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Il était une “foi”
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2002


Alaoui M'daghri
Malgré le tollé provoqué par les crimes des jihadistes et autres salafistes, le ministre des habous a préféré rester hors-jeu.
Il se voulait rassurant, il a trempé dans l'approximatif. Le ministre des habous et des affaires islamiques, Alaoui M'daghri, n'a pas trouvé mieux, face aux événements criminels qui ont frappé le pays ce mois d'août, que la politique de l'autruche. «Il s'est avéré après analyse - dit le ministre - que ces événements que certains ont voulu amplifier pour des considérations politiques (sic), ne sont que des actes criminels ordinaires qui n'ont rien à voir avec la religion». Lors d'une rencontre qui a eu lieu mercredi dernier avec les “nadirs” et les oulémas, le ministre a minimisé les crimes et essayé de dédouaner les salafistes combattants qui ont endeuillé plusieurs familles. Attendue depuis le début des événements, arrestations et condamnation de certains ténors de prêche meurtrier, la réaction du ministre est déroutante. Voire, très grave. Elle fait le lit de l'extrémisme religieux, aux relents wahabites, qui rejette toute une histoire de sérénité et de concordance religieuses dans le pays. Sous ce rapport les déclarations du ministre ne se contentent pas de prêter le flanc à tous les obscurantismes. Pis, elles sont celle d'un complice. D'ailleurs, Alaoui M'daghri n'a jamais caché ses sympathies. On s'en souvient encore : ce docteur d'Etat sortant de “Dar al Hadith al Hassania”, a focalisé les regards à l'occasion du débat sur le plan d'intégration de la femme au développement. Les griefs n'y ont pas manqué. Lui qui, d'ailleurs, alimentait par déclarations et sorties médiatiques les accusations et les tirs croisés. Tout d'abord frileuse, la position d'un ministre dans un gouvernement qui a peaufiné le plan est passée à l'indulgence, puis le laisser-aller qui a largement profité aux prédicateurs et autres imams du vendredi qui ont jeté l'anathème sur tout le monde. Peu après, Alaoui M'daghri est devenu leur porte-étendard. Le voilà maintenant qui se fait le gourou de l'islamisme bon teint. “La monté de l'islamisme au Maroc, dit le ministre, est une montée positive et est porteuse de bienfaits pour nous”. Nous volà donc bien édifiés. Tous ces extrémistes qui courent les rues, ces barbus qui s'évertuent à avoir pignon sur rue et à jouer la police religieuse, seraient à notre service. Mieux encore : ils sont là pour notre bonheur et notre sérénité.
En fait, on devient moins rassurés. Quand on se rappelle ces prêches pullulant d'excommunications, de violences, d'incitation à la mort, d'accusations d'apostasie, d'hérésie, on a plutôt froid dans le dos. Cela le ministre n'en a cure. Religieusement. Car, lui, il a d'autres visées. Sauver la face, par exemple, en assurant que son “département prend en main les questions des mosquées”. Il ajoute qu'il sera “procédé à la réorganisation et à l'élargissement du contrôle des mosquées”. Le meilleur cependant, le ministre le réserve pour la fin. Le but n'étant pas de museler les prédicateurs et les imams. Qui donc a parlé de muselage ?
Cela aurait été une fine tactique que de souffler le chaud et le froid, si Alaoui M'daghri n'avait pas une réputation : celle de l'avocat des antidémocrates ! Cela inquiète. Tout autant que le démantèlement de la “cellule d'Al Qaïda” ou le dévoilement de groupuscules d'Attakfir ou l'arrestation des nervis assassins de Youssef Fikri et Cie. Tant de crimes, fanatiques et crapuleux, que le ministre des habous juge “isolés et sans consistance”. Pourtant Alaoui M'daghti ce licencié en charia, en droit commun et en littérature, a la bonne hauteur pour mesurer les dérapages. Ce regard attendri à l'égard de leurs auteurs en dit long sur la “schizophrénie”, implicite ou explicite, de Alaoui M'daghri. Il relève aussi d'un double jeu : être du gouvernement, sans soutenir son action. Hier, c'était Saïd Saâdi et le plan de la femme, aujourd'hui, c'est Driss Jettou et les services de sécurité. La question en conséquence, s'impose : le ministre des habous fait-il partie du gouvernement ? Pourtant un devoir d'élégance et de sympathie s'impose envers ses collègues, lui le ministre des habous a d'autres préférences. Et il n'a jamais manqué d'opportunité pour le faire savoir. Seulement voilà : ses tendances sont dangereuses pour l'unicité spirituelle du pays. Et donc pour tout le pays. Et rien ne peut servir d'excuse, le cas échéant.


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