«Quand t'auras ton bac», «dès que tu auras le bac», «après ton bac», les mêmes refrains répétés par les parents aux futurs bacheliers montrent à quel point ce diplôme pourrit la vie des étudiants. Mais heureusement qu'ils étaient tous là, le jour des examens. L'information d'abord : Ils étaient 294 115 lycéens à se bosster devant les portails des lycées de tout le pays pour passer l'examen du baccalauréat, du 7 au 9 juin, au titre de l'année scolaire 2006-07. Soit une hausse 2,1 % par rapport à l'année précédente (qui a vu la participation de 290 000 candidats), selon les chiffres du ministère de l'Education nationale (MEN). Selon toujours la même source, et pour éviter la scandaleuse expérience des deux centres de l'Académie Meknès-Tafilalet, qui ont connu des cas de fuite de sujets et dont les auteurs ont été traduits devant la justice, des mesures draconiennes ont été prises, pour assurer le bon déroulement des examens, notamment la mise en place des comités de vigilance et de supervision au niveau de chaque délégation pour assurer la confidentialité des épreuves. À rappeler que l'année dernière, le ministère de l'Education nationale, avait rendu public un rapport sur ce phénomène intitulé « les mesures prises à l'échelle régionale pour lutter contre le phénomène de la triche lors des examens du baccalauréat». L'expérience de l'année précédente nous a appris qu'au Maroc, le copiage n'est pas réservé à quelques accros de la resquille, mais un phénomène généralisé, où l'on s'applique à inventer des procédés toujours plus ingénieux, pour avoir le meilleur résultat sans aucun effort. S'ils en sont là, ce n'est pas à cause d'un déficit de leçons de morale, ou de cours de civisme qu'on aurait oublié d'inscrire au programme scolaire, mais plutôt, parce qu'ils baignent dans la triche. Ils sont profondément convaincus, que le meilleur moyen de réussir les examens, c'est la triche et rien que la triche. Dans ce sens, le rapport du ministère fait ressortir un chiffre global de 687 cas signalés dans tout le pays, surtout au niveau des académies de Guelmim-Smara, Rabat-Salé-Zemmour-Zaër qui ont enregistré 94 cas dans chaque Académie, 70 cas ont été relevés au niveau de Laâyoune, 68 cas pour Taza-Al Hoceïma-Taounate, alors qu'Azizal n'a enregistré que deux cas. S'agissant des moyens utilisés par les fraudeurs, le département d'El Malki cite le téléphone portable, l'usurpation d'identité et l'échange de documents. En ce qui concerne les mesures punitives, elles varient entre la note zéro (celle-ci est désormais soumise à des conditions: le correcteur doit automatiquement accompagner sa décision par un rapport justificatif) et la suspension des candidats d'un délai allant d'un à cinq ans. Pour cette année, les efforts consentis pour assurer l'égalité des chances entre les deux sexes ont eu les effets escomptés, puisque les candidates de cette année sont au nombre de 131.998, soit 44,8 % de l'ensemble des candidats. Les mêmes statistiques du ministère font état de l'augmentation remarquable des effectifs des candidats scolarisés. Le nombre de candidats scolarisés dans l'enseignement public marocain a atteint 218 442 candidats, alors que les candidats libres sont au nombre de 68 981, soit une augmentation de 5,2% par rapport à l'année scolaire précédente. Le nombre de candidats scolarisés dans l'enseignement privé parallèle, lui, est passé de 4 877 en 2006 à 6 692 cette année. Les examens de la session de rattrapage auront lieu du 5 au 7 juillet prochain et l'examen régional normalisé réservé aux candidats libres toutes sections confondues, se déroulera les 11 et 12 juin courant en session normale et les 9 et 10 juillet prochain pour la session de rattrapage, conclut le ministère.