Algérie Terminus, tout le monde descend. C'est le “conseil” qui a été donné par la sécurité militaire, au nom de la Grande muette, au lendemain des élections présidentielles, à tous les opposants du président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Ce “geste amical” s'applique aussi bien aux hommes politiques qu'aux médias. Tous deux n'ont pas tardé à réagir positivement vis-à-vis du message direct, non codé. Ali Benflis a quitté le FLN en silence en demandant de remettre les clés de la forteresse à Abdelaziz Belkhadem, principal candidat pour gérer la boîte. Quant à Ahmed Taleb Ibrahimi, il s'est contenté de dire que son parti suivra de près les engagements pris par Bouteflika. Pour ce qui est de Saïd Saâdi et Jaballah, ils sont déjà en congé. Reste la presse, la majorité d'entre elle fait profil bas alors qu'une partie tourne progressivement la veste. Ce qui explique que l'armée a, comme d'habitude, tiré habilement les ficelles. Elle a prouvé encore une fois qu'elle restera pour un bout de temps le “pouvoir réel” en Algérie. Seul Mouloud Hamrouche, ancien Premier ministre, qui s'est retiré le premier de la course, l'a affirmé clairement dans une interview accordée la semaine dernière.