Par Jassim Ahdani Tard dans la soirée du jeudi 18 octobre, un quorum constitué de 36 conseillers communaux de Mohammedia, dont ceux du PJD, ont exigé la destitution du président du Conseil communal de ville. Ce dernier conteste la légalité de sa mise à l'écart. Précisions Il savait que ses jours étaient comptés. Président PJD du Conseil communal de Mohammedia, HassanAntara a présidé ce jeudi 18 octobre sa dernière session ordinaire. Et pourtant, l'élu disposait d'une majorité confortable constituée d'un bloc PJD-USFP-RNI qui s'est avérée fragile. Sur fond de divergences sur différents sujets liés à la gestion de la ville, les conseillers communaux ont formé un quorum de 37 conseillers (36 selon Hassan Antara) sur 47 pour demander la révocation du président. Une motion basée sur l'Article 70 de la Loi organique des collectivités locales, qui stipule qu'un quorum des deux tiers des élus est en mesure de demander la destitution du président, et ce à partir de la troisième année de son mandat. Plébiscité en octobre 2015 par quasiment l'ensemble des composantes du Conseil, Hassan Antara entamait sa troisième année d'exercice communal. Seul hic, cette demande doit obligatoirement figurer dans l'ordre du jour de la session du Conseil de la ville. Preuve de la tension régnant à Mohammedia, cette réunion trimestrielle a été reportée à deux reprises. S'il reconnait la légalité de la procédure suivie par son ex-majorité, le désormais ex président du Conseil communal conteste le déroulement de la session, finalement tenue ce fameux jeudi 18 octobre. Contacté ce lundi 22 octobre par HesPress FR, Hassan Antara justifie: « Une motion de 37 élus m'est parvenue dans les délais, et j'ai prévu de la mettre au programme de travail de la session. Mais j'ai reçu dans la foulée la lettre de désistement de l'un des signataires ». justifie. Notifiant le gouverneur de la préfecture de ce changement, l'édile se dit « surpris » de voir que la question de son désistement soit remise à l'ordre du jour de la session. « Le gouverneur a ignoré le désistement d'un signataire en s'appuyant sur l'Article 76 de la loi organique des collectivités locales », estime-t-il. Ledit article indique qu'il est dans les prérogatives du gouverneur de rectifier le programme à l'ordre du jour d'une session ordinaire. Jusqu'à tard dans la soirée de ce même jeudi, la décision des élus de mettre fin aux fonctions de leur président n'est pas passée comme une lettre à la poste. Et pour cause, Hassan Antara a contesté la procédure suivie, sous motif que « le retrait de l'un des signataires rend toute procédure de destitution illégale », nous déclare-t-il. D'après Hassan Antara, qui dit « bénéficier toujours de la confiance des habitants », le verdict définitif devra être rendu par le Tribunal administratif de Casablanca. Celui qui est également à la tête de l'Etablissement de coopération intercommunale (ECI) a en effet porté à cette juridiction un procès- verbal de la réunion, scellé par un commissaire judiciaire ayant assisté à la session ordinaire du Conseil.