montage automobile Larbi Belarbi veut atteindre le plein emploi de l'outil de production de la Somaca. Mais pour ce faire, il faut profiter notamment des accords de libre-échange. Or, ces derniers passent par un taux d'intégration de 60 %. Certains spécialistes croient ainsi que Belarbi est trop ambitieux. La Somaca envisagerait sérieusement de passer à trois équipes. C'est Larbi Belarbi qui l'a affirmé récemment. Le monteur local, filiale de Renault, compte sérieusement sur la voiture low-cost, mais aussi sur les accords de libre-échange pour doper la production et atteindre le plein emploi. Pour l'heure, la Somaca est déjà passée à deux équipes de production, contre une seule avant la production de la Logan. Cela veut dire que la machine industrielle fonctionne plus de 14 heures par jour. En réussissant à passer à 3 équipes de production par jour, la Somaca atteindra facilement 22 heures ou plus. C'est dire si dans ce cas, les charges fixes unitaires seront considérablement réduites. Cependant, pour l'heure, le président de la Somaca ne veut pas porter le débat vers une réduction du prix, mais il va sans dire que c'est à ce niveau surtout que l'attendent les consommateurs marocains. Le plein emploi de l'outil n'est pas la seule préoccupation de la Somaca. En effet, il passe naturellement par un élargissement du marché du monteur. Or, il se trouve que le marché local à lui seul ne peut assurer cet ambitieux développement. La production de la Somaca a dépassé le cap des 2500 voitures Dacia Logan produites localement. Il faut rappeler que sept mois après le lancement de la marque, plus de la moitié de cette production est déjà entre les mains des conducteurs marocains. Le marché marocain est certes petit, mais ces chiffres montrent que le potentiel existe. Les 300 millions de dirhams pour la modernisation de l'usine et l'élargissement des infrastructures des points de vente Logan n'ont pas été investis en vain. La diesel vient de faire son entrée sur le marché. L'objectif final est d'atteindre la barre de 40.000 unités par an. Renault ne compte pas se limiter au marché national, dans la mesure où près de la moitié de cette production devrait être destinée à l'exportation. Certains pays du Moyen-Orient et d'Afrique sont déjà visés. Celui qui revient souvent dans les discussions c'est l'Egypte. Il existe un important potentiel notamment avec l'accord d'Agadir qui instaure le libre-échange avec le Maroc. Et là, le président de la Somaca a laissé entendre que l'objectif est de profiter de ces accords en poussant le taux d'intégration, qui représente la partie fabriquée localement à 60%. Mais, « pour ce faire, il est obligatoire de procéder à l'emboutissage localement et fabriquer certaines parties du moteur », souligne un spécialiste sceptique. L'Algérie aussi pourrait figurer sur la liste, mais les relations avec le voisin maghrébin étant ce qu'elles sont, la Somaca devra attendre encore. En Afrique subsaharienne, malgré la faiblesse du pouvoir d'achat, certains pays sont des clients potentiels. Le Sénégal a interdit par exemple l'importation de véhicules d'occasion de plus de 5 ans ; ce qui permet à une voiture low-cost de trouver place dans un tel marché, d'autant que les produits d'origine marocaine sont exonérés de droits de douane. Selon les responsables de Renault Maroc, l'Europe pourrait aussi être un marché cible de la Logan produite au Maroc. Mais de tels objectifs laissent quand même perplexe, dans la mesure où les Roumains qui produisent la Dacia, sont aujourd'hui les seuls à savoir produire la Logan à moins de 4000 euros. Au Maroc, il faut donc se contenter d'autres marchés.