RSF s'en prend à l'Office national marocain du tourisme à Paris Reporters sans frontières, rattrapé par les anciennes amours trotskistes et désabusées, de son président Robert Menard. RSF qui fêtera cette année son 18ème anniversaire en est venu par une guérilla inqualifiable à squatter les locaux touristiques des pays qui ne plaisent pas à ses mentors. Le Maroc en est la dernière victime. Le 6 courant, une poignée de membres de RSF ont manifesté devant l'Office national marocain du tourisme à Paris. Une quinzaine de ces “routards” libertaires auto-proclamés se sont déplacés ce jour-là pour soi-disant demander la libération du journaliste marocain, Ali Lemrabet. Ils ont pris d'assaut les locaux de l'ONMT, tapissé les murs de photos et affiches préparées pour l'occasion. Cet acte, pour le moins inconsidéré, est une nostalgie mondialisée, un retour au règne de la loi de la jungle, car ainsi en est la volonté de ces guérilleros et de leur “subcommandante” en mal de sensation. Ce n'est donc plus la liberté de la presse qui fait courir Menard. Les desseins ne sont pas aussi louables que cela ! Mais d'abord, l'affaire Ali Lemrabet. Disons d'emblée que nul ne peut se réjouir de l'emprisonnement d'un collègue. Personne. Les gens de la profession plus que d'autres suivent avec inquiétude les minutes de son procès. Par principe, par solidarité, par intégrité professionnelle. Tout plaide pour ce sentiment de sympathie et de grandeur. Aussi et surtout. Car, jamais au grand jamais la noble tradition du métier ne permet de tirer sur un fauteuil roulant ! Contre ou pour l'embastillement, là n'est donc pas la question. Il sert plutôt de pis-aller, de prétexte pour Robert Menard et ses inconditionnels pour mener, tambour battant, leur guérilla néo-urbaine, rien que pour nuire à l'image d'un pays qu'ils ne portent pas dans leurs cœurs. Des campagnes du genre meeting, tracts et autres déclarations, il en compte un bon nombre à son actif. Mais cette fois, le chef de RSF va plus loin, ose l'inconcevable. La fausse bravoure dont il fait montre n'est pas qu'un faux-pas. Plus, c'est une fixation. C'est pavlovien, presque naturel. Le donneur de leçons qu'il est n'émet aucune idée, n'entame aucun débat, il dresse des règles et des hommes ! Menard avait un jour écrit : “il m'est arrivé en tant que directeur de l'association de demander à des journalistes de ne pas trop parler de tel ou tel dérapage, de tel ou tel confrère que nous défendons”. (Ces journalistes que l'on veut faire taire, Albin Michel 2001). Qu'à cela ne tienne. Donc, c'est au nom de la connivence que tout cela se fait. Déontologie, esprit critique ? Le mieux serait “une médiatisation” qui est “notre raison d'être”, selon R. Menard, toujours. Omission : elle n'est pas la seule. L'argent en est une autre, bien évidemment. Il en faut beaucoup pour une machine “sans frontières”, qui compte neuf sections nationales, plus de 8 représentations et de cent correspondants dans le monde. Pour la médiatisation, la recette est désormais de notoriété publique : créer le scandale. Un tantinet scandaleux car il ne scandalise plus ces messieurs bien-pensants ! Et l'argent ? RSF le puise dans l'escarcelle des marchands de missiles Lagardère, ou celle de la Commission européenne. Ce qui fait dire à un journaliste du Venezuela, Al Giordano du Narces News : “étant donné que Reporters sans frontières reçoit 44 % de ses moyens de la Commission européenne, vous n'êtes pas en position de critiquer le discours de quelque gouvernement que ce soit”. Pour moins que cela, un digne reporter aurait démissionné. Menard lui, continue son chemin. Destination, Venezuela toujours. La lettre adressée par Al Giordano reproche à Menard l'absence d'autocritique, l'absence d'ouverture d'esprit. Surtout la défense de dictateurs, en bonne et due forme. Car victimes de “menaces verbales”. La liste est très longue, mais retenons seulement, la rage (l'ONMT en est la preuve), le non-sens (le cas Vénézuélien) et l'argent des riches et des marchands d'armes. Plaisante logique que ce trio manie à tout vent ! D'ailleurs, ce n'est pas un journaliste marocain qui le fera remarquer à Menard. Il y a quelques mois, Ignacio Ramonet directeur du Monde diplomatique que l'on ne peut accuser d'indulgence à l'égard du Maroc, a écrit noir sur blanc : “en fermant les yeux sur l'une des plus odieuses campagnes médiatiques jamais orchestrées contre un gouvernement démocratique, l'organisation RSF a montré qu'elle pourrait être elle-même manipulée”. Manip, a-t-il dit ? Le mal Il y a pire. En choisissant l'Office marocain du tourisme, Robert Menard donne la preuve qu'il fait sérieusement du mal à un pays. Il affiche ses intentions de nuire à son image de marque. Est-ce donc le hasard qui fait si bien les coïncidences : le trotsko-boursier de RSF et son alter ego le terroriste sanguinaire du 16 mai, s'en prennent tous les deux aux emblèmes de l'ouverture du pays ? Avec bien évidemment, le même objectif : frapper un secteur vital pour l'économie ? C'est bien sa manière à Menard de mettre en exergue non son pseudo engagement déontologique, mais son esprit de rage et de frustration. Les faits sont là : comme les kamikazes, RSF lance ses escadrons à l'encontre d'établissements qui sont les signes d'ouverture du pays. Comme eux, les RSF frappent en début de saison touristique. Simple hasard de calendrier, tout cela ? On en doute. Car les extrêmes se touchent ! Et contrairement à la charte de RSF, les coïncidences ne trompent pas. Même objectif, même logique : “il ne faut pas faire le voyage vers le Maroc”, déclare Menard. “Pas de place pour les touristes”, rétorquent les terroristes. On exagère ? Alors que dire des journalistes palestiniens et étrangers tués par l'armée israélienne ? La mort, vertu Il y a presque deux mois, Nazih Darouazi, cameraman de nationalité palestinienne a été tué par l'armée israélienne. L'information rapportée par RSF elle-même, n'ébranle en rien la bonne conscience de ses membres. “Consternés” et rien de plus, ils “demandent une enquête”. Aussi, le même Tsahal a tué le 2 mai dernier, un journaliste britannique, James Miller, qui filmait la destruction d'une maison à Rafah. “L'armée israélienne, note un bulletin de Menard, a exprimé ses regrets”. C'est paraît-il, suffisant quand un journaliste, le cinquième en 3 ans, trouve la mort suite à des tirs “ciblés”. Question : Menard s'est-il donné la peine d'investir les locaux touristiques de l'Etat hébreu ? Ses brigades médiatico-maïstes s'en sont-ils pris aux agences d'Al Al, quelque part en cette vaste Europe ? Menard en est-il venu à squatter les offices israéliens ? Non, pourtant, il n'y a pas lieu de comparer notre pays à celui des colons où la torture est “légalement” instituée. “Deux poids, deux mesures”, honteusement érigés en ligne de conduite, qui fait des Rsfistes, des bougnouls impunément nargués, depuis belle lurette, par Ariel Sharon et ses ultras armés jusqu'aux dents. Mais, à quoi bon bouger, puisqu'on peut merveilleusement faire bouger sa langue de bois et y trouver même le meilleur de soi-même. La contradiction ! Un procès, même humainement intenable, mais qui se fait dans les règles, selon les règles est à même de faire ameuter tous les mytho-mégalos de la planète. La mort d'un journaliste dans les territoires occupés est-elle une vertu ! C'est lamentable, mais cette contradiction “intérieure” pour parler psychanalyse, a ceci d'extraordinairement cohérent qu'elle fait confondre les pseudos guerriers de la liberté : tant pis pour Menard. Personne, même pas un ancien LCR (Ligue communiste révolutionnaire) ne peut porter un masque. Et pour paraphraser Racine, sa contradiction seule n'est pas ce qui désespère. Il y a surtout sa sincérité dans l'erreur ! Et ça, c'est sans frontières. L'errance, du brave soldat Menard en a fait un SDF, sans déontologie fixe, qui change au gré des quatre vents ses poids et ses mesures. Chateaubriand aimait dire de Napoléon : “c'est une vérité incontestable que l'imposture a créée de toutes pièces !”. Mettez la tunique triangulaire sur la tête de Menard, la calomnie à la place de l'imposture, vous aurez l'empereur de tous les révolutionnaires mao-boutiquistes, ceux-là qui n'ont gagné aucune cause. Ceux-là que l'amertume et la déception se partagent les regrets de ce qu'ils ont fait et ce qu'ils n'ont pas fait aussi. Une bonne raison pour l'ancien LCR de trouver preneur. Manu militari, avec les poches pleines. Il a mieux à faire que de déclarer la guerre aux bédouins d'Ouarzazate ou les Chleuhs de l'Atlas en cette saison de canicule. La bourse de Paris baigne dans la fraîcheur, sans doute. Les mouvements des capitaux du marché des armes crèvent le plafond. Il n'a qu'à se vautrer dans un fauteuil moelleux et comptabiliser ses commissions, à la virgule près. C'est, dit-on, au pays du coin, bénéfique pour un petit révolutionnaire amer dont les ratages n'ont pas cessé de torturer l'âme et la conscience.