Les enseignants contractuels ont manifesté dans la soirée du 23 au 24 mars à Rabat. Ils ont investi les différentes artères de la ville, criant leur mécontentement, malgré l'intervention « musclée » des forces de l'ordre et la pluie. Les enseignants du secteur public sont loin d'avoir dit leur dernier mot. Ceux-ci sont descendus dans les rues de la capitale administrative du royaume afin d'exprimer leur colère face à l'imposition du contrat par le ministère de tutelle, chose qu'ils jugent abusive à leur égard. La méga-manifestation du 23 mars s'est étendue jusqu'à la matinée du dimanche. Une nuit durant laquelle les enseignants contractuels ont dû faire face à leur désespoir, mais aussi les conditions climatiques, puisqu'il a plu momentanément, chose qui n'a pas impacté la résolution des enseignants. Cela dit, l'intervention des forces de l'ordre avait un effet plus « ressenti » dans leurs rangs. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. La manifestation a pris départ vers 19h au niveau de Bab Rouah, marche durant laquelle les enseignants se sont dirigés vers le ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, avant de descendre vers le parlement, et de se diriger vers l'avenue Hassan II, et faire le tour du côté du quartier des Orangers, et ce, jusqu'à 4h40 du matin. Un dispositif sécuritaire «musclé» Chose curieuse, les habitants de Rabat ne comprenaient pas pourquoi les forces de l'ordre étaient déployées à certains endroits clés de la ville. Tout un dispositif sécuritaire a été déployé, depuis la soirée du 22 mars, ainsi que la journée du samedi, afin de contenir tout dépassement. Entre police, forces auxiliaires, motards, fourgons et chars antiémeutes, les enseignants du public étaient bien «encadrés» pendant leur manifestation. La police est intervenue à plusieurs reprises pour disperser les manifestants, faisant des blessés au passage. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Crédit photo : Abdellah Ouardirhi. Un appel inaudible au changement Le message des contractuels ne change pas. Ceux-ci demandent à ce que le contrat «imposé» par le ministère de tutelle soit retiré une fois pour toutes. Certains enseignants lors de la manifestation nous ont déclaré «comment peut-on travailler dans des conditions similaires ? On nous demande de former les générations futures, alors que l'on se fait tabasser lorsqu'on clame nos droits. Cela est inconcevable. Nous effectuons un noble métier, et nous devons être traités avec plus de considération». Le problème de la dégradation du niveau de l'enseignement public au Maroc serait le résultat de l'adoption des stratégies qui n'ont pas fait leurs preuves à l'étranger, notamment en Europe, en plus de la fermeture de plusieurs établissements. Une situation qui est assez contradictoire, dans la mesure où la nouvelle réforme indique qu'un maximum de 40 élèves est admis par classe, alors que l'on se retrouve avec un surnombre d'étudiants dans les établissements restants. De plus, la situation paradoxale veut que la journée du 23 mars ait connu la tenue d'un événement sous le thème de « La démocratie linguistique et culturelle au Maroc », à l'occasion de l'ouverture de l'Université de printemps du MP, en présence du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Otmani. Cela est bizarre, dans la mesure où le chef du gouvernement a déclaré, lors de l'événement, que «Le débat sur la loi-cadre sur l'éducation est terminé. La réalité est que le Maroc a pris le choix du futur, étant donné que le monde va vite», et «Le pays est connu pour faire les bons choix aux moments cruciaux de son histoire». Le bon choix est-il donc de tabasser les enseignants contractuels, afin de faire taire leurs demandes ? Le futur de l'enseignement public est-il condamné à ce que celui-ci disparaisse un jour au profit du privé, dont les performances sont en recul ces dernières années. Tant de questions qui resteront sans réponses, au moment où les contractuels sont loin d'avoir baissé les armes.