Une étude concernant le « soft power » du Maroc, notamment en Afrique a détaillé les atouts du Royaume et a formulé plusieurs recommandations dont la principale s'intéresse aux aspects « intérieurs ». L'étude recommande le travail sur un modèle instaurant une meilleure qualité de vie pour les citoyens. Une récente étude universitaire a examiné les aspects fondamentaux du travail du Royaume du Maroc dans son « soft power ». Le document parle de plusieurs aspects et outils mis à la disposition du Maroc, qu'ils soient liés à la culture, à l'économie ou à la diplomatie humanitaire et spirituelle. L'étude publiée dans le numéro d'octobre de la revue Al Bahit, formule également plusieurs recommandations pour renforcer l'influence du pays dans son environnement régional et international, en particulier en Afrique son continent d'appartenance, qui a été l'une des lignes maitresses du « soft power » marocain ces dernières décennies. L'étude susmentionnée, indique que le Maroc cherche à renforcer son rôle régional de puissance géopolitique et géostratégique sur le continent africain à travers un ensemble d'efforts visant à renforcer sa présence sur la scène africaine et à renforcer les relations de coopération et de partenariat avec de nombreux pays du continent. « Le Maroc utilise des outils de soft power pour atteindre ces objectifs, notamment des outils économiques, spirituels, humanitaires et médiatiques », indique-t-on, ajoutant que le Maroc, « contrairement aux pays occidentaux qui adoptent des politiques hésitantes à l'égard de l'Afrique, s'appuie pour son soft power sur des stratégies diplomatiques basées sur la coopération entre les pays du Sud » dans le cadre d'une politique gagnant-gagnant. De même, il est souligné le rôle de la diplomatie préventive marocaine au niveau politique qui s'est révélée efficace pour régler de nombreux conflits et rechercher des solutions pacifiques et durables aux crises politiques auxquelles est confronté le continent africain. « Rabat participe également régulièrement aux efforts de maintien de la paix dans la région sous le parrainage de l'ONU », rappelle l'étude, ajoutant qu' »il semble que le Maroc suive une approche délibérée pour renforcer sa position en Afrique en s'appuyant sur le soft power et des stratégies de coopération conjointes, ce qui augmente ses chances de parvenir à la stabilité et au développement dans la région. Cette approche équilibrée peut servir de modèle à d'autres pays cherchant à construire des relations durables et productives en Afrique, note l'étude. Et d'expliquer que le renforcement de la position régionale sur le continent africain s'est fait notamment avec la signature de milliers d'accords, l'annulation des dettes de certains pays et l'adhésion à la Communauté des États sahélo-sahariens en 2001. L'enseignement de la doctrine sunnite malékite et le rôle de la Fondation Mohammed VI dans la formation des imams, a également contribué à jouer un rôle important, en plus de la politique de régularisation du statut de milliers d'immigrants illégaux et la création de l'Observatoire africain des migrations à Rabat. Dans le domaine culturel, « le Maroc accueille des milliers d'étudiants africains dans ses universités et instituts et a créé l'Institut d'études africaines ». Dans le domaine des médias, le Royaume finance la Fédération atlantique des agences de presse africaines et le Centre africain de formation des journalistes, souligne l'étude. Toutefois, des défis persistent, mais le Maroc « peut renforcer sa présence en Afrique en explorant de nouvelles opportunités et en renforçant la coopération ». Pour renforcer le leadership marocain et africain et faire face aux défis du troisième millénaire, l'étude affirme que cela nécessite de renforcer le soft power du Maroc en tant que modèle de réussite en Afrique du Nord en développant une stratégie avec des objectifs clairs et précis, avec un suivi continu pour les atteindre. « Cette stratégie s'appuie sur l'histoire ancienne et la situation géographique distinguée du pays, outre la force et le rayonnement de l'institution royale et sa position de Commandeur des croyants, l'unité et la cohésion de la société marocaine et ses valeurs anciennes d'authenticité, de générosité, de coexistence et d'ouverture », recommande le document. Cette stratégie, poursuit l'étude, combine les dimensions religieuse, culturelle, humanitaire, médiatique et cinématographique, et fait appel à la diplomatie scientifique pour réaliser les aspirations des élites et des peuples du Maghreb à l'unité et à la prospérité. « Ces dimensions incluent la diffusion des enseignements de l'Islam sunnite Malékite, la promotion de la culture marocaine, y compris la cuisine et l'habillement, et l'activation de la solidarité internationale », estiment l'auteur de l'étude Mohamed Lahrir. Pour renforcer le soft power, il est recommandé que le Maroc fournisse « un modèle concret dont bénéficient les citoyens en termes d'éducation, de santé et de revenus », insiste l'étude. De même, il doit également investir dans les énergies de la communauté marocaine résidant à l'étranger et proposer des alternatives pratiques pour faire face aux discours destructeurs qui sèment le désespoir et la division. Selon Lahrir, la stratégie du Maroc « doit se concentrer sur la réalisation du bien-être du citoyen marocain en tant que pilier fondamental, car le succès du modèle interne reflète positivement le soft power à l'extérieur ».