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Le Belem jette l'ancre à Rabat : un cocktail au goût d'histoire et d'horizons partagés
Publié dans Hespress le 04 - 05 - 2025

Rabat s'est offert un moment suspendu, une parenthèse hors du temps, ce 4 mai, avec l'accueil d'un géant de grâce et d'histoire : le Belem, dernier grand voilier de commerce français du XIXe siècle encore à flot, inscrit au patrimoine des monuments historiques. Une silhouette racée, fière, dressant ses trois mâts comme des flèches vers le ciel, offrant à la capitale marocaine une escale aussi poétique que politique.
Sur le pont patiné du vaisseau, l'Ambassade de France au Maroc a organisé une réception où se sont mêlés les murmures de l'Histoire et les promesses d'un avenir partagé. Construit en 1896, le Belem a tout d'un survivant romantique.
Long de 58 mètres, large de 8,80 m, doté de 22 voiles déployables en 40 minutes – soit 1.200 m2 de toile –, il fut à l'origine commandé par les célèbres chocolateries Meunier pour transporter, depuis le port brésilien de Belém, des cargaisons de fèves de cacao à destination des gourmets européens. D'où son nom, qui évoque à la fois un port du nord du Brésil et une tour lisboète emblématique des grandes découvertes.
©Ayoub Amar
« Ce navire n'est pas qu'un bateau, c'est un récit flottant, une bibliothèque de bois et de sel, un trait d'union entre les continents et les époques », a déclaré avec émotion Antoine Pouillieute, Ambassadeur et Vice-Président de la Fondation Belem. Il a rappelé que le trois-mâts célèbre bientôt ses 130 ans, et que chaque escale est une occasion rare de partager son héritage avec le monde.
L'émotion était palpable lorsque l'ambassadeur a exhibé une lanterne précieusement conservée : celle qui renfermait la flamme olympique, transportée à bord du Belem en mai 2024 depuis le Pirée jusqu'à Marseille. Une odyssée moderne pour une flamme antique, escortée par ce navire séculaire. « Un moment exceptionnel que nous n'oublierons jamais », a-t-il soufflé, comme pour raviver la mémoire d'une épopée récente au parfum d'éternité.
Arnaud Pescheux, Ministre Conseiller auprès de l'Ambassade de France à Rabat, a pris le relais pour souligner la portée symbolique de cette escale dans une année marquée par une intensification des relations franco-marocaines, suite à la visite d'État du président français, Emmanuel Macron, en octobre 2024 et à la signature d'un partenariat d'exception renforcé avec le Roi Mohammed VI.
©Ayoub Amar
« Ce navire n'est pas ici par hasard, il porte un message. Celui de notre engagement commun pour la protection des biens publics mondiaux, à commencer par la mer ». Un appel solennel à la conscience collective, à l'aube de la Conférence des Nations Unies sur l'Océan, qui se tiendra à Nice dans moins d'un mois, sous co-présidence française et costaricaine.
Trois menaces majeures ont été identifiées par Pescheux : l'absence de règles dans les eaux internationales, les ravages du changement climatique, et les dégâts provoqués par les activités humaines – de la pollution plastique à la surpêche. À travers son escale, le Belem devient un ambassadeur de cette urgence, une sentinelle silencieuse dressée face aux périls marins.
La France, très mobilisée pour faire entrer en vigueur le traité sur la haute mer (BMJ), a salué l'engagement du Maroc, l'un des premiers pays à avoir ratifié ce texte fondateur. « Nous espérons célébrer cette entrée en vigueur ensemble à Nice », a confié Pescheux, l'espoir dans la voix.
©Ayoub Amar
Le Belem ne pourrait voguer sans ceux qui veillent à sa respiration : une équipe dévouée, menée par la déléguée générale Christelle Delarose, sans laquelle – a glissé Pouillieute non sans humour – « le navire serait couché sur le flanc depuis longtemps ». Mention spéciale à l'équipage, du capitaine Aymeric aux gabiers, cuisiniers et boscos, porteurs de savoir-faire marins ancestraux, aujourd'hui considérés comme patrimoine immatériel par l'UNESCO.
La Fondation Belem peut compter sur deux mécènes principaux, dont le groupe des Caisses d'Épargne, visible à la proue, à la poupe et sur les huniers. Un soutien vital pour entretenir ce joyau d'acier et de toile, véritable musée naviguant, mémoire vivante d'une époque où la mer était une promesse et un mystère.
©Ayoub Amar


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