Conscient de l'enracinement profond de son appartenance africaine, le Maroc s'est engagé, depuis son indépendance, dans la voie du raffermissement de ses relations historiques, culturelles et de coopération avec les pays africains, insiste la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration. Suivez La Vie éco sur Telegram «Le partage des expériences et de l'expertise, en matière de bonne gouvernance et de réforme de l'administration publique, a toujours été une valeur importante dans les relations de coopération du Maroc avec son espace africain», a affirmé la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, Amal El Fallah Seghrouchni, qui s'exprimait lors de la conférence diplomatique panafricaine de haut niveau, organisée, jeudi à Rabat, par le Centre africain de formation et de recherche administrative pour le développement (CAFRAD) sous le thème «Développer la diplomatie d'influence pour construire une Afrique représentant une force dynamique sur la scène internationale». La Vision de Sa Majesté le Roi Mohamed VI a consacré les choix stratégiques du Maroc pour le renforcement de la coopération Sud-Sud et l'engagement permanent du Royaume en faveur d'un partenariat solide et solidaire, a noté Serghrouchni. Et d'ajouter que le Maroc a entrepris plusieurs initiatives afin de consolider les liens de partenariat entre les pays africains et de renforcer la coopération Sud-Sud, notamment en matière de formation et d'appui aux compétences des hauts cadres de l'Etat. De son côté, le directeur général de CAFRAD, Coffi Dieudonné Assouvi, a noté que la diplomatie d'influence, érigée en nouveau concept sur la scène internationale, appelle l'Afrique à se préparer à un changement profond de paradigme diplomatique, pour faire face aux défis multiples, économiques, culturels, environnementaux et sportifs, auxquels le monde est confronté. Ce modèle diplomatique, a-t-il ajouté, repose sur l'articulation de trois leviers complémentaires, à savoir le soft power, le smart power et le sharp power, permettant aux Etats, et notamment aux pays africains, de défendre leurs intérêts de manière légale, professionnelle et convaincante. Il s'agit d'un levier stratégique pour positionner l'Afrique un acteur respecté et influent sur l'échiquier mondial, à même de négocier ses partenariats sur des bases équitables, dans le respect du droit international et des principes de bonne gouvernance, a-t-il affirmé. Et de souligner l'importance du pouvoir d'influence, du leadership et des stratégies combinant hard, soft et smart power, tout en mettant en avant les compétences clés des leaders influents ainsi que les techniques pour construire des alliances stratégiques et partenariats économiques fructueux. Cette conférence a été marquée par une session de discussions, au cours de laquelle les intervenants ont mis en avant le rôle de la codification des savoirs dans le domaine diplomatique et le potentiel de la gouvernance territoriale comme instrument de soft power pour renforcer l'influence diplomatique africaine en favorisant la paix et la coopération régionale. Organisée en partenariat avec le Groupe des Ambassadeurs Africains au Maroc (GAAM), cette rencontre a réuni des figures éminentes du monde diplomatique et institutionnel, dont des ambassadeurs et diplomates africains, des magistrats, des experts en relations internationales ainsi que des universitaires. Cet événement a pour objectif de renforcer les capacités des hauts responsables diplomatiques et d'accompagner la montée en compétence des diplomates africains, afin de les préparer aux enjeux d'un monde en constante évolution. Il s'inscrit dans une dynamique de transformation du leadership diplomatique africain et vise à promouvoir une diplomatie d'influence fondée sur l'éthique, la stratégie et la coopération.