La Brigade nationale des douanes a achevé les derniers préparatifs en vue du lancement imminent d'une vaste opération de perquisitions ciblées, visant à démanteler des réseaux spécialisés dans la contrebande de boissons alcoolisées à l'échelle nationale, a appris Hespress de sources bien informées. Selon ces mêmes sources, cette campagne d'envergure débutera dans un premier temps à Casablanca et Marrakech. Elle sera menée en coordination avec les équipes régionales de contrôle des douanes et concernera plusieurs types de lieux : bars, restaurants classés, mais également des espaces de stockage affiliés ou indépendants (entrepôts, villas et appartements). Cette opération est motivée par des signaux de suspicion transmis à la cellule de veille et d'analyse des risques relevant de l'administration douanière, à partir d'informations issues des services centraux du ministère de l'Intérieur. Les indicateurs relevés ont notamment mis en évidence une hausse sensible du nombre de demandes de renonciation à des licences de vente de boissons alcoolisées, émanant de détenteurs légaux, ce qui a attiré l'attention des services concernés. Nos sources indiquent que la cellule de veille de la Brigade nationale des douanes a reçu des informations brutes qui ont été soumises à une analyse rigoureuse. Ces données évoquent la vente, dans des points de vente légalement autorisés, de boissons alcoolisées de provenance inconnue, à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché. Cette pratique s'inscrit dans une logique de concurrence acharnée entre bars, restaurants et établissements nocturnes. Les informations recueillies signalent également que ces boissons sont commercialisées avec des marques fiscales douanières suspectées d'être contrefaites avec un degré élevé de précision, ce qui suggère l'implication de réseaux bien organisés. Selon les enquêtes menées par les services de contrôle, ces réseaux misent sur la saison estivale, période de forte consommation, pour écouler leurs importants stocks de marchandises de contrebande. Les investigations se poursuivent pour identifier les voies par lesquelles ces boissons pénètrent le territoire national. Les douaniers ont découvert, au fil de leurs recherches, des éléments préoccupants relatifs à l'organisation logistique des réseaux. Ces derniers s'appuieraient sur un réseau de transport routier entre plusieurs villes du Royaume, en provenance du Sud. Les contrebandiers utiliseraient des ports mauritaniens pour faire entrer leurs cargaisons, avant de les acheminer par des routes secondaires à bord de camions. Les marchandises seraient ensuite entreposées, conditionnées, puis dotées de fausses marques fiscales avant leur distribution. Cette distribution s'opère à travers un réseau restreint de revendeurs, sélectionnés avec soin, qui alimentent bars, boîtes de nuit et restaurants en alcools haut de gamme, proposés à des tarifs particulièrement attractifs afin d'attirer une clientèle nombreuse. Aussi, les sources de Hespress révèlent que les enquêtes de la Brigade nationale des douanes se poursuivent pour démêler l'ensemble des ramifications de ces réseaux, évaluer l'étendue de leurs activités et identifier leurs relais à travers le pays. Des données préliminaires font état d'un chiffre d'affaires qui dépasserait les 170 millions de dirhams, soit 17 milliards de centimes, ce qui représente un manque à gagner significatif pour les finances publiques. En effet, ces boissons échappent non seulement au contrôle des services douaniers, mais aussi à celui des instances chargées de la sécurité sanitaire des produits alimentaires et de consommation. Les futures opérations de perquisition dans les points de vente de ces produits illicites devraient aboutir à l'imposition d'amendes particulièrement lourdes aux contrevenants, ce qui pourrait générer des recettes non négligeables au profit du Trésor public. Il convient de rappeler que le gouvernement a misé, à travers la loi de finances en vigueur, sur les droits fixes appliqués aux produits les plus consommés, dans l'objectif d'assurer des recettes fiscales stables. À ce titre, il a revu à la hausse ses prévisions de collecte pour cette année au titre de la Taxe intérieure de consommation (TIC) sur les boissons alcoolisées et la bière. L'État entend ainsi percevoir un total de 2.743.500.000 dirhams, contre 2.014.520.000 dirhams inscrits en fin d'exercice précédent, selon les prévisions de la rubrique relative aux recettes issues de la TIC sur les vins, les alcools et les différentes variétés de bières.