Investissement avec des Saoudiens Depuis la libéralisation du secteur de l'huile, les investissements se multiplient à un rythme inattendu. Le groupe Amhal (SOMEPI) qui ne cache plus ses ambitions concernant les produits de grande consommation est en train de manœuvrer dans le terrain deLesieur, Aïcha, et autres marques. Un important investissement se prépare avec les Saoudiens, Safola. Silence on étudie le projet ! Jusqu'ici seules quelques rares personnes dans le top management du Groupe Amhal sont au fait de cet investissement d'envergure qui se prépare. Une usine devant produire près de 50 millions de litres d'huile (45.000 tonnes) s'apprête à voir le jour. On n'en est qu'au stade primaire du projet, notamment aux études de rentabilité et de faisabilité, affirme une source proche de la direction. Cependant, d'ores et déjà, on sait que des Saoudiens ont été approchés pour un co-investissement dans ce domaine. Il s'agit du groupe Safola qui est notamment présent dans le métier historique du groupe Amhal, en l'occurrence les hydrocarbures. Aucune information officielle n'est cependant fournie par les responsables de l'entreprise contactés à ce propos. Le directeur financier du pôle Produits de grande consommation (PGC), Mouadib Youssef, explique que «pour l'heure le projet n'en est qu'à ses balbutiements». Il n'a cependant pas nié le contact pris avec les investisseurs saoudiens. Au niveau de la direction des investissements extérieurs, Mohamed Hassani, responsable de l'agroalimentaire, explique qu'aucun contact n'a pour le moment été pris par le groupe Amhal. La direction a d'ailleurs essayé de joindre le Groupe Amhal, sans qu'aucune suite n'ait été donnée à ce contact. C'est dire que pour l'heure, il est difficile d'avoir des chiffres exacts concernant le montant de l'investissement ou encore l'échéancier établi. Il est toutefois signalé, par la même source, qu'une toute nouvelle structure devra être mise en place et qu'elle fera partie du pôle PGC (Produits de grande consommation). Ce pôle est actuellement en train de se former, lentement mais sûrement. En effet, deux entités sont déjà sur place, il s'agit de Fast Moving Group et de Distra. La première, détenue totalement par la seconde, est spécialisée dans la distribution des produits du pôle PGC qui ne cache plus ses ambitions. Des seuls produits Wash, Fast Moving Group est passé à ceux de la société Reckitt Benckiser, puis de la multinationale Gillette. Aussi couvre-t-elle désormais les produits d'entretien de machine à laver, complémentaire de la lessive Wash, ainsi que des produits de rasage. Quant à la seconde, elle est déjà connue grâce à sa marque de lessive Wash. Parallèlement, deux autres entreprises viendront compléter l'organigramme du pôle PGC. Ce sont là deux projets à des degrés différents d'avancement. Celui qui s'est le mieux précisé est sans doute celui de la société Sodalmu, laquelle sera présente dans les boissons gazeuses. Un responsable a même été placé à sa tête. Il s'agit de Hamza Hitmi. Mais à part cela, aucune information ne filtre, c'est bien souvent le cas dans ce type de projet où les concurrents se surveillent étroitement. Enfin, pour compléter l'échiquier, il y a cet investissement dans le secteur de l'huile alimentaire. Un responsable d'une société déjà présente dans ce créneau explique qu'une usine de cette taille nécessitera un investissement assez important. Il devrait se chiffrer à plusieurs dizaines de millions de dirhams. L'arrivée d'un nouveau concurrent dans le secteur n'est pas pour ce même responsable une surprise en soi. En effet, explique-t-il, depuis la libéralisation, les investissements se sont multipliés parce qu'ils étaient freinés par la forte réglementation qui régissait le marché de l'huile. Il y avait un prix cible à l'importation, à l'image de ce qui existe actuellement dans le marché du sucre. Et comparativement à ce même marché, les prix de vente à la clientèle étaient réglementés, moyennant une subvention par la caisse de compensation. Ceci limitait fortement les marges des producteurs. Avec la libéralisation, non seulement, de nouveaux investisseurs ont rejoint le secteur, mais ceux qui y étaient déjà ont renforcé leur potentiel en termes de qualité, ce qui n'a pas nui aux prix à la consommation. Le Groupe Amhal viendra rejoindre un marché où le leader est le Groupe Lesieur appartenant à l'ONA. La bataille s'annonce d'ores et déjà rude, au grand bonheur du consommateur. Marché financier Le mauvais tour des taux Les investisseurs ne savent plus où donner de la tête. Ils comptaient sur les taux pour pouvoir s'assurer la rentabilité de leurs investissements. Le marché est en train de leur jouer un mauvais tour. Les taux rémunérant les bons du trésor à 52 semaines ont connu une hausse de 55 points de base, la semaine dernière lors de l'adjudication. Les analystes pensent qu'il y aura une stabilisation à ce niveau. Ils pensent, ou plutôt ils espèrent qu'il n'y aura pas de changement majeur des taux d'intérêt dans les jours à venir. En effet, une hausse des taux signifie que les produits les moins risqués connaissent une fluctuation à la baisse. Or à la morosité de la bourse de Casablanca, il n'y avait qu'une seule alternative, les bons du trésor, les obligations et les OPCVM constitués de produits similaires. Ce type de produits, contrairement à un avis partagé par les néophytes, n'est pas exempt de risques. En effet, leur valorisation, c'est-à-dire leur actualisation est effectuée en fonction des derniers taux sur le marché. Leur valeur évolue donc de manière inverse par rapport aux taux d'adjudication des bons du Trésor qui servent de référence, comme étant les produits les moins risqués de tous. C'est dire que les analystes voient dans cette récente évolution une sorte d'estocade. Car pour le moment, le marché des actions ne peut en aucune manière constituer une solution palliative pour une mise à court terme. Aucun signe n'augure d'ailleurs d'une éventuelle reprise des valeurs mobilières cotées à la bourse de Casablanca à brève échéance. Pour ce qui est du long terme, qui intéresse les «vrais» investisseurs, l'heure est plus que jamais propice. En effet, même si les valeurs cotées venaient à baisser davantage, il est clair que les dividendes à percevoir rapportés sur les cours actuels des entreprises permettent de couvrir largement une éventuelle mise dans les actions. Mais pour en profiter, il faut avoir l'âme d'un investisseur, ce qui ne semble pas être le cas ni des boursicoteurs ni des investisseurs institutionnels. Pour le moment, il est heureux de constater que cette hausse ne soit limitée qu'au taux à 52 semaines. C'est ce qui rassure les desks de la place. Par ailleurs, ils estiment qu'il devra y avoir une certaine stabilité pour les jours à venir. Plus rassurant encore : une hausse des taux dénote toujours d'une prochaine baisse. A-t-on un autre choix que de se résoudre à une telle supposition ?
