Le princeps tire la croissance du marché pharmaceutique. Le générique, malgré son intérêt financier pour le système de santé, peine, quant à lui, à s'imposer comme alternative. Suivez-nous sur WhatsApp Suivez-nous sur Telegram Sur les neuf derniers mois de l'année 2025, le marché pharmaceutique privé a réalisé un chiffre d'affaires global de 10,4 milliards de dirhams enregistrant ainsi une hausse de 4,5% depuis le début de l'année. Selon les professionnels, cette progression s'inscrit dans un contexte marqué par une demande stable et une dynamique commerciale soutenue des laboratoires. Mais aussi par une pression croissante sur les prix et la disponibilité de plusieurs molécules nouvelles. En termes de volume, le marché a écoulé un peu plus de 280 millions de boîtes. Soit exactement 283.244.256 millions de boîtes. La répartition de ce volume reste quasi équitable entre les deux catégories de médicaments. Ainsi, 142.762.063 boîtes de princeps ont été vendues contre 140.482.193 millions de boîtes de génériques. Cependant, cette répartition s'inverse lorsque l'on observe le marché en valeur. Les molécules mères continuent de dominer, totalisant un chiffre d'affaires de 5,6 milliards de dirhams contre 4,6 milliards pour les génériques. Ainsi, le princeps capte 54,8% de part de marché en valeur tandis que le générique représente 45,2%. Cette configuration, selon certaines sources du secteur, illustre un phénomène structurel particulier au Maroc. Elles estiment que même s'ils sont consommés en volume, leur prix bas limite leur contribution au chiffre d'affaires. De plus, le prix des princeps est souvent révisé à la baisse ou aligné sur le prix du générique arrivé sur le marché. Ce qui explique, selon ces sources, «que les médecins prescrivent toujours et encore des princeps même si leurs génériques sont disponibles. C'est une situation particulière chez nous, alors que dans d'autres pays la tendance est plutôt vers une forte prescription du générique étant donné que la molécule mère coûte plus cher». Princeps vs générique, une dualité économique L'évolution du marché illustre la difficulté persistante à créer une dynamique autour du générique au Maroc. Malgré son rôle crucial pour l'accessibilité et la maitrise des dépenses pour le patient et les organismes de prévoyance sociale, le générique reste freiné par le manque d'incitation pour les industriels, une perception hésitante des patients en dépit des actions de sensibilisation et; enfin, par l'absence du droit de substitution au profit des pharmaciens. À l'inverse, le princeps continue de bénéficier d'une valeur perçue souvent liée à l'innovation, la confiance des prescripteurs et un marketing plus actif. Le développement de la production locale, la révision du modèle de fixation du prix et une politique volontariste de soutien au générique pourraient, de l'avis de plusieurs observateurs, «constituer des leviers majeurs pour une meilleure pénétration des génériques et donc une meilleure accessibilité et une disponibilité régulière des médicaments sur le marché». Notons que ce dernier a connu des perturbations au niveau de certaines spécialités, notamment les traitements de certaines pathologies chroniques. Chaque année, le pays enregistre en moyenne près de 300 notifications. Toutefois, les industriels tiennent à souligner «qu'il n'y a pas de ruptures de stock que d'habitude. En revanche, c'est la disparition de médicaments à petits prix qui devient problématique et prive de nombreux patients, sachant que l'automédication demeure importante chez nous». Ces médicaments sont souvent abandonnés par les laboratoires, car jugés «peu rentables au regard des coûts de fabrication, d'importation et de marge».