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Danielgate et le principe de la reddition des comptes
Publié dans Lakome le 06 - 08 - 2013

On a chanté victoire avant de gagner. L'on a précocement enterré l'esprit du mouvement 20 février. Et l'on a aussi sous-estimé les changements que cette dynamique a pu introduire sur la structure profonde de la société. Tout le monde est aujourd'hui rappelé à l'ordre.
A Rabat, Agadir, Tétouan, Tanger, Marrakech... on donne la preuve qu'on ne vit plus dans le même pays d'il y a juste cinq ans. La reddition des comptes par les acteurs politiques, y compris le Roi, est désormais un principe irréversible. L'affaire du pédophile espagnol Daniel Galvan Fina, libéré sur grâce pas aussi royale que ça, le confirme.
L'on avait rarement contesté aussi clairement et frontalement une décision royale au Maroc moderne, sinon dans des cercles assez étroits et fermés. A l'aide des nouvelles technologies d'information et de communication et des forums sociaux, l'opposition a pris de l'ampleur et de manière très directe. On ne conteste plus un ministre fort, ni un Conseillé trop influent... mais bel et bien la décision du Roi, lui-même.
En tant qu'acteur politique, certainement le plus en vue, le roi n'a jamais été au cœur d'une contestation et d'une polémique publique, voire un scandale. L'on peut dire que la soirée du vendredi restera mémorable. Bien que dans des termes assez flous, le principe était clair. Le roi s'expliquait et clarifiait une décision qui est constitutionnellement la sienne.
Dans l'organigramme constitutionnel, l'Etat marocain ne reconnait point une institution baptisée « cabinet royal ». Ceci n'étant donc qu'un outil parlant au nom du roi et ses actes et décisions sont toujours lus comme étant émanant de la volonté royale. Voilà que le roi prenne ses distances avec une décision de ses outils et adjoints. « SM le Roi Mohammed VI n'a jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment, de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné », lit-on dans le communiqué royal, paru presque 24 heures après la sortie de centaines sinon des milliers de personnes dans le boulevard de la capitale manifestant pacifiquement leur colère, leur ire et leur indignation. Il n'y a aucun contrat les liant au cabinet royal, la constitution comme loi fondamentale régissant les pays démocratiques reconnait le Roi seul en tant que chef d'Etat et en tant qu'Amir Al Mouminin (commandeur des croyants).
Les bienfaits d'un printemps à la marocaine ...
Le gouvernement, autre institution constitutionnelle, qui est aussi impliqué dans cette affaire, via son ministère de la justice, avait nettement affiché la couleur. Le chef du gouvernement a gardé un silence religieux qui veut tout dire. Le porte-parole du gouvernement dit « vertement et intelligemment » ne pas être au courant.
Mustapha Ramid, lui, avait pris bien avant ses distances de cette grâce, évoquant un « agreement » entre deux rois, et que ceci rentre dans le cadre de la préservation des intérêts suprêmes de l'Etat ! Ceci contredit bien évidemment la thèse « Je ne suis pas au courant ».
Et enfin, Bassima Hakkaoui, ministre de la famille n'a pas soufflé mot. Le comportement politique du gouvernement dans cette affaire peut-être compris dans le sens constitutionnel, soit le respect des attributions, prérogatives et champ d'intervention... mais peut-être lu aussi à l'aune de cette crise qui ne cesse de jeter son ombre sur la relation « gouvernement-PJD/entourage royal ». Quelque part, Abdelilah Benkirane est sorti heureux gagnant de cette affaire.
Tout compte fait, les gens sortis ce vendredi soir dans plusieurs villes marocaines voulaient faire savoir que les choses ont vraiment changé au Maroc. Et que tous les acteurs sont redevables devant le peuple, en attendant que la classe politique marocaine ne gagne en maturité et en indépendance. Et avec le communiqué « royal », l'enjeu semble quelque peu gagné. Le Roi, acteur incontournable dans la donne politique marocaine, a fait sa sortie, un peu tard c'est vrai, s'expliquant sur les tenants et aboutissants de cette affaire. La pression y a été certainement pour quelque chose. Une question s'impose dans ce contexte : Allait-on lire ce communiqué royal si ce n'était ce sursaut populaire et ce refus général contre une grâce signée par le Roi ?
En elle-même, la sortie est donc une avancée considérable, dans l'action politique. La reddition des comptes est ainsi consacrée à plus haut niveau. Et ce sont là les bienfaits d'un printemps à la marocaine.
Mustapha Elouizi


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