Alors que l'ordre constitutionnel au Burkina Faso n'a toujours pas retrouvé sa stabilité, une désignation officielle du président « temporaire » a été annoncée ce mercredi, nommant ainsi le capitaine Ibrahim Traoré comme nouveau chef d'État. Ibrahim Traoré a pris le pouvoir initialement par un coup d'État, le second cette année, mené le vendredi 30 septembre 2022, après avoir annoncé le limogeage du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba qui, à son tour, avait renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré, le 24 janvier 2022. Damiba, qui n'a pas respecté ses engagements et a contribué à la dégradation de la situation sécuritaire, s'est opposé au putsch mais a finalement décidé de démissionner le dimanche 2 octobre et a ensuite quitté le pays. Lors d'une émission télévisée, le capitaine Kiswendsida Farouk Azaria Sorgho, porte parole du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a lu à l'antenne la déclaration, « Acte fondamental », qui annonce officiellement que « le président du MPSR assure les fonctions de chef de l'État, chef suprême des forces armées nationales...en attendant l'adoption d'une charte de la transition ». En outre, l'Acte précise qu'en « attendant la mise en place des organes de la transition », le mouvement « est garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l'État, du respect des traités et accords internationaux auxquels le Burkina Faso est partie ». Traoré s'est porté garant auprès la délégation de la Communauté des États d'Afrique de l'ouest (Cédéao), reçu mardi dans le but d'examiner et de faire le point sur la situation après le coup d'État du vendredi, de la continuité du respect de tous les engagements de son État envers l'organisation des élections et le retour de civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024 entre autres. Cependant, il a réussi à assurer la délégation, puisque l'ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, membre de la délégation et médiateur de la Cédéao pour le Burkina a indiqué que celle-ci est répartie « confiante ». Le nouveau chef d'État ne ferait que s'occuper des « affaires courantes » en attendant une nouvelle désignation d'un civil ou militaire comme président par l'intérim des « Assises nationales », dont la réunion est prévue avant la fin de cette année.