Demain, mardi, dernier délai pour que les étudiants de l'Institut Supérieur d'Art Dramatique et d'Animation Culturelle (ISADAC) cherchent et se trouvent un nouveau refuge pour poursuivre leurs études. Le dernier en date, l'Institut National des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine (INSAP), ne peut plus accueillir ces étudiants « vagabonds ». « Être acteur au Maroc n'est pas facile« , déplore un étudiant à l'ISADAC. Notre source qui a préféré garder l'anonymat, révèle que ce problème ne date pas d'hier. Depuis la création de l'institut ses étudiants souffrent de « marginalisation ». Selon notre source, « le ministère de tutelle a contacté l'administration de l'ISADAC pour l'informer de la nécessité de quitter l'INSAP qui prévoit de construire un laboratoire« . x Publicité « Et comme solution proposée, la tutelle nous a suggéré de louer une villa, c'est absurde, comment des étudiants de l'ISADAC peuvent-ils étudier dans une villa?« , s'interroge cet étudiant avec désespoir. « La grande partie de nos études consiste en des exercices pratiques, on a des cours de danse, d'incarnation, d'acting...« , poursuit l'étudiant qui souligne en ce sens la nécessité de disposer d'un espace dédié. La deuxième solution, poursuit-il, est de trouver refuge à l'Institut Supérieur des Métiers de l'Audiovisuel et du Cinéma (ISMAC). « Nous sommes quatre promotions, chacune avec 30 étudiants, la capacité de l'ISMAC ne peut pas absorber un tel nombre à côté des étudiants de l'institut« , fait-il valoir. La seule et unique solution que les acteurs en herbe jugent raisonnable est de poursuivre leur formation dans le nouvel institut qui leur est spécialement dédié. « Personne ne comprend pourquoi le ministère de la culture ne nous donne pas le feu vert pour rejoindre notre établissement« , s'indigne notre intervenant. « Devant nos demandes et questions successives, le ministère argue que l'entrée dans l'institut n'est pas autorisée avant l'inauguration officielle. Et à la grande frustration des étudiants, nous ne savons même pas c'es prévu pour quand« , déclare notre interlocuteur. « Jusqu'à quand allons-nous subir cette marginalisation ? Nous sommes les seuls étudiants à en souffrir », conclut le jeune acteur. Pour mieux cerner la situation, Hespress Fr a contacté un des professeur de l'ISADAC qui nous a dévoilé un autre aspect dont souffrent les étudiants. « L'ISADAC est le parent pauvre du système de formation, le fils non désiré du ministère de tutelle. Il souffre d'une marginalisation criante et écrasante. En étant le seul institut qui forme les acteurs au Maroc, l'ISADAC mène depuis longtemps d'une lutte acharnée, et il continue ». Créé en 1986, aujourd'hui l'institut ne dispose pas de son propre siège, les étudiants cherchent refuge d'un coin à l'autre. « Du théâtre Mohammed V à l'INSAP, ils creusent et ils acceptent des situations déplorables afin de poursuivre leurs études« , nous dit notre interlocuteur. Récemment, un nouveau institut situé à proximité de la gare Rabat-Agdal, a été envisagé pour abriter les étudiants en art dramatique au Maroc, sauf que l'adhésion à ce dernier est toujours suspendue jusqu'à nouvel ordre. La marginalisation n'a pas de limites, cet institut ne dispose même pas de cité universitaire. Chaque année, le débat est remis sur la table et l'administration de l'ISADAC saisit la cité universitaire Moulay Ismail de Rabat pour solliciter une partie des lits pour les étudiants de l'ISADAC. « En cas d'insuffisance, ces derniers sont appelés à louer un appartement à la capitale, un luxe qui n'est pas à leur portée et qui n'est pas donné à tout le monde« , conclut notre source.