La Chine table sur la promotion de la culture pour assurer le développement socio-économique des régions enclavées, dont la région autonome ouïgoure Xinjiang (nord-ouest du pays). Hespress FR s'est rendu sur place, à la veille du deuxième Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale (FCR), qui s'est déroulé du 25 au 27 avril à Pékin. Lors de sa visite effectuée dans la région dans le cadre d'un voyage de presse auquel était convié Hespress FR et une trentaine d'autres médias internationaux et chinois, nous avons constaté que les minorités ethniques de la région du Xinjiang jouissaient du droit d'utiliser et développer leurs propres langue et écriture. En effet, les cultures ethniques de cette région, désormais désenclavée grâce à l'initiative «la Ceinture et la Route» sont très respectées et protégées par la Constitution de la Chine. Selon les responsables locaux de cette région, jadis ensanglantée par une série d'attentas terroristes, « l'Etat chinois assure l'utilisation légitime des langues et des écritures propres aux minorités ethniques dans divers domaines tels que l'administration, la justice, la presse, l'édition, la radiodiffusion, la télévision, le cinéma, la culture et l'éducation. Il est permis d'utiliser une écriture ethnique minoritaire dans le concours national d'accès à l'université ». Les droits politiques des ethnies minoritaires Le système d'autonomie régionale des minorités ethniques est en œuvre dans les régions à forte concentration en minorités ethniques qui jouissent d'une très large autonomie, y compris le droit législatif, le droit d'appliquer les dispositions juridiques de l'Etat en les adaptant à leurs circonstances, le droit d'utiliser leurs propres langue et écriture, le droit à la gestion du personnel, le droit à la gestion financière et le droit de développer de façon autonome la culture et l'éducation. L'originalité et les avantages de l'autonomie régionale des minorités ethniques se représentent notamment dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Ayant les Ouïgours comme ses habitants principaux, le Xinjiang est la seule région autonome en Chine qui comporte les trois niveaux de localités d'autonomie ethnique (région, département, district autonomes). Le Xinjiang a établi, dans les régions où des minorités ethniques non ouïgoures vivent en groupes compacts, 5 départements autonomes de quatre ethnies dont les Kazakhs, les Hui, les Kirghiz et les Mongols, 6 districts autonomes de cinq ethnies dont les Kazakhs, les Hui, les Mongols, les Tadjiks et les Xibe, ainsi que 42 cantons ethniques. Les organes autonomes aux différents échelons du Xinjiang élaborent en vertu de leur situation réelle des règlements d'autonomie, des règlements locaux et des décisions ayant force de loi et les appliquent, afin de protéger en fonction de la loi le droit à l'autonomie des localités d'autonomie ethnique. La culture au service du développement Sur le plan purement culturel, deux villes se distinguent aujourd'hui: Urumqi et Changji disposent de plusieurs structures culturelles dont deux grands théâtres que Hespress Fr a visité. Le premier est le théâtre de Xinjiang situé au centre la ville d'Urumqi. Il est devenu célèbre grâce à sa troupe musicale et de chorale, spécialisée dans les chants et danses du «Muqam» ou « Maqamat» (poésie ancienne). Créée depuis 1989, cette troupe s'emploie à rechercher, collecter et restaurer tout ce qui a un rapport avec l'art du «Muqam». Le second est le grand théâtre de Xianjing, qui se trouve à Changji, une préfecture autonome fondée en 1954. Aujourd'hui, 1,6 millions de personnes y habitent. Ces deux édifices offrent régulièrement des spectacles de danse, de cirque et de musique à un large public toujours avide de la création artistique. Il faut signaler que le Xinjiang compte 13 ethnies originales qui utilisent 10 langues et écritures. Selon des responsables locaux, « lors de l'exercice de leurs fonctions officielles, les instances de la région autonome, des départements et des districts autonomes emploient à la fois la langue ethnique locale et le chinois ». Les domaines comme la presse, l'édition, la radio, le cinéma et la télévision utilisent sur une vaste échelle les langues et écritures ethniques minoritaires. Le Journal du Xinjiang est publié en versions ouïgoure, chinoise, kazakhe et mongole. La Télévision émet les programmes en langues ouïgoure, chinoise, kazakhe et mongole. Les Editions du Peuple du Xinjiang publient toutes sortes de livres en langues ouïgoure, chinoise, kazakhe, mongole, kirghize et xibe. Plus de 70% des livres et des produits audiovisuels publiés par les maisons d'éditions du Xinjiang sont en langues ethniques minoritaires. 10 communautés ethniques pratiquent l'Islam Les diverses minorités ethniques au Xinjiang jouissent de la liberté de croyance religieuse, et leurs us et coutumes sont parfaitement respectés. D'après Chen Quanguo, chef du comité du Parti communiste chinois (PCC) pour le Xinjiang: « En vertu de la Constitution et de la Loi sur l'autonomie régionale des ethnies minoritaires, la région autonome ouïgoure du Xinjiang a élaboré son statut sur la base de la gestion des affaires religieuses et la gestion des lieux de culte, la gestion des membres du clergé, afin de protéger les activités religieuses normales et sauvegarder les droits et intérêts légitimes des groupements religieux et des citoyens croyants ». Chen souligne qu' »au Xinjiang, les croyants d'ethnies minoritaires ont le droit de tenir diverses activités religieuses normales dans un lieu de culte ou chez eux, ne subissant aucune intervention. Au fait, 10 communautés ethniques pratiquent en général l'Islam, avec une population de 13,7 millions de personnes. Il y a environ 24.000 mosquées et plus de 29.000 clercs, selon les derniers chiffres fournis par les autorités locales ». Et d'ajouter: « De plus, il y a 120.000 croyants, 53 lieux de culte et 326 clercs bouddhistes. Il y a également quelque 60.000 fidèles et 374 clercs protestants, 6.000 croyants, 20 lieux de culte et 25 clercs catholiques, 1000 pratiquants, 3 lieux de culte et 2 clercs orthodoxes, plus de 300 adeptes et 1 lieu de culte taoïstes ».