La police judiciaire de Hay Mohammadi-Ain Sebâa a procédé à l'arrestation, mercredi 4 avril, d'un escroc notoire qui se faisait passer pour Procureur général et conseiller juridique au Cabinet Royal. Muni d'une fausse carte, il guettait ses victimes dans les enceintes des tribunaux. Comme nous l'annoncions la semaine dernière, Moulay Driss Idrissi Aouinti a été arrêté par la police judiciaire de Hay Mohammadi-Ain Sebâa, suite à une plainte déposée par une victime. Le faussaire faisait croire, à des justiciables, monts et merveilles contre des sommes variant entre 1000 DH et 5000 DH. Grâce au téléphone portable qu'il avait sur lui, la police a pu récupérer les derniers appels reçus et émis. La convocation des bénéficiaires des numéros relevés se sont avérés des victimes au nombre de 20. La perquisition effectuée dans sa voiture par les services de police de l'arrondissement Brahim Roudani, a permis la découverte de plusieurs faux documents, dont une carte d'identité nationale avec profession de Procureur général, un permis de conduire, une carte professionnelle délivrée par le ministère de la Justice en 2006, des documents attestant que le mis en cause est chargé de mission auprès du ministre de la Justice, juge de première classe. Le tout est signé du nom de Mohamed Bouzoubâa. Sur les documents saisis, une mention particulière : «les autorités marocaines sont priées de laisser passer et circuler librement le titulaire de la présente carte, car il est membre appartenant directement au service du ministre de la justice». Des cartes de visite ont également été trouvées dans sa voiture. Ecrites en arabe, elles portent les inscriptions suivantes : « Royaume du Maroc. Palais Royal. Service de Sa Majesté le Roi. Moulay Driss Idrissi A. Conseiller juridique de Sa Majesté le Roi ». Badges et laisser passer portant la fonction de Procureur général ou de conseiller. Mais le plus amusant dans l'arsenal des faux documents saisis par la police, sont deux photos. Sur l'une le mis en cause apparaît en tenue de magistrat et sur l'autre, par trucage photoshop, près de S.M. Le Roi. Une autre perquisition devait être opérée dans son domicile à Hay Hakam où les enquêteurs ont mis la main sur un ordinateur, un scanner et des faux documents cachetés au nom du ministère de la justice, des cartes de visite et des dossiers de victimes. L'accusé a avoué que pour confectionner les faux documents, il avait recours aux services de son fils. Moulay Driss Drissi Aouinti a été traduit devant le tribunal de première instance de Casablanca pour faux et usage de faux, usurpation de fonctions et de qualités et complicité.