Face à l' »humanisme » témoigné par Madrid au sanguinaire chef des milices séparatistes du polisario, Brahim Ghali, en l'accueillant, bravant en cela les us et coutumes diplomatiques et judiciaires, à contrario lorsqu'il s'agit de simples familles de migrants, l'Espagne a déployé plus de 200 militaires dans la nuit de lundi à mardi pour brutaliser des civils. Les familles de migrants étaient parties du nord du Maroc pour rejoindre le présidé occupé de Sebta. La diplomatie espagnole n'a pas réussi à justifier son accueil en catimini et contraire au principe d'une démocratie, du chef des séparatistes sahraoui, malgré les demandes renouvelées du Maroc. « Il s'agissait, et il s'agit tout simplement, d'une question humanitaire, d'une réponse humanitaire à une demande d'aide humanitaire d'une personne qui se trouvait dans une situation de santé très, très fragile », s'est entêtée à dire la cheffe de la diplomatie espagnole Arancha Gonzales Laya, dans une interview lundi soir à la radio Cadena Ser. Brahim Ghali a été accueilli sous un faux nom algérien, avec de faux papiers d'identité et un faux passeport, une ruse fabriquée de toutes pièces par l'Espagne et l'Algérie pour éviter qu'il soit arrêté et trainé devant la justice espagnole. Pourtant, l'homme est recherché depuis 2008, et le sous le coup de plusieurs plaintes pour torture, détention arbitraire, disparitions forcées et viol. Ses victimes, ont re-saisi la justice et attendent impatiemment la date du 1er juin pour que le tortionnaire soit entendu par le tribunal de l'Audiencia Nacional. Cette opération en complicité avec l'Algérie qui s'est faite dans le dos du Maroc, pourtant premier partenaire privilégié de l'Espagne, a provoqué une sérieuse crise diplomatique entre Rabat et Madrid. La cheffe de la diplomatie épagnole s'est obstinée à justifier par un geste « humanitaire », une opération illégale à tous points de vue, et surtout indigne des relations de coopération entre le Maroc et l'Espagne. Pourtant l'Espagne a perdu toute son humanité lorsqu'il a fallu traiter de la question migratoire, bien qu'en étant un pays membre de l'Union européenne, et considérée comme une démocratie qui respecte les droits de l'Homme. Dans la nuit de lundi à mardi, près de 6.000 migrants, principalement des familles dont près de 1.500 mineurs, sont arrivés vers l'enclave de Sebta. Mardi, les autorités espagnoles ont annoncé avoir expulsé 1.500 personnes, après une nuit passée à les humilier. En effet, ces migrants ont été mis les uns derrière les autres, leurs vêtements leur ont été retirés, et les forces de police espagnoles$, les ont brutalisés à coup de bâtons toute la nuit de lundi, selon les témoignages et images diffusées. Les événements se sont vites enchainés chez Madrid, le ministre de l'Intérieur a rapidement annoncé l'envoi de 200 soldats à Sebta, 150 policiers « nationaux » et 50 gardes civils, tout cela, contre des civils, pendant qu'un criminel comme Brahim Ghali est accueilli avec les salamalecs. Et face à un laxisme assumé pour apporter une réponse crédible, juste et logique à l'accueil illégal et la protection d'un criminel de notoriété publique sur son territoire, le gouvernement de Pedro Sanchez, a répondu avec la plus grande des rapidités à la « menace » migratoire. Sanchez qui a été absent tout au long du film Brahim Ghali -lui qui est directement impliqué dans l'affaire étant donné que le deal qui a été conclu avec l'Algérie s'est fait au plus haut niveau, à savoir entre lui-même et le président Abdelmadjid Tebboune- s'est réveillé soudainement dans l'affaire de Ceuta. Il n'aura fallu que quelques heures pour que le Premier ministre espagnol annonce l'annulation de son déplacement en France pour s'occuper de cette crise migratoire. La mise en scène jouée par le gouvernement Sanchez montre à quel point le deux poids deux mesures est la ligne conductrice de sa politique lorsqu'il s'agit de droits de l'Homme. Avec ces récents événements, l'Espagne montre son vrai visage, un pays qui bafoue les droits de l'Homme lorsqu'il s'agit de migrants, et cela a été confirmé à plusieurs reprises notamment dans les histoires de violences physiques et même de meurtres dans les centres de réfugiés comme pour le cas d'Ilias Tahiri, le George Floyd espagnol. Pour l'Espagne, la question et la réponse humanitaire ne s'appliquent qu'aux criminels et séparatistes des pays tiers, car les séparatistes catalans eux, restent enfermés dans les prisons espagnoles ou sont encore recherchés.