Cela fait un mois que les enseignants «contractuels» mènent un mouvement de protestation sans précédent. Le ministre de l'Education nationale, qui s'est entretenu à maintes reprises avec les cinq syndicats les plus représentatifs de l'enseignement pour trouver une solution et calmer la colère des enseignants, n'a pas pu apporter des propositions et solutions concrètes à la revendication prioritaire de ces derniers, à savoir l'intégration dans la fonction publique. Le ministère de l'éducation nationale persiste et signe en maintenant sa décision d'intégrer les enseignants dans les Académies régionales et non pas dans la fonction publique. Il propose d'apporter des modifications aux contrats avec les Académies, qu'ils considèrent comme une bonne chose pour les enseignants et un début pour la concrétisation de la régionalisation avancée. Les enseignants contractuels ne veulent rien entendre. Ils soulignent dans leur dernier communiqué, que ce n'est qu'une «manœuvre du gouvernement pour classer leur affaire, à savoir que le contrat sera toujours là, avec les mêmes closes et sans aucun changement, précisant que ce n'est que le début vers la privatisation de l'enseignement au Maroc». Dans le cadre de son mouvement de protestation, la Coordination nationale des enseignants contractuels a organisé plusieurs sit-in durant ce mois de mars, que ce soit devant leur ministère de tutelle ou bien le Parlement, mais sans résultat. Il y a eu, en effet, « des pourparlers timides avec des responsables du ministère », affirme Abdelfattah enseignants contractuels à Hespress Fr, mais qui ne répondent pas à leurs «revendications ni à l'intérêt du peuple marocain, mais plutôt aux intérêts du ministère et du gouvernement». Dans un communiqué qui date du 24 mars, et suite à la réunion du conseil national de la coordination nationale des enseignants contractuels, le dernier sit-in des enseignants contractuels tenu dans la soirée du 23 mars devant le Parlement à Rabat était à l'ordre du jour. La coordination s'est indignée contre «la violence sans précédent subit par les enseignants et les poursuites entamées jusqu'à tôt le matin par les forces de l'ordre, causant ainsi plusieurs blessés parmi les enseignants, y'en à même qui ont été grièvement blessé». Maintien de la grève Suite à ces actes de violence, la coordination nationale des enseignants contractuels a annoncé le maintien de la grève et de son mouvement de protestation pacifique. «Le système éducatif est dans le droit chemin vers l'effondrement, en raison de l'échec des plans suivis par le gouvernement qui est en conformité avec les instructions données par les institutions financières internationales, tout en ignorant la volonté du peuple marocain, et le corps enseignants qui est concerné en particulier», peut-on lire dans le communiqué. À cet égard, la coordination nationale des enseignants contractuels, a également tenu à préciser que «la bataille engagée par les enseignants se poursuivra malgré la campagne de répression menée par le ministère de l'éducation, qui a montré sa politique de dissimulation de l'école publique, en imposant une politique de contrat aux enseignants dans le secteur de l'éducation, considérée comme le moteur du développement social du pays, visant ainsi l'enseignant qui est un acteur social dans le développement et l'évolution du pays». Abdelfattah, l'un des enseignants contractuels qui a participé à ce sit-in et membre de la coordination nationale des enseignants contractuels, s'est désolé de la situation actuelle de l'enseignant marocain, «confronté à la violence dans la plupart de ces manifestations». Mettre fin au bras de fer Il s'est également consterné face au «niveau bas avec lequel le gouvernement et le ministère de l'éducation» traite leurs revendications, précisant que «quelques heures avant la tenue du sit-in devant le Parlement, le conseiller du ministre de l'Education est venu à notre rencontre pour essayer de nous convaincre de renoncer à la nuit blanche et à la grève, promettant ainsi des discussions sérieuses, mais on a maintenu notre programme de protestation». Toutefois, notre interlocuteur précise que «la coordination est consciente aujourd'hui que le ministère de l'Education ne semble pas vouloir intégrer les enseignants dans la fonction publique». Une décision qu'il a manifestée à plusieurs reprises «en essayant de nous soudoyer avec des propositions qui ne répondent pas à 1% de nos revendications». Pour cela, Abdelfattah a souligné que «si le gouvernement à une autre solution qui est similaire à l'intégration dans la fonction publique et qui va dans la même vision que les enseignants contractuels, à savoir une formation de qualité, la possibilité de grimper les échelons et évoluer, une retraite, une couverture sociale et la liste est longue». Ces derniers se disent prêts à la discuter pour mettre fin à ce bras de fer, qui impacte en premier lieu les étudiants marocains dans leur parcours scolaire.