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Mais où sont les voyelles ?
Publié dans La Gazette du Maroc le 13 - 12 - 2004


Parents mécontents
Mercredi dernier, nous nous sommes «incrustés» dans une conférence-débat qui a réuni à Casablanca des responsables de l'enseignement français avec des parents d'élèves inscrits dans les écoles françaises. L'occasion pour eux de laver leur linge sale…
Ont participé à
la conférence-débat les parents (marocains) d'élèves d'établissements français au Maroc avec les représentants du service culturel de l'Ambassade de France, de la Fédération des parents d'élèves des établissements français du Maroc et du Centre d'études arabes.
Le débat prévu sur l'enseignement de l'arabe dans les établissements français du Maroc tournera vite à la confrontation. Des parents mécontents du niveau d'arabe de leurs enfants ne se gêneront pas à l'exprimer.
«L'enseignement de l'arabe est peu sérieux dans le primaire. Puis d'une année à l'autre quand les enfants passent du primaire au collège, on passe d'un seul coup à un niveau très élevé en brusquant nos enfants. Il est tout à fait normal qu'ils n'aiment pas cette langue», s'est plaint un parent d'élève qui se trouve être depuis le début de l'année confronté aux difficultés de son fils à assimiler la langue arabe.
Un autre parent tapera plus fort. Haussant le ton, il accusera carrément les établissements français, où il a inscrit deux de ses enfants depuis plusieurs années, de «manquer d'éthique», affirmant que «l'enseignement de l'arabe dans les écoles françaises ne répond pas aux mêmes normes que celles de la langue française et les autres matières. Pour le français, on adopte une approche rationnelle, une méthodologie de travail claire pour arriver à un enseignement moderne, rationnel et correct». Ce qui dérange en effet ce père, est le fait que l'arabe enseigné à ses enfants ne soit pas vocalisé (sans voyelles). «C'est un problème grave. Je vais même plus loin, il y a une arrière-pensée pour que l'enfant issu de l'enseignement français ne sache pas lire l'arabe». Le monsieur qui disait «peser ses mots» en adressant ce genre d'accusation s'est ensuite tourné vers les parents présents dans la salle pour «attirer l'attention sur le fait qu'il s'agit d'un processus de destruction de la capacité de nos enfants à avoir un enseignement responsable et correct. Dans l'enseignement de l'arabe, le rationalisme est complètement absent, l'approche manque de rigueur». Le malaise est visible et est décidément présent chez la majorité des parents d'élèves marocains. Ces derniers étant, dans la plupart des cas, incapables de lire et écrire l'arabe.
En réponse au manque de voyelles qui dérange tant les parents, la directrice du CEA, Jihad Dolez, s'est voulu rassurante (mais sans trop de succès) en assurant qu'en utilisant les voyelles dans les textes en arabe, les élèves se concentreraient plus à déchiffrer la voyelle plutôt que de lire et comprendre le sens du mot dans son ensemble. «En supprimant les voyelles, nous voulons donner à l'élève l'occasion de faire travailler son intelligence en essayant de deviner le sens de la phrase» explique Dolez (!). Elle n'aura pas été très convaincante. La méthode est en effet difficile à concevoir.
Offensé par les propos du père mécontent, le représentant
du service culturel de l'ambassade de France a complètement démenti ces dires en affirmant que «le CEA a été créé parce que nous accordons une importance très particulière à l'enseignement de la langue arabe dont la qualité exceptionnelle dans toutes nos écoles est soulignée par toutes les équipes d'inspection qui viennent de France assurer le contrôle. Alors il est complètement faux de dire que nous faisons exprès de mal enseigner cette langue».
En tout cas, s'il n'existe pas de mauvaise intention, les parents n'en finissent pas de se plaindre. «Ils ont beau parler de la qualité de l'enseignement de l'arabe chez eux. Ce qui nous intéresse en tant que parents, ce que nous voyons en tout cas c'est le résultat. Nos enfants ne savent ni lire ni écrire l'arabe», nous confie, pour conclure, une jeune maman.
Accord de biculturalisme
Pour ne pas perdre ses repères
En ouvrant leurs portes aux jeunes Marocains, les établissements français du Maroc se sont engagés, en accord avec les autorités marocaines d'enseigner aux nationaux la langue et la culture arabes. La présence de l'enseignement français au Maroc remonte à 1984, année de la signature par les autorités marocaines et françaises d'une convention de coopération. Cette dernière a autorisé la présence sur le sol marocain d'un enseignement français initialement adressé aux enfants des Français installés au Maroc. Lequel enseignement est tout aussi bien ouvert aux Marocains, “à la condition qu'il reconnaisse et organise pour ceux-ci un enseignement de la langue et de la culture nationales et qu'il en favorise l'accès pour les autres” précise la convention. L'enseignement de la langue arabe dans ces établissements n'étant pas uniforme à tous les élèves, il dépend de la nationalité du père de l'enfant qui détermine l'obligation ou non de l'enseignement de la langue et de la culture arabes. Depuis ce temps, le suivi de l'application de cet accord a été doublement assuré par le ministère de l'Education nationale marocain et l'ambassade de France représentée par le conseiller en coopération et action culturelle. Un suivi grâce auquel l'enseignement de l'arabe n'a cessé de faire partie des programmes des écoles primaires et des établissements secondaires français au Maroc. En mars 2000, un accord est de nouveau conclu entre les gouvernements des deux pays relatif à l'enseignement de l'arabe, notamment en ce qui concerne “l'expérimentation de l'enseignement de l'arabe dès la grande section de maternelle”. Cette expérimentation fait désormais l'objet d'un statut de droit commun entre le Maroc et la France. Les deux sont soucieux “d'apporter leur soutien à l'enseignement renforcé de la langue et de la culture de l'Etat partenaire en vue de l'acquisition d'une compétence bilingue” lit-on dans le texte de l'accord, dont l'article 2 précise que “les programmes d'enseignement de ces établissements comprennent obligatoirement une composante d'enseignement de la langue et de la culture arabes, d'histoire, de géographie et des institutions du Maroc, qui est dispensée à tous les degrés (écoles, collèges et lycées) et s'inscrit dans les projets d'école ou d'établissement”. L'accord stipule également que “la promotion de l'enseignement de la langue et de la culture arabes en faveur de tous les autres élèves des établissements français au Maroc est encouragée et assurée pendant tout le cursus d'enseignement”.


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