La cheffe du Parti socialiste unifié (PSU), Nabila Mounib, a dénoncé, samedi soir, le parti pris de certaines organisation de défense des droits de l'Homme qui s'attaquent au Maroc poussées par l'Algérie, un pays « où la démocratie est absente ». Invitée du 3è épisode de « La voie vers les élections de 2021 » d'Hespress, la SG du PSU est revenue sur la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l'Algérie, à l'initiative d'Alger et mis en garde contre des « conflits tout faits ». Les organisations des droits de l'Homme sont conciliantes avec les pays où ont lieu les plus grandes violations des droits de l'Homme mais s'en prennent au Maroc, a affirmé Nabila Mounib. Selon elle, ces organisations sont poussées par l'Algérie, « un pays où la démocratie est absente », en témoigne le forcing de l'Etat pour l'organisation de plusieurs rendez-vous électoraux qui se sont soldés par un taux d'abstention record étant donné que le peuple Algérien rejetait en bloc la continuité sous le même système. Et d'ajouter que l'Algérie pousse vers la prolongation d'une situation d'impasse, qui ne permet pas à l'Afrique d'avoir un bel avenir. « Nous sommes en train de voir ces conflits faits de toutes pièces pour nous empêcher d'accéder à cet avenir, auquel nous devons nous accrocher. Nous ne devons pas nous tromper non plus, parce que le peuple algérien n'est pas un ennemi pour nous, le peuple algérien est notre frère, mais les systèmes corrompus sont ceux qui créent (des conflits) pour nous séparer », a-t-elle déclaré. « Nous l'avons vu avec le Hirak, même si les élections présidentielles sont jouées à l'avance et que le parti arrivé en tête est celui du pouvoir en place, les partis proches du Hirak sont arrivés deuxièmes », a-t-elle affirmé en faisant référence à cette forte envie de démocratie en Algérie et en Afrique plus généralement. « Cela veut dire que le changement arrive, il y a de l'espoir, alors notre main tendue doit rester tendue, et nos intellectuels et nos économistes doivent continuer à travailler avec nos frères algériens dans l'espoir qu'on bâtisse ensemble le Grand Maghreb ». Pour la cheffe de parti, il est nécessaire de bâtir un Grand Maghreb, fort et soudé, au moment où le désir d'émancipation en Afrique est réel. La solution viendra par les peuples qui doivent se débarrasser de l'analphabétisme géostratégique et comprendre que leurs intérêts sont communs, a-t-elle fait remarquer. Concernant la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l'Algérie, à l'initiative de l'Algérie, Nabila Mounib a réagi en déclarant « qu'on ne pouvait qu'en être désolés et qu'on le lie au l'autoritarisme ambiant et l'absence de démocratie » en Algérie. Et de regretter que les deux pays n'aient pas pu encore tourner la page, les qualifiant de « sous développés » en la matière, tout en prenant pour exemple le cas de la France et de l'Allemagne qui ont réussi à aller de l'avant et sont au cœur de la création de l'Union européenne pour défendre les intérêts des peuples européens. « Et nous, nous continuons à nous chamailler, et lorsque nous voulons négocier avec l'Europe, on le fait chacun de son côté et on perd (à cause de la division, ndlr), parce qu'eux défendent leurs intérêts pas les nôtres », a-t-elle affirmé. Cette division entre les deux pays et qui impacte également l'intégration de toute la région d'Afrique du nord, fait perdre au Maroc 2% de son PIB et la même chose pour l'Algérie, indique Mounib, et explique que cette situation profite à des lobbies qui cherchent à faire perdurer la crise et aussi « au système algérien qui, malgré le Hirak, cherche à camoufler ses déséquilibres ». « On a vu des généraux algériens décédés qui ont laissé un patrimoine inimaginable à Paris, alors que le peuple algérien ne profite pas de ces richesses », a-t-elle regretté, en soulignant que le peuple algérien est un peuple qui « lutte » et « est engagé », un peuple d'un million de martyrs, qui a le droit de bénéficier des richesses du pays, du pétrole, du gaz, et autres. « Pour nous, la solution (au conflit entre le Maroc et l'Algérie), c'est que nos peuples doivent être encore plus sensibilisés et être informés », a-t-elle indiqué, estimant qu'il faut que le peuple prenne conscience de la réalité et des enjeux qui existent et « que l'on continue de tendre la main » vers l'Algérie et « qu'on ne cède pas à cette propagande » de l'Algérie. « L'intérêt du peuple marocain va de pair avec l'intérêt du peuple algérien, et celui du peuple tunisien, libyen et mauritanien », a affirmé Nabila Mounib qui ne perd pas de vue l'objectif de Grand Maghreb. Enfin, la socialiste a mis en garde contre les « conflits fabriqués » ainsi que « le jeu des grands qui en profitent et continuent de grandir et nous (les pays du Maghreb), de perdre du retard et de rester dans la dépendance ».