Le litige entre l'entreprise d'explosifs civils EPC Maroc et la Société Foncière Iskane, a finalement atterri devant le tribunal. Accusés par EPC de dépossession d'une propriété immobilière avec menaces et violences, et destruction sans sommation de locaux, Anas Sefrioui, Saad Sefrioui, Kenza Sefrioui et Malik Sefrioui, font l'objet d'une citation directe devant le tribunal correctionnel, déposée à leur encontre par EPC. Dans un communiqué publié lundi, EPC-Maroc, qui affirme être victime de «la destruction abusive et sans sommation le 29 mars 2021 de ses locaux administratifs et commerciaux à Bouskoura », a indiqué avoir intenté plusieurs actions en justice à l'encontre d'Iskane. Ce faisant, EPC Maroc invoque l'article 570 du code pénal qui stipule qu' »est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 200 à 500 dirhams, quiconque par surprise ou fraude dépossède autrui d'une propriété immobilière. Si la dépossession a eu lieu soit la nuit, soit avec menaces ou violences, soit à raide d'escalade ou d'effraction, soit par plusieurs personnes, soit avec port d'arme apparente ou cachée par l'un ou plusieurs des auteurs, l'emprisonnement est de trois mois à deux ans et l'amende de 200 à 750 dirhams ». L'entreprise spécialisée dans les explosifs civils destinés aux travaux de carrières, à l'industrie minière et aux chantiers de travaux public , réclame dans un premier temps une indemnité provisionnelle à titre de dommages pour les préjudices subis de dix (10) millions de dirhams en attendant la finalisation des travaux d'expertise et d'évaluation. Elle arrête la première estimation partielle au montant de 67 millions de dirhams relatif uniquement aux pertes et vols matériels. Tout en rappelant qu'Iskane a tout fait pour tenter d'obtenir judiciairement l'expulsion d'EPC, le tribunal ayant rejeté toutes ses demandes, EPC Maroc affirme que l'entreprise foncière a finalement décidé d'agir en dehors de la loi et des réglementations en vigueur, en procédant, le 29 mars 2021 et sans notification préalable ni sommation, à détruire la destruction des bâtiments abritant du matériel et au sein desquels 30 personnes étaient en activité. Relatant les fait, EPC Maroc indique « cette destruction méthodique qui a duré 48 heures a été accompagnée de pillages sauvages au cours desquels du matériel, de la documentation technique, y compris des schémas techniques et des équipements ont été volés et emportés par des malfaiteurs ». Elle a déploré à cet égard, une « démarche violente, brutale et sans aucune précaution à l'égard d'une entreprise opérant dans un secteur sensible et dont les sites et équipements obéissent à une réglementation extrêmement stricte, outre d'avoir directement porté préjudice à l'entreprise et à ses clients, a généré un grave traumatisme au sein des équipes encore sur site, tout en portant des risques non négligeables en matière de sûreté et de sécurité pour la communauté ». L'entreprise d'explosifs civils affirme in fine qu'elle « utilisera toutes les voies de droit pour obtenir réparation », et dégage « sa responsabilité face aux conséquences de ces évènements et des vols et pillages qui en ont découlé ». En perte de vitesse L'année 2020 n'a pas été très clémente pour le groupe Addoha, détenu majoritairement par de la famille Sefrioui, qui a eu beaucoup de mal à mener à bien ses chantiers en cours, et encore plus à en lancer de nouveaux. En février 2021, le groupe a fait une nouvelle fois appel au marché obligataire pour s'endetter (près de 600 millions de dirhams) sur un délai de deux ans. Cette levée est venue s'ajouter à une dette estimée en septembre 2020 à quelque 4,8 milliards de dirhams. En perte de vitesse depuis quelque temps déjà, Anas Sefrioui dont les affaires ne se portent plus aussi bien qu'avant, ne figure plus au classement Forbes depuis 2017, année où il affichait la 18e fortune d'Afrique.