Abdel Aziz a été le mentor, a cette fois été confronté à plusieurs de ses ex-collaborateurs, dont un ancien Premier ministre. Son avocat n'a pas confirmé qu'une telle confrontation a eu lieu mais estimé que celle-ci serait en tout état de cause « inutile ». Le parquet mauritanien a accusé vendredi Mohamed Ould Abdel Aziz de « retarder » par son silence la procédure, déclenchée à la suite d'une commission d'enquête parlementaire chargée de se pencher sur plusieurs dossiers de ses années au pouvoir: gestion des revenus pétroliers, vente de domaines de l'Etat, liquidation d'une société publique ou encore activités d'une société chinoise de pêche.