Une commission spéciale avait été envoyée sur place il y a plusieurs jours. Sur la base de son rapport, des mesures immédiates ont été prises. Plusieurs responsables limogés, des marchés annulés, de nouveaux équipements installés... En attendant l'ouverture imminente du nouveau CHU. Les détails. Suivez La Vie éco sur Telegram Le ministre de la Santé et de la protection sociale, Amine Tahraoui, s'est déplacé, ce mardi 16 septembre, à Agadir où il a rendu visite au Centre hospitalier régional Hassan II. Plusieurs mesures prises par le ministre ont été rendues publiques à l'occasion. Les mauvaises langues diront que le ministre a trop attendu, alors qu'il était attendu sur place juste après la manifestation qui a eu lieu devant l'établissement hospitalier 48 heures plutôt. Ce que peu de gens savent, c'est que le ministre a pris l'initiative bien plutôt en envoyant sur place une commission centrale spéciale. Ce que l'on fait mine d'ignorer aussi – la santé étant une priorité du programme gouvernemental –, c'est que la démarche du ministre n'a rien de ponctuel. Elle s'inscrit dans le cadre d'un chantier de réforme global. C'est pour cela qu'il a privilégié l'action à la réaction. Partant de là, les membres de cette commission, envoyée par le ministère sur place, ont travaillé, de manière quotidienne sur place, depuis le 8 septembre, en coordination directe avec les équipes médicales et administratives du CHR. Ils avaient pour mission d'étudier la situation, en détail, in situ, et de proposer des solutions urgentes à même de garantir l'amélioration des conditions de travail du staff médical et d'accueil des patients. Des mesures immédiates ont été prises par la suite, le 8 septembre. Des sources au ministère confirment qu'il s'agit du limogeage de l'ancien directeur du CHR. Aujourd'hui, de nouvelles mesures ont été prises dans le sillage de la visite du ministre. Les mêmes sources évoquent que la directrice régionale et le directeur provincial de la Santé ont été relevés de leurs fonctions ainsi qu'un autre responsable régional qui avait été nommé pour accompagner cette phase de redressement et assurer une meilleure continuité de la gestion. Le ministre a également décidé d'annuler les contrats des entreprises chargées des services de gardiennage, de nettoyage et d'accueil. Les prestataires concernés ont été remplacés temporairement en attendant le lancement de nouveaux appels d'offres, qui, assure-t-on, doivent répondre à un cahier des charges actualisé et à des critères rigoureux. Par ailleurs, la commission qui a travaillé depuis plusieurs jours sur place avait également identifié de nombreux dysfonctionnements, notamment des absences répétées et injustifiées de certains membres du personnel médical. Ce qui a donné lieu à l'ouverture de procédures disciplinaires et à l'application du principe de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes. Sur le plan des équipements, un nouveau scanner a été réceptionné aujourd'hui et sera opérationnel dans les prochains jours après la finalisation des tests techniques, souligne-t-on. Ce qui contribuera certainement à améliorer la qualité des services et à réduire les délais d'attente pour les rendez-vous. L'on rappelle, de même, que le ministère avait programmé un investissement de 200 millions de dirhams pour la réhabilitation et l'équipement du CHR Hassan II. Le projet est actuellement en cours de mise en œuvre progressive. Cependant, cette modernisation fait face à un défi majeur. À savoir, mener les travaux tout en maintenant la continuité des prestations de soins au quotidien et sans interruption. Ce qui nécessite une coordination précise et une mobilisation continue pour garantir l'équilibre entre les travaux en cours et la qualité des soins. Parallèlement, des efforts intenses sont déployés pour achever les travaux du nouvel hôpital universitaire (CHU), qui est à ses dernières étapes. En ce sens, le ministère affirme «œuvrer à son ouverture dans les plus brefs délais, car il constituera un soutien structurel majeur à l'offre de santé régionale». En ce qui concerne les cas de décès ayant légitimement suscité l'inquiétude de la population, une enquête approfondie a été ouverte par l'Inspection générale. Ses conclusions seront transmises au parquet dès la finalisation des rapports. Et ce, afin de déterminer les responsabilités et de prendre les mesures nécessaires conformément à la loi. Il faut souligner que ce qui se passe aujourd'hui ne constitue pas une intervention ponctuelle, mais s'inscrit dans le cadre d'un chantier national de réforme en profondeur du système hospitalier public. Le ministère travaille, en effet, à sa mise en œuvre sur le terrain dans toutes les régions «afin de restaurer la confiance des citoyens dans leurs hôpitaux publics».