Dans les semaines qui ont suivi l'abattage d'un drone malien et la montée des tensions entre Alger et Bamako, puis avec les trois capitales de l'Alliance des États du Sahel, Alger a lancé une vaste campagne d'expulsions massives sans précédent : plus de 17.000 migrants subsahariens, principalement des femmes et des enfants de moins de dix ans, ont été brutalement refoulés vers la frontière nigérienne. Sans eau ni nourriture, entassés dans des camions avant d'être abandonnés en plein désert, ces êtres humains sont devenus un instrument de chantage d'un régime en pleine dérive. France 24 a récemment consacré une émission entière pour dénoncer ces dérives scandaleuses du régime algérien. Face à ces révélations accablantes, un « expert » algérien censé éclairer le débat a préféré se livrer à un exercice pathétique de désinformation. Sa défense outrancière du pouvoir en place, truffée de mensonges invraisemblables, n'a fait qu'exposer davantage la réalité cynique d'un système qui utilise la souffrance de milliers d'êtres humains comme un levier de pression contre ses voisins du Sahel. Un régime pris la main dans le sac, un « expert » en gymnastique du mensonge Face à l'évidence, le régime algérien ne trouve rien de mieux que de convoquer l'un de ses relais médiatiques pour justifier l'injustifiable. Présenté comme « expert en migration », l'intervenant algérien sur France 24 s'est livré à une séance grotesque de contorsion rhétorique, affirmant que les expulsions se déroulent « en coordination avec les organisations internationales » et qu'elles viseraient « des individus impliqués dans des activités hostiles à la sécurité de l'Algérie ». Faut-il rappeler que la grande majorité de ces migrants sont des femmes, des enfants, des nourrissons ? Faut-il rappeler qu'aucune organisation internationale sérieuse – ni l'OIM, ni le HCR – n'a jamais confirmé être témoin ou partie prenante de ces expulsions massives opérées en pleine nuit, dans des conditions qui rappellent les pages les plus sombres de l'histoire humaine ? Une voix humanitaire dénonce l'irresponsabilité d'Alger face au drame des réfugiés Dans son intervention, la chercheuse égyptienne Hiba El Beshbishi, spécialiste des études africaines à l'Université du Caire, s'est exprimée avec fermeté sur la politique de refoulement menée par Alger. Elle a souligné le caractère profondément inhumain et irresponsable de ces expulsions massives, dénonçant un traitement indigne de milliers de réfugiés, dont une majorité de femmes et d'enfants, abandonnés dans des conditions extrêmes à la frontière nigérienne. Selon elle, la gestion de cette crise devrait relever avant tout d'une approche strictement humanitaire, en coopération avec le Haut-Commissariat aux réfugiés et les instances internationales, plutôt que d'être instrumentalisée par des calculs politiques ou sécuritaires. Elle regrette que l'Algérie, qui se targue pourtant d'être "une grande puissance régionale", se comporte de manière immorale, rejetant des populations vulnérables dans un contexte instable, notamment celui du Mali, aggravant leur souffrance sans proposer de solution digne.