L'objectif de l'événement organisé en partenariat avec l'ONSSA et la Chambre d'agriculture de la région est de faire évoluer le secteur vers des pratiques plus conformes aux standards internationaux. Suivez La Vie éco sur Telegram Dans le cadre des efforts nationaux pour consolider la sécurité sanitaire des produits alimentaires et atteindre la souveraineté alimentaire, la ville de Fès a accueilli, ce vendredi, une rencontre de sensibilisation axée sur la promotion des abattoirs modernes de volaille à faible capacité de production. Organisé par la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA), en partenariat avec la Direction régionale de l'agriculture de Fès-Meknès, l'Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) et la Chambre d'agriculture de la région, cet événement a rassemblé des producteurs, commerçants, jeunes investisseurs et acteurs de la filière, indique t-on dans un communiqué. Selon la même source, l'objectif affiché est d'informer les professionnels sur les normes sanitaires et les procédures administratives nécessaires à la création d'abattoirs agréés, tout en mettant en avant les dispositifs d'accompagnement et d'incitation à l'investissement. Cette initiative marque une étape importante dans l'évolution du secteur vers des pratiques plus conformes aux standards internationaux. Dans son allocution d'ouverture, Khalid Rabiti, responsable de la communication à la FISA et coordinateur de la rencontre, a souligné que « le secteur avicole marocain a connu, ces dernières années, un essor significatif au niveau de la production, grâce aux investissements techniques et aux méthodes modernes d'élevage ». Toutefois, il note que la commercialisation reste le maillon faible, avec près de 90% des viandes de volaille écoulées en dehors des circuits modernes, ce qui nuit à la qualité et à la confiance des consommateurs. « Soutenir la création d'abattoirs modernes n'est pas uniquement un investissement dans l'infrastructure, c'est un investissement dans la confiance du citoyen et dans l'image alimentaire du Maroc », affirme Rabiti. Il ajoute que la fédération s'engage à accompagner les porteurs de projets sérieux tout au long du processus, de la formation à l'obtention des autorisations. De son côté, le Dr Ahmed Daoudi, directeur exécutif de la FISA, estime que « la réussite de la filière avicole passe impérativement par la modernisation de l'étape de commercialisation ». Pour lui, les abattoirs agréés représentent un outil fondamental pour garantir la sécurité sanitaire, restaurer la confiance du consommateur et rehausser l'image du secteur tant sur le plan national qu'international. Il appelle également à encourager l'investissement dans des structures de taille petite ou moyenne, mais respectueuses des normes en vigueur, dans la perspective des échéances internationales à venir, où la qualité des produits alimentaires sera un facteur de différenciation. Les échanges avec les professionnels ont mis en lumière plusieurs défis majeurs, notamment l'accès au financement, la disponibilité du foncier et la complexité des procédures administratives. Malgré ces obstacles, les intervenants s'accordent sur l'urgence d'accélérer le processus de mise à niveau du secteur, indispensable pour garantir la qualité, la compétitivité et la sécurité des produits. Ce chantier revêt une importance particulière pour la région Fès-Meknès, l'une des zones les plus dynamiques du pays en matière de production avicole, contribuant à hauteur de 10% à la production nationale de poulet de chair et de 30% à celle des œufs. Pourtant, la région souffre d'un déficit criant en infrastructures d'abattage modernes, ce qui contraint les producteurs à écouler leurs produits dans des conditions souvent non contrôlées, les exposant à une concurrence déloyale et affectant leur rentabilité. Il faut rappeler que le secteur avicole joue un rôle clé dans la sécurité alimentaire au Maroc. Il assure l'autosuffisance en viande blanche et en œufs, tout en générant plus de 500.000 emplois directs et indirects. C'est aussi un levier majeur pour l'économie rurale, malgré les contraintes liées aux aléas climatiques et à la hausse des coûts de production. Néanmoins, la prédominance des circuits de commercialisation traditionnels et non encadrés continue de poser un sérieux problème en termes de salubrité, affaiblissant la compétitivité de la filière et la confiance des consommateurs. Les participants à cette rencontre ont unanimement souligné que la mise à niveau des abattoirs et la structuration des circuits de distribution ne sont plus une option, mais une nécessité stratégique. Il en va de la qualité des produits, de la santé publique et du positionnement du Maroc comme acteur crédible et respectueux des normes dans la chaîne alimentaire mondiale.