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Panique autour du billet vert
Publié dans La Gazette du Maroc le 15 - 12 - 2007

L'effondrement du dollar serait catastrophique, mais heureusement, cela ne devrait pas arriver. La Chine et les pays du Golfe n'ont aucun intérêt à laisser tomber le dollar.
Il peut faire froid et humide, mais dans les marchés financiers des pays riches, on commence à sentir une chaleur aoûtienne. L'écart s'est creusé entre les taux d'intérêts créditeurs et débiteurs et le marché action est passé de l'euphorie à la morosité, à mesure que les investisseurs cherchent un signe de réconfort de la Réserve Fédérale. L'anxiété est palpable. Mais cette fois, la crainte dépasse les mauvais prêts immobiliers et leurs conséquences désastreuses sur le marché du crédit. Les Etats-Unis pourraient tomber dans une récession. Et une nouvelle crainte secoue le marché : la baisse du dollar pourrait être hors de contrôle.
Une véritable crise du dollar, s'ajoutant à la crise du crédit et à l'affaiblissement de l'économie, serait effrayante. Elle ébranlerait les marchés financiers et lierait les mains à la Réserve fédérale, l'obligeant à hausser les taux d'intérêt alors même que la récession se profile. L'euro, déjà à son plus haut niveau, pourrait s'apprécier davantage étouffant la croissance européenne. Les tensions politiques pourraient également augmenter. Airbus parle déjà de «danger de mort et le président français Nicolas Sarkozy met en garde contre «la guerre économique» qui pourrait en découler.
Les choses pourraient aller de mal en pis. Pendant un demi-siècle, le dollar a régné sans partage sur le système monétaire international. Une part importante du commerce mondial s'effectue en dollars. La majeure partie des réserves de changes des banques centrales est en dollar, ce qui est une aubaine pour les Etats-Unis qui ont pu s'endetter à moindre coût. Cette domination a survécu à des baisses du dollar auparavant, comme à la fin des années 1970 et au milieu des années 1980. Mais aujourd'hui, avec l'euro comme alternative, la peur est grande d'assister à un revirement dans le système monétaire international. Les investisseurs pourraient basculer rapidement d'une devise à l'autre.
Jusqu'à présent, c'est juste une crainte. Bien que le dollar ait rapidement chuté, perdant 6% depuis août 2007 par rapport à un panier de devises pondéré du poids des échanges, il n'y a pas eu de récession chaotique, mais seulement des reculs discontinus, comme cette semaine, suivis de reprises. Les prévisions d'inflation américaines n'ont pas été avérées. Les rendements sur bons du Trésor ont baissé?: manifestement, les investisseurs ne s'attendent pas encore à des primes plus élevées concernant les actifs américains sans risques. Un éventuel désastre dépend précisément de ce qui tire le dollar vers le bas et de la façon dont réagissent les hommes politiques.
Le vent en poupe, mais en eau trouble
La faiblesse du dollar s'explique en grande partie par des facteurs économiques fondamentaux. Depuis un plus haut niveau en 2002, il a chuté de 24% par rapport à un panier de devises, pondéré suivant les échanges extérieurs américains. Etant donné que les Etats-Unis ont besoin d'emprunter à l'extérieur pour financer leurs consommations, ce n'est ni surprenant ni dramatique. En incitant les Américains à importer moins et à exporter plus, un dollar faible contribue à réduire le déficit de la balance commerciale Pour les Etats-Unis, la cure a fonctionné, le déficit est passé d'un pic de 7,5% à 5,5% aujourd'hui.
Si la baisse du dollar s'est accélérée ces derniers temps, c'est en grande partie en raison de la divergence conjoncturelle de l'économie américaine, par rapport au reste du monde. Les Etats-Unis ont peur d'une récession. La Fed a déjà réduit son taux d'intérêt de 0,75 point de pourcentage et les marchés financiers croient fermement à une baisse supplémentaire d'un quart de point dans sa prochaine séance du 11 décembre. Quand les prévisions de croissance et de taux d'intérêt sont revues à la baisse, le dollar ne peut que se déprécier.
Mais les fondamentaux économiques ne sont pas les seuls à nuire au dollar. La devise s'écrase aussi parce que les crédits irrécouvrables sont essentiellement libellés en dollar. La conviction qu'avaient les investisseurs qu'un marché transparent et un régulateur vigilant suffisaient à faire des Etats-Unis une place sûre pour y garder leur argent, ont accusé d'un sérieux coup avec les révélations de ces dernières semaines. Les flux nets de capitaux privés vers les Etats-Unis se sont évaporés comme par enchantement depuis le début de la crise des crédits. La crise des taux variables à prime de risque, ou subprime, a fait du dollar une monnaie à subprime.
À manipuler avec soin
La devise souffre également parce que le crédit est concentré dans les gâchis actifs en dollars. Investors' a la conviction que la transparence des marchés est de faire preuve de vigilance régulatrice de l'Amérique un endroit sûr pour stocker l'argent a pris un coup de révélations de ces dernières semaines. Les entrées nettes de capitaux privés en Amérique semblent avoir disparu depuis que la tourmente de crédit a commencé. Le subprime crise a goudronné le dollar comme subprime monnaie.
Jusqu'ici, la baisse des flux de capitaux privés a été compensée par les réserves des banques centrales des pays émergents qui lient leur monnaie au dollar. Ce système, connu sous le nom de Bretton Woods?II, a ainsi soutenu le dollar. Mais cette fois, ces banques centrales ne sont pas disposées à prendre le relais. Actuellement, les failles de Bretton Woods commencent à apparaître. La Chine est régulièrement critiquée pour avoir lié le Yen au Dollar. Pris en tenaille entre la hausse des prix du pétrole et la baisse du dollar, les pays du Golfe sont en proie à une inflation galopante. La rumeur soutenait que certains d'entre eux allaient modifier la parité de leurs monnaies par rapport au dollar à la sortie d'une réunion régionale prévue le 3 décembre.
Les ingrédients d'un sévère choc sont réunis. Mais les intérêts personnels et la raison politique peuvent réduire les risques de chute. En premier, les décideurs américains devraient accorder plus d'attention à leur monnaie. Avec tout ce qu'ils disent à propos d'un dollar fort, les Américains se conduisent comme s'ils accordaient peu d'importance à sa faiblesse. Une devise servant de réserve de change est supposée être une valeur sûre. Mais, en laissant s'accroître le déficit de la balance commerciale, les Etats-Unis ont rendu le dollar vulnérable. Dans des moments aussi délicats, la négligence ne se montre pas payante. Pour le moment, il faut plus qu'un discours soigné. Si la baisse devenait incontrôlable, cela pourrait demander une intervention sur le marché monétaire et une nécessité de freiner la baisse des taux dans l'intérêt du dollar.
L'autre partie de la solution réside ailleurs, notamment dans les pays ayant rattaché leur devise au dollar. Pour soutenir leur propre monnaie, ces pays doivent freiner l'inflation et favoriser le rééquilibrage de l'économie mondiale. Une appréciation signifierait que ces pays accumuleraient de nouvelles réserves en dollar à un rythme plus lent. En conséquence, cela conduira à la fin de l'hégémonie du dollar et l'émergence d'autres monnaies de réserve, puisqu'aucune règle n'interdit d'avoir plusieurs devises. Mais cela ne doit pas signifier le bradage des réserves actuelles en dollar, dans le contexte actuel de fébrilité de l'environnement. Ce serait nuire à tout le monde, y compris les responsables de ce bradage.
Il n'y a jamais eu de coopération continue en matière de monnaie. Mais la Chine et les pays du Golfe ont toutes les raisons de jouer leur rôle pour que la fin de la domination du dollar se passe dans le calme. Malgré les critiques à leur encontre, les Chinois ne veulent pas voir les mains de la Fed liées par une crise du dollar. Ils n'ont pas non plus intérêt à voir fortement se ralentir la croissance de la Zone euro, l'un de leurs meilleurs clients.
De plus, ils n'ont aucun intérêt à voir la valeur externe de leurs réserves de change actuelles fondre comme neige au soleil. Au-delà de tout cela, les dirigeants chinois veulent se montrer responsables aux yeux des acteurs du système économique international. Aujourd'hui, cette chance s'offre à eux.


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