La nationalité marocaine est très difficile à acquérir, pourtant beaucoup d'étrangers vivant sur notre sol, la mériteraient. Ils sont parfois nés au Maroc, ils ont choisi d'y investir, de développer leurs entreprises, tout simplement d'y vivre. Comme on le dit souvent, ces étrangers bien de chez nous, «sont plus Marocains que les Marocains !». L'on se rend compte qu'ils ne sont implantés que dans des secteurs très concurrentiels, où le savoir-faire prime, que leurs entreprises sont souvent des PME ayant acquis une notoriété certaine. Mais si cette communauté expatriée et, surtout, enracinée dans le Royaume, ne compte pas que des symboles de réussites aux affaires, mais qui s'est distinguée par la fidélité de son attachement à leur terre d'adoption. Il n'y a nul soupçon de paternalisme dans leur attitude ou quelconque suspicion de néo-colonialisme dans leur comportement. Leurs entreprises se conforment généralement aux lois et règlements en vigueur, paient souvent des salaires au-dessus de ceux pratiqués par leurs concurrents. Socialement bien intégrés, on les retrouve aussi dans quelques ONG, quand ils ne font pas du social en direct. Ils ont, en général, un regard objectif sur le Maroc d'aujourd'hui. S'ils pointent les scories, les problèmes, les défaillances de l'Administration en premier lieu, ils mettent en valeur les avancées et surtout leur optimisme pour l'avenir. Bien intégrés, ils connaissent parfaitement la géographie du Maroc, parfois mieux que leurs collègues nationaux, s'initient à sa culture, adoptent sa gastronomie. Il n'y a pas de soupçon d'exotisme, parce qu'ils ne sont pas là pour faire «un break», mais dans le cadre d'un projet de vie. Une vérité que l'on ne saurait cacher : leur personnel marocain est unanime à leur accorder volontiers un satisfecit. Marocanisation ou pas… Cette population est aujourd'hui très réduite. Pourtant, à la fin des années 60, nombre d'européens, espagnols, portugais, italiens et français avaient choisi de rester au Maroc après l'indépendance ou de venir s'y installer. Qu'on le veuille ou pas, ils étaient un vecteur de modernité. Pour s'en convaincre il suffit de comparer des métiers comme la restauration et son évolution après leur départ. Les plus attachés d'entre eux, dont nous livrons au lecteur des portraits dans le dossier de la semaine, ont même «défié» la marocanisation et ses contraintes d'abandon de privilèges conséquents pour s'implanter définitivement dans leur pays d'établissement. Et ceci dans un contexte légal où le capital cédé ne pouvait être expatrié, cela a donné lieu à des combines aboutissant en fait à une spoliation certaine de ces gens qui ne demandaient qu'à travailler. Beaucoup d'entreprises, cédées à des salariés, ont périclité, des restaurants au top sont devenus des bars à filles, les ébénisteries ont fermé et plusieurs PME industrielles ont disparu par manque de savoir-faire. Aujourd'hui les nouveaux installés, ou ceux qui ont survécu à la marocanisation et son funeste processus, sont sereins. Ils savent que le choix de l'ouverture est irréversible. Le nombre ne peut que s'accroître parce que le Maroc offre plus d'opportunité. C'est pour cela que nous avons tenu à présenter ces success-story à dimension humaine qui démontrent que les Etrangers qui ont choisi de vivre au Maroc ont réussi parce qu'ils aiment ce pays où nombre d'entre eux ont décidé d'y rester et d'y finir leur jours. Quelle plus belle preuve d'amour et de fidélité pour des «Etrangers du Maroc» qui méritent mille fois d'être connus du grand public.Lorsque vous leur demandez pourquoi ils restent ou ont choisi de rester au Maroc, ils vous répondent: «Où voulez-vous que j'aille ?»