Une trentaine d'entreprises égyptiennes projettent de s'implanter au Maroc, selon le président du Conseil d'affaires maroco-égyptien, Nizar Abou Ismaïl. Cette orientation est motivée par la volonté de renforcer les exportations égyptiennes vers l'Afrique à partir du Royaume. Le président du Conseil d'affaires maroco-égyptien, Nizar Abou Ismaïl, a révélé, dans des déclarations accordées au média égyptien Al Borsa News, qu'une trentaine d'entreprises égyptiennes prévoient d'ouvrir des unités de production ou de distribution au Maroc. Ce mouvement s'inscrit dans une stratégie plus large visant à tirer parti du positionnement du Royaume comme porte d'entrée vers l'Afrique. Ces entreprises, actives dans les secteurs des matériaux de construction, de l'agroalimentaire, de l'emballage, de la logistique et des produits chimiques, considèrent le Maroc comme une base idéale pour étendre leur présence sur le continent africain. Elles sont particulièrement intéressées par les avantages qu'offre le Royaume en matière d'infrastructures, d'accords commerciaux, ainsi que par sa stabilité réglementaire. « Le Maroc jouit d'une position stratégique et d'un réseau logistique qui lui permet d'accéder à plusieurs marchés africains, notamment ceux de la CEDEAO. Cela constitue une opportunité précieuse pour les entreprises souhaitant développer leurs exportations », a expliqué Nizar Abou Ismaïl. Il a aussi évoqué les efforts entrepris auprès de l'Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), pour faciliter les procédures administratives et identifier les zones industrielles les plus adaptées. Parmi les zones envisagées par ces investisseurs figurent Tanger, Casablanca et Kénitra, qui disposent d'écosystèmes industriels dynamiques et de connexions portuaires performantes. Certaines entreprises auraient déjà entamé les premières démarches en vue d'une implantation, tandis que d'autres sont en phase d'étude de faisabilité. Cette dynamique s'inscrit dans un contexte où les échanges commerciaux entre les deux pays restent encore modestes par rapport à leur potentiel. Selon les données disponibles, les exportations marocaines vers l'Égypte ont atteint environ 1,6 milliard de dirhams en 2023, contre plus de 4,5 milliards d'importations, en grande majorité composées de produits plastiques, d'engrais et de produits alimentaires transformés. Nizar Abou Ismaïl estime que ce déséquilibre peut être corrigé à travers une coopération industrielle accrue et une meilleure coordination entre les acteurs économiques. Il a également indiqué qu'une nouvelle réunion du Conseil d'affaires maroco-égyptien est prévue dans les prochains mois pour accompagner ces projets et explorer d'autres partenariats dans les services, les TIC et les énergies renouvelables. Pour sa part, le Maroc ambitionne d'exporter 3.000 véhicules chaque année vers le marché égyptien, dans le cadre d'une stratégie globale visant à rééquilibrer la balance commerciale entre les deux pays. Les récents différends commerciaux ont conduit à la signature d'un nouvel accord bilatéral, lequel prévoit un engagement de la partie égyptienne à porter ses importations en provenance du Maroc à 500 millions de dollars sur trois ans. Une nouvelle méthode a été proposée par les Égyptiens pour atteindre cet objectif, consistant à inclure les revenus annuels générés par les investissements égyptiens déjà établis au Maroc dans le calcul de la balance commerciale bilatérale. Cette approche vise, selon Nizar Abou Ismaïl, à renforcer une notion plus large de partenariat économique, dépassant le simple échange de marchandises.