La réunion annuelle de l'AG de l'ONU, l'occasion de mettre en avant la vision du Maroc    A l'ONU, le roi Felipe VI douche les espoirs du Polisario    Sahara : Le Maroc récolte le soutien de trois pays du Pacifique courtisés depuis 2012    Sahara : La MINURSO va fermer deux points d'observations à l'Est du Mur des Sables    La Papouasie-Nouvelle-Guinée réaffirme son soutien à la marocanité du Sahara    Le congressman Joe Wilson qualifie le Polisario d'organisation terroriste et rappelle un projet de loi dans ce sens soumis au Congrès    Les futures gares à Casablanca, de véritables catalyseurs du développement de la métropole    Emplois, croissance et négociations avec l'UE : Les points clés du briefing de Bank Al-Maghrib    France : Samira Sitaïl et ses homologues arabes visitent la mission de Palestine à Paris    En la ONU, el rey Felipe VI enfría las esperanzas del Polisario    Le temps qu'il fera ce jeudi 25 septembre 2025    Empleos, crecimiento y negociaciones con la UE: Los puntos clave del informe de Bank Al-Maghrib    ¿Cómo responde la flotilla Sumud a los ataques y amenazas de Israel [Entrevista]?    J-Lioum, ici et maintenant, la jeunesse au cœur de la nouvelle saison culturelle 2025-2026 de l'Institut français du Maroc    Tournée promotionnelle "CAN Maroc 2025": La CAF présente à Kigali le Trophée de la Coupe d'Afrique    COSUMAR : Changement de cap à la direction générale, Imad GHAMMAD prend les rênes    Marché du travail : La recette de l'IRES pour sortir de l'impasse de l'emploi    Allemagne : 144 drones détectés au-dessus des aéroports depuis le début de l'année    Palestine : Qu'en est-il de la concrétisation de l'Etat de Palestine ?    Chichaoua : Cinq personnes mortes asphyxiées lors du nettoyage d'une fosse septique    Nucléaire iranien : Téhéran refuse de négocier avec Washington    Art contemporain : Mahi Binebine entre au Smithsonian et au Pérez Art Museum Miami    Cinéma : Calle Malaga de Maryam Touzani représentera le Maroc aux Oscars 2026    Akhannouch: « Le Mondial 2030 démontre la capacité du Maroc à s'engager dans des projets d'envergure mondiale »    Emploi: Sekkouri participe à la 1ère réunion du Conseil exécutif du Centre du travail de l'OCI    Coopération économique: Rabat et New Delhi veulent mettre le turbo    Info en images. Fête du Cinéma: 60.000 spectateurs seulement, le grand écran en quête de son public    Pékin et Rabat : une alliance renforcée face aux enjeux de souveraineté    Mounia Laassiri : Parcours d'exception d'une physicienne marocaine récompensée par l'Unesco    Températures prévues pour le jeudi 25 septembre 2025    Chikungunya : 570 cas autochtones recensés en France    Casablanca : restrictions de circulation pour le 10KM International by WeCasablanca    Des experts de l'ONU appellent la FIFA et l'UEFA à suspendre Israël    Fusillade dans un centre ICE au Texas : plusieurs morts et blessés    Le Maroc cherche à rééquilibrer ses échanges avec l'Inde et souligne son rôle dans la sécurité alimentaire mondiale    Le père d'Elon Musk visé par des accusations d'abus sexuels sur ses enfants    Gérone : La presse espagnole sous le charme de Ounahi après son but contre l'Athletic Bilbao    La FIFA engage des pourparlers avec la Conmebol pour porter à soixante-quatre équipes le Mondial 2030 organisé par l'Espagne, le Portugal et le Maroc    Sahara. Le patronat mexicain soutient le Maroc    Ouganda : Museveni candidat à la présidentielle    Environnement : Le CESE présente son avis sur l'impact du mécanisme carbone européen sur le Maroc    Monnaies digitales. Priorité à un cadre légal selon Bank Al-Maghrib    Mondial U20 : Les Lionceaux intensifient leur préparation à Santiago    National Amateur : Coup d'envoi de la saison 25-26 samedi prochain    RETRO-VERSO : Bâtiment Lahrizi, témoin de l'âge d'or architectural de Casablanca    Les 11èmes Rencontres Chorégraphiques de Casablanca, du 1er au 5 octobre 2025    23rd L'Boulevard packs in 40,000+ visitors in four days    Dislog Group partenaire du Casa Music Show et du Casa Fashion Show    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Abbas Lemsaâdi : Premier assassinat politique du Maroc indépendant
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2006

L'un des pionniers de la résistance et de l'Armée de Libération nationale dans le Rif, Abbas Lemsaâdi, originaire de Ouarzazate, résistant à Casablanca a installé son quartier général dans le Rif et se proposait de poursuivre la lutte dans le nord et l'oriental jusqu'à l'indépendance totale de l'ensemble des pays du Grand Maghreb.
Assassiné en juillet 1956, sa mort commanditée à partir de la direction de l'Istiqlal à Rabat coiffée par un certain Mehdi Benbarka, est le premier grand acte de règlement de compte et d'assassinat politique au Maroc. Portrait d'un révolutionnaire sacrifié.
De son vrai nom Mohamed Ben Abdallah Lemsaâdi, il était plutôt connu par son nom de guerre : Abbas Lemsaâdi, l'homme qui sera plus tard, le chef incontesté de la résistance et de l'Armée de Libération dans le nord du Maroc, en particulier dans la zone du Rif et l'oriental. Il était pourtant originaire de la région de Ouarzazate et faisait partie des quatre leaders de la direction de ce mouvement, dont le but était encore plus vaste puisqu'il s'agissait à l'époque de la libération de l'ensemble du Grand Maghreb arabe.
Compagnon de Boudiaf et Larbi Ben Mhidi
Un poste de commandement au sein duquel siégeaient deux marocains : Abdallah Senhadji et Abbas Lemsaâdi aux cotés de leurs compagnons algériens Mohamed Boudiaf et Larbi Ben M'hidi.
Mais, c'est à Casablanca, qu'Abbas Lemsaâdi fera ses toutes premières armes sous la direction des compagnons de feu Mohamed Zerktouni. Il était aussi parmi les militants les plus actifs du parti de l'Istiqlal au niveau de Casablanca.
Arrêté par les forces d'occupation française en 1952 dans la vague de répression et d'arrestations ayant suivi les manifestations ouvrières déclenchées à la suite de l'assassinat du leader syndicaliste tunisien Ferhat Hachad, il rejoindra le nord du Maroc, juste après l'annonce de la mort de Feu Mohamed Zerktouni. Dès son installation dans le Rif, il se consacra totalement à la lutte armée contre le double colonialisme, espagnol dans le nord et dans le Rif et français dans l'oriental, pour mieux appuyer la lutte pour l' indépendance, qu'engageait déjà le peuple algérien de l'autre coté de la frontière.
La sincérité qui coûte trop chère
Abbas Lemsaâdi était d'abord connu en tant que militant sincère et tout à fait désintéressé, un révolutionnaire exigeant avec lui même et intraitable avec les autres. Sérieux dans son action et dans ses relations humaines. Beaucoup de ceux qui l'ont connu de près, affirment encore aujourd'hui, que son caractère hyper sérieux et sa droiture à toute épreuve, étaient peut-être à l'origine de tous les malheurs et des épreuves qu'il a endurés, notamment avec certains de ses compagnons d'armes.
Tous ses proches précisent également que Abbas Lemsaâdi était un chef totalement autonome, indépendant dans sa façon d'agir, d'exprimer son point de vue et d'expliquer ses attitudes. Il avait à ce titre eu des contacts réguliers avec Mehdi Benbarka à Rabat, loirsque celui-ci, assumait la responsabilité au plus haut niveau, au sein de la direction du parti de l'Istiqlal. Il avait surtout sollicité le soutien de la direction du parti, pour lui apporter les armes et la logistique nécessaire, susceptibles de lui permettre de poursuivre sa guerre sainte jusqu‘à la libération de tout le Maghreb Arabe .
La rupture avec Benbarka
Face aux hésitations et aux atermoiements d'un Mehdi Benbarka, beaucoup plus préoccupé par les retombées politiques de la poursuite de la résistance dans le nord, Abbas Lemsaâdi finira par se révolter, alors que Benbarka excédé par son refus de respecter la discipline du parti, finira lui aussi par lâcher : «Vous êtes des révolutionnaires, nous sommes des politiciens. Chacun a ses raisons que la raison n'a pas».
A partir de ce différend, le fossé ne cessera de se creuser entre les deux hommes. Abbas Lemsaâdi choisira alors de faire cavalier seul, de s'éloigner définitivement de tout ce qui est action partisane et des hommes politiques dans leur ensemble. Il se définissait dès lors, comme un authentique guérillero au service de la libération de l'ensemble des pays du Maghreb. Il continuait alors à recruter des volontaires au service de sa cause, à travers les montagnes du Rif et de tout l'Atlas marocain.
C'est principalement pour cette raison, que de nombreux résistants et militants marocains de l'époques, n'étaient pas surpris d'apprendre, au soir du 8 Juillet 1956, quelques mois à peine après la proclamation de l'indépendance marocaine, que Abbas Lemsaâdi a été assassiné et que l'auteur s'appelait tout simplement feu Karim Hajjaj, qui fut entre autre un militant de l'UMT, président de la section Football du Raja et avant tout, un résistant notoire de Casablanca. Tout le monde savait qu'il agissait pour le compte de l'Istiqlal et de sa branche armée, dirigée par Fquih Mohamed Basri et Mohamed Bensaid Ait Idder, les deux principaux hommes de mains de Benbarka.
Le premier règlement de compte
Quelles que soient les raisons mystérieuses de cet assassinat, que son auteur Karim Hajjaj avouera devant feu le roi Hassan II, il n'en reste pas moins qu'il s'agissait ce jour-là, du tout premier grand assassinat politique dans l'histoire du Maroc indépendant. Karim Hajjaj ne sera pas pour autant poursuivi et jugé, au même titre que ses commanditaires. Tout le monde semblait considérer cette mort comme une résultante normale. Un simple règlement de compte entre compagnons de lutte.
Juste après l'assassinat de Abbas, l'Armée de libération sera tout simplement démantelée. Ses principaux chefs vont, pour la plupart, rejoindre les rangs des Forces Armées Royales, alors que les amis fidèles de Lemsaâdi n'avaient d'autres choix que d'observer le silence. Le silence que docteur Abdelkrim El Khatib, Mahjoubi Aherdane, Abdallah Senhdji, Houcine Berrada, El Ghali Laraki, Said Boinailat, Mehdi Benaboud et autre Hassan Laârej, ses co- légionnaires du mouvement de résistance n'ont pu briser, malgré toutes les actions entreprises pour transférer le corps de Abbas Lemsaâdi de la ville de Fès vers la région du Rif.
Abbas Lemsaâdi restera dans le cœur de ses compagnons et de ses disciples, comme un authentique leader, un chef guerrier et un militant convaincu en l'union inéluctable des peuples du grand Maghreb.
Prochain article :
Cheikh Abou Chouaib Doukkali
Combattre le charlatanisme par la religion


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.