Electroménager Depuis la cessation de paiements et la nomination d'un liquidateur à la tête du groupe Batam, en janvier dernier, l'avenir de la filiale marocaine de ce leader de la grande distribution en Tunisie, était devenu incertain. Aujourd'hui, les nouveaux actionnaires, en visite dans le royaume, qui ont repris l'activité "électroménager" du groupe, ont décidé de maintenir Batam Maroc et de rendre effective l'augmentation de capital prévue depuis un peu moins de deux ans par les anciens actionnaires. Installé dans le royaume depuis 1999, Batam Maroc est jusque-là contrôlé par le groupe Batam à travers sa filiale Hela Batam (associé à quelques particuliers tunisiens) et le groupe Profurn, leader de la distribution de meubles et de l'électroménager en Afrique du Sud. Le groupe tunisien détient les 60 % du capital de sa filiale marocaine alors que le reste est contrôlé par le Sud-africain. Depuis, la société a connu des hauts et des bas. Lancée avec une politique ambitieuse de croissance rapide, elle n'a pas tardé à se rendre rapidement à l'évidence. Ses fonds propres furent rapidement investis dans des immobilisations, des aménagements et des stocks sans compter ses nombreux crédits distribués et restés en souffrance. Entre temps, la mise en fonctionnement des différents points de vente a subi des retards qui ont mis sous pression les liquidités de Batam Maroc. Les actionnaires décident le 15 août 2000 d'augmenter le capital d'au moins 20 millions de dirhams. Ils étudient pour cela plusieurs scenarii : augmentation par les actionnaires ou prise d'un troisième partenaire stratégique. En attendant, le nouveau patron de la société a focalisé ses actions autour d'une politique de recouvrement intensive, une gestion rigoureuse des dépenses ainsi que la redynamisation de la force de vente. L'argent frais promis par les actionnaires n'arrivera jamais à cause du lourd surendettement du groupe (plus de 2 milliards de dirhams) et la politique de développement de la chaîne initialement arrêtée peine à être concrétisée sur le terrain. Depuis lors, le sort de Batam Maroc est resté intimement lié à celui de sa maison mère. Une opération de sauvetage (de redressement) fut lancée en début d'année au profit de cette dernière par les pouvoirs publics, les banques et fournisseurs tunisiens. Elle vient d'aboutir au démembrement du groupe : ses deux fleurons, Hela Batam (électroménager) et Bonprix (alimentaire) passent sous le contrôle de leurs créanciers. Au-delà, il restait également aux repreneurs de Hela Batam de décider de l'avenir de leur filiale marocaine. Avec cette reprise, un nouveau départ fut ordonné pour Batam Maroc par ses nouveaux actionnaires (essentiellement des industriels de l'électroménager et des banques). Ils veulent du moins inscrire la filiale marocaine du groupe dans cette dynamique. "Ils ont vu que le Maroc présentait beaucoup de potentiels. Ainsi, lors de l'assemblée générale, ils ont décidé de la continuation de la société", souligne Abbès Ben Abdellah, directeur de Batam Maroc. En effet, entre le 1er et le 20 septembre dernier, les repreneurs de Hela Batam ont effectué deux visites à leur filiale marocaine. Pour l'heure, les nouveaux actionnaires sont dans les dernières phases pour injecter de l'argent frais. Selon une source proche de Hela Batam, le groupe Sud-africain quitterait le tour de table de la filiale marocaine qui ne sera constitué que par les nouveaux actionnaires. Quoi qu'il en soit, plusieurs résolutions prises par les repreneurs vont dans ce sens d'autant plus qu'il s'agit concrètement de ramener le capital à zéro pour faire sortir les anciens actionnaires du tour de table. En effet, ils ont décidé de réduire d'abord le capital social de Batam Maroc d'un montant égal à son total nominal, soit 21 millions de dirhams, par l'absorption des pertes cumulées par la société, pour un montant égal au capital social, soit 21 millions de dirhams. Cette action se traduira par l'annulation pure et simple de la totalité des actions existantes. Ce n'est qu'ensuite qu'ils augmenteront le capital social d'un montant de 38 millions de dirhams. Ici, seules les actions nouvelles composeront le capital social. C'est dire que Batam Maroc aura à sa tête des fournisseurs (ABS avec ses cartes Samsung et Arthur Martin, Philips, Whirlpool, Sony,...) et les banques. De quoi réaliser ses ambitions dans le royaume.