Si l'on devait se référer aux chiffres des tours-opérateurs européens concernant les réservations touristiques pour la période estivale, le Maroc s'en sort relativement bien. En tout cas mieux que ses voisins régionaux, la Tunisie ou l'Egypte, les concurrents d'avant. Il est vrai que la situation sociopolitique dans ces pays fait réfléchir tout touriste à deux fois avant de prendre une décision. La situation est d'autant plus compliquée que la persistance de la conjoncture économique en Europe impacte les voyages touristiques. En France, par exemple, le budget vacances pour cette année connaît une baisse de 12%, comparé à son niveau de 2012. Les Français ne dépenseront, en moyenne, que 1.015 euros, une conséquence de la réduction du pouvoir d'achat qu'engendre la crise. Il ne s'agit pas de la seule source d'inquiétude pour ce marché émetteur, l'un des premiers clients du Maroc, puisque même dans le cas des départs, les destinations à moindre coût sont les plus priorisées. Selon les chiffres du baromètre estival de l'opérateur FRAM, parmi le top 3 des destinations étrangères des touristes français, figure l'Espagne, les îles grecques, et l'Italie. La baisse des réservations des touristes français au Maroc n'est d'ailleurs pas une nouveauté. Depuis le premier trimestre de l'année, les statistiques de l'Office des changes ont fait ressortir un recul des arrivées touristiques en provenance de la France. Cependant, selon ledit baromètre, la destination Maroc arrive tout de même en tête des listes de réservations au départ de Paris, Lille et Nantes. Attractivité Par contre, d'autres nouvelles s'annoncent plus positives pour le marché national. C'est le cas de la Belgique où la destination Maroc prend de plus en plus d'ampleur chez les touristes. Selon les chiffres que vient de publier l'Association belge du tour-operating (ABTO), la situation économique européenne impacte le secteur du tourisme et change les habitudes du touriste. «La crise économique et financière continue à toucher le secteur du voyage», indique le président de l'ABTO, Claude Pérignon. Cependant, les statistiques portant sur les réservations font ressortir que le Maroc bénéficie d'un désintérêt croissant pour certains pays de la région. Alors que les réservations vers l'Egypte ont connu une baisse de 16%, la Tunisie de 3,3% et la Turquie de 12%, le Maroc affiche une hausse de l'ordre de près de 22%. Cette tendance est presque la même sur les autres marchés, l'italien, l'allemand ou l'espagnol. Dans l'ensemble, la destination Maroc continue à être plébiscitée par les touristes. Selon les spécialistes, en plus de la qualité de l'offre et de la renommée de certaines villes phares comme Marrakech ou Agadir, la proximité avec l'Europe ainsi que la stabilité politique constituent de puissants arguments comparatifs à l'avantage du Maroc. La tendance constatée chez les touristes européens, c'est qu'ils deviennent davantage regardant quant à leur budget de voyage, mais aussi à la conjoncture politique dans les pays d'accueil. De ce fait, les destinations lointaines comme la Thaïlande ou le Brésil perdent de leur attrait contrairement à des pays comme l'Espagne ou le Maroc. De quoi s'attendre à plus d'embellie pour la destination dans le contexte assez lourd d'incertitude de ces dernières années et même de celles à venir.