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La mauvaise “came” du Duanas est toujours en vente
Publié dans La Gazette du Maroc le 26 - 07 - 2004

Démantèlement d'un réseau de trafic de cocaïne à Casablanca
Sept personnes, soupçonnées de former un réseau de distribution de cocaïne et de cannabis, dont à peu près 400 grammes et 16 kilos de haschich ont été saisis à Casablanca, arrêtées et présentées au parquet de la même ville. Leurs aveux ont conduit les enquêteurs vers la piste de la marée blanche des sacs de cocaïne largués par un bateau colombien en 1997 sur les côtes marocaines. Incontestablement, la coke du “Duanas” circule encore à Casablanca. Récit d'une sale mésaventure.
La Gazette du Maroc l'avait dit et redit. La coke larguée en grandes quantités, en 1997, par une embarcation colombienne sur les côtes casablancaises, circule encore en ville. Et cette fois-ci, ce sont les services d'ordre du Grand Casablanca qui le confirment officiellement. Près de sept ans après, le déferlement de cette marée blanche continue de faire parler d'elle et couler beaucoup d'encre dans les locaux de la police et des tribunaux. Le démantèlement d'un réseau de trafiquants de drogue et les importantes saisies opérées chez les principaux bonnets témoignent, après leurs analyses au laboratoire scientifique de la police de Casablanca, de la véracité de cette information qui ne peut que donner du fil à retordre aux services de la police. L'affaire qui a conduit à cette conclusion a démarré, le 8 septembre dernier, par un renseignement parvenu à la brigade des stupéfiants relevant de la Sûreté Casa-Anfa. Une information importante fait état d'un rendez-vous entre dealers et consommateurs dans un lieu précis à Hay El Masjid, près de la mosquée Assouna, à Casablanca. C'etait vers 8h du soir. L'information étant précieuse, autant par la quantité de la drogue saisie que par ses origines, a mobilisé tous les éléments de la brigade qui se sont rendus à l'endroit indiqué pour tendre le piège. Comme c'est à l'accoutumée chez les consommateurs de “la poudre blanche” le portable reste le moyen le plus efficace pour s'approvisionner chez les petits dealers qui fixent les lieux de rencontre.
Cette astuce, comme tant d'autres, les éléments de la brigade préfectorale l'ont apprise par cœur. Ils l'utilisent souvent pour faire tomber dans leurs filets les dealers ainsi que leurs clients. Et dans cette opération, l'astuce du portable a conduit les enquêteurs vers une sérieuse prise. En gros, ce sont 400 grammes de cocaïne et 16 kilos de cannabis qui ont été saisis chez sept délinquants qui ont été traduits devant la justice le jeudi 9 septembre 2004 pour consommation, détention et trafic de drogue (cocaïne et cannabis).
Piège et astuces
Tout a donc commencé à Hay El Masjid par cette rencontre qui a eu lieu ce soir-là entre le petit dealer du quartier, un certain Hamid, qui a débarqué en possession d'une toute petite dose commandée par un client de passage. Arrivé sur les lieux du rendez-vous, il fut immédiatement encerclé par les éléments de la police. Sans aucune résistance, il se laisse arrêter et passe à table. “ Je n'y suis pour rien dans cette histoire. Je ne sais même pas de quoi il s'agit. C'est Noumane qui m'a donné ce sachet pour le remettre à cette personne que je ne connais même pas…”, lance précipitamment Hamid aux enquêteurs. Celui-ci n'hésite pas à donner la planque de son complice qui a élu domicile dans un appartement situé également à Hay El Masjid. Sur place, l'opération de perquisition a permis la saisie de près de 25 doses, ce qui équivaut, bien évidemment, à la même quantité en grammes. De fil en aiguille, l'enquête révéla peu après que Noumane a également son fournisseur. C'est un certain Hakim, revendeur de son état, qui est tombé, à son tour, dans les filets des policiers après avoir reçu un coup de fil de Noumane. La trentaine bien sonnée et ne doutant de rien, Hakim s'est présenté au rendez-vous dans un véhicule de marque Peugeot 405 avec 10 grammes de coke. Reniflant le traquenard, ce dernier a pris la fuite qui n'a pas duré longtemps. Après une course-poursuite, Hakim fut immédiatement encerclé par les forces de l'ordre. Il subira, à son tour, le même traitement pour être conduit par la suite à la préfecture de police pour interrogatoire. Ses aveux sont concluants et de nouvelles pistes sont révélées aux enquêteurs. Petit revendeur à la sauvette, Hakim passe à table. Il donne un nom, un numéro de portable et une adresse de son contact. Ces trois informations sont précieuses et de taille puisqu'ils vont conduire vers la piste des “cartels” de Sidi Rahal. Elles produiront immédiatement leurs effets sur les éléments de la brigade des stupéfiants qui réussiront, après un interrogatoire minutieux, à remonter la filière jusqu'au gros bonnet et ses deux frères. C'est un bougre sans foi, ni loi. Un délinquant brutal qui s'attend au pire et qui ne se fie qu'à son instinct et à ses réflexes. Mais son sort a été scellé au quartier Oulfa à Casablanca où il a été arrêté chez lui dans la même soirée de ce lundi 8 septembre.
Les premières perquisitions étant négatives, Hamid, de son prénom, a été conduit à la préfecture pour rejoindre le reste du réseau qui commence à livrer ses secrets. Comme ses prédécesseurs, celui-ci passe également à table. Vite et devant l'insistance des enquêteurs, il livre une adresse à Sidi Rahal où il a dit avoir stocké toute sa marchandise provenant de ce don de la mer qui l'a poussé à sombrer dans ce milieu de la grande délinquance. Les enquêteurs accompagnent Hakim à Sidi Rahal et procèdent aux fouilles sur ordre des autorités compétentes. Peine perdue.
Les perquisitions effectuées sur les lieux sont sans résultats probants. Les policiers n'écartent pas, toutefois, que la mèche ait été vendue. Par qui et comment ? La suite de l'enquête le dévoilera. Dès leur retour à la préfecture de police, ils s'aperçoivent d'un détail. L'adresse du quartier Oulfa qui n'a pas été soigneusement explorée. Retour donc sur les lieux où a été arrêté ce trafiquant notoire. Dès lors, la machine policière s'active pour boucler cette affaire avant que ce soit trop tard. Le facteur temps compte beaucoup dans ce genre d'affaire et des complices éventuels peuvent à tout moment agir pour détruire les éléments de preuve.
Perquisitions et saisies
Une équipe de la PJ s'est rendue illico presto au domicile indiqué pour surprendre, en flagrant délit, les deux frères en train de vider le fond d'une bouteille truffée de coke dans les toilettes de l'appartement. Prévenus certainement, les deux malfrats ont réussi à vider la bouteille de toute sa contenance. N'empêche que du petit revendeur de la coke à la sauvette, les prises deviennent de plus en plus importantes. Appréhendés, ils seront, à leur tour, embarqués et conduit au commissariat pour une garde-à-vue ordonnée par le parquet du tribunal. Les interrogatoires ont duré toute la nuit pour finalement aboutir sur une nouvelle cachette utilisée par ce réseau dont le cerveau a fini par craquer. “Je vous dirai tout… J'ai tout caché dans le camion stationné devant l'appartement d'Oulfa…”, confie finalement Hamid à l'un des enquêteurs. Immédiatement, les limiers se rendent pour la deuxième fois à l'adresse indiquée en compagnie de Hamid et ses deux frères qui obtempèrent et dévoilent leur cachette. Le camion désigné, de marque Mitsubishi couleur bleue, appartient à une société de transit basée à Casablanca qui emploie l'un des deux frangins de Hamid. Sur place, les enquêteurs ne sont pas au bout de leur peine. Les fouilles ont permis la découverte de plusieurs sachets contenant de la cocaïne et, à la grande surprise des enquêteurs, plusieurs colis où sont enrôlés une dizaine de kilos de haschich, le tout bien emballé, prêt probablement à l'export. Le camion est saisi pour les besoins de l'enquête qui allait être bouclée dans la même journée. À la préfecture de police, Hamid et les autres acolytes racontent leur mésaventure transformée en dossiers juridiques avec garde-à-vue et interrogatoire à la clé. En tout et pour tout, les perquisitions ont permis la saisie de 385 grammes de cocaïne et 16 kilos de cannabis et l'arrestation de sept mis en cause qui ont été traduits devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Toutefois, leurs aveux ont versé dans un même sens. Celui de la piste de cette cargaison poudreuse qui a été larguée par cette embarcation colombienne qui a échoué sur les côtes casablancaises en 1997.
Aveux concluants
“Nous avons, comme tant d'autres, dissimulé quelques kilos de cette came qui a été déversée sur les plages de Dar Bouaaza et Sidi Rahal dont nous avons presque liquidé la totalité sur Casablanca. C'est de la mauvaise “came” que nous mélangeons avec de l'aspirine et d'autres substances pour la vendre entre 800 et 1000 dh la dose…”,
révèle désespérément Hamid.
Ces déclarations, à propos des origines de la poudre, ont été confirmées par le laboratoire scientifique de la police de Casablanca. La police conclut donc qu'elle a une relation avec la fameuse et néanmoins mystérieuse marée blanche de la côte de Sidi Rahal. À l'époque, l'embarcation colombienne, “Duanas”, avait déversé près de 7 tonnes de cocaïne dont seulement 5,5 tonnes ont été repêchées et brûlées par les services de l'ordre. Le reste des 7 tonnes a été dissimulé par les quelques habitants de la région de Sidi Rahal qui n'ont pas résisté à la tentation de les toucher, d'en goûter le contenu et de le vendre à bas prix aux cartels du Nord du pays qui se sont installés, depuis, dans cette paisible localité qui était jusqu'à cette date connue par sa vocation touristique que lui confèrent ses belles plages. Depuis le temps, plusieurs réseaux implantés dans cette région ont été identifiés, démantelés et les mis en cause condamnés à de lourdes peines. D'autres, comme celui de Hamid, méditent sur leur triste sort à la prison d'Oukacha en attendant d'être traduit devant la Cour d'appel de Casablanca. Aujourd'hui, et dans les milieux de la drogue, la région de Sidi Rahal est connue également pour être “un point de vente” pour les accros de la came. Sauf, un détail très important que tout le monde s'accorde à confirmer : la durée de vie de cette poudre ne peut en aucun cas dépasser quelques semaines. Au plus quelques mois. Dans ce cas de figure, elle a dépassé, et de très loin, toutes les échéances universellement recommandées par les barons de drogue pour ce poison mortel.
Rappel du périple du bateau de la mort
21 juin 1997. Un fait marquant qui a bouleversé l'actualité internationale et nationale. Une saisie de grosses quantités de cocaïne, jamais réalisée dans le pourtour méditerranéen, avait été opérée par les services de l'ordre marocains. Près de 7 tonnes de cocaïne enrôlées dans des colis bien emballés ont été déversés sur les côtes marocaines par les membres d'équipage d'un navire baptisé Duanas, battant pavillon colombien. Celui-ci avait connu une série de pannes, pour que son capitaine décide finalement de se débarrasser de sa cargaison poudreuse. Immobilisé, il balance par-dessus bord sa marchandise par tranches de cinq qui s'échouent sur les plages, allant de Casablanca jusqu'à la ville de Safi. En route vers les Canaries, le navire a été intercepté par les garde-côtes marocaines au large d'El Jadida. Une enquête minutieuse, menée conjointement par la police et la gendarmerie, dévoile le périple de cette embarcation de la mort qui a inondé les côtes marocaines. Une grosse opération de ratissage a été commandée en haut lieu pour aboutir à la saisie de près de 5,5 tonnes de cocaïne qui ont été incinérées par la suite dans les fours de la cimenterie Cinouca à Bouskoura. Le reste, soit 1,5 tonne, s'est évaporé dans la nature. Au fait, plusieurs colis ont été récupérés, entre autres, par les habitants de Sidi Rahal et régions, qui ont, peu après, commencé à les commercialiser partout à des prix défiants toute concurrence. Parmi les nombreux dossiers de drogue présentés à la justice durant ces dernières années, le nom du “Duanas” a été cité fréquemment par les mis en cause qui n'ont pas résisté à la tentation du gain facile pour s'adonner à ce commerce juteux.


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