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ALECA: Nouveau départ pour les négociations
Publié dans Les ECO le 19 - 01 - 2014

Après une pause de quelques mois, les négociations concernant l'accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) reprennent lundi prochain. Le 3e round de négociation censé se tenir en fin novembre 2013 a dû finalement être reporté à ce mois de janvier 2014. Les réunions se tiendront ainsi tout au long de la semaine du 20 janvier à Rabat. Ce retard s'explique d'abord par le contexte politique ayant prévalu durant ces derniers mois. La crise politique qu'a connue le pays et la nomination d'un nouveau gouvernement, dont un nouveau ministre chargé du Commerce extérieur a maintenu le flou concernant la date de ce 3e round. En outre, après la nomination de l'ex-secrétaire général du commerce extérieur El Aid Mahsoussi à la tête de l'unité technique de l'Accord d'Agadir, le poste de négociateur en chef pour l'accord du côté marocain demeurait vacant. Ce vide est désormais comblé, depuis la récente désignation de Latifa Elbouabdellaoui, directrice des relations commerciales internationales à ce poste.
Le patronat s'exprime
Il s'agit donc d'un nouveau départ pour les négociations concernant cet accord. «Nous allons poursuivre les discussions concernant l'ensemble des 11 thématiques dont celle sur les services et l'investissement qui a été intégrée aux négociations durant le 2e round de négociation à Bruxelles», souligne une source au ministère du Commerce extérieur. Le ministre délégué auprès du ministre de l'Industrie, chargé du commerce extérieur, Mohamed Abbou, a tenu à intégrer le secteur privé dans la démarche. C'est dans cette optique qu'une réunion de concertation avec la CGEM a été tenue lundi dernier. Cette réunion a permis aux représentants du patronat et les chefs des groupes de négociations de l'Accord d'échanger concernant les secteurs négociés. À ce titre, les représentants de le CGEM ont pu faire part de certaines de leurs inquiétudes concernant cet accord (voir entretien page 7). Les défis concernent tant la convergence règlementaire que la mise à niveau du tissu productif marocain ou encore l'accompagnement dans le financement accordé aux entreprises marocaines pour stimuler l'activité exportatrice. L'une des craintes formulées concerne notamment l'ouverture des négociations aux services, décidée lors du 2e round de négociations tenu en juin dernier à Bruxelles. Ces négociations avaient été menées depuis 2008 dans le cadre d'un accord spécial et avaient abouti à un blocage au bout de 4 rounds de négociations. En raison de certaines divergences de points de vue, ces négociations sont restées en stand-by depuis 2012. Officiellement, l'intégration de ce chapitre dans le cadre de l'ALECA devrait permettre de reprendre les choses là où elles avaient été laissées en 2012. Cette vision ne fait pas l'unanimité et certaines voix s'élèvent pour prévenir des risques. Beaucoup estiment qu'un dossier sectoriel comme celui-ci ne devrait pas être un simple chapitre dans le cadre d'un accord global, mais plutôt faire l'objet d'un accord à part, d'autant plus que pour des accords globaux comme l'ALECA, les pays négocient tout un package de mesures. Ainsi, les avantages obtenus dans le cadre d'un chapitre peuvent d'être compensés par des concessions dans d'autres.
Le Maroc leader méditerranéen
Toujours est-il, un nouveau groupe «service et investissement» a été créé, à l'instar des 10 autres groupes thématiques qui ont mené jusqu'ici les discussions. À ce stade, les négociations se sont surtout apparentées à des échanges d'information et des demandes d'éclaircissements concernant les chapitres fixés. Le Maroc a insisté sur les questions de développement socio-économique, l'importance de l'asymétrie des relations commerciales et sur l'accompagnement technique et financier de l'Union européenne. Tout semble indiquer que les négociateurs marocains sont sur le qui-vive. «S'il est bien négocié, cet accord aura des retombées bénéfiques sur l'économie marocaine à moyen et long termes», insistait le ministre dans le cadre de sa réunion avec le patronat. En outre, le Maroc se place clairement en position de leader dans la région. «Le bon déroulement des négociations de cet accord de libre-échange est déterminant. Elles serviront d'exemple pour les autres pays du Sud de la Méditerranée et l'accord permettra sur le long terme une meilleure intégration régionale des pays du Maghreb», ajoute le ministre. En effet, cet accord est considéré comme le premier du genre dans la région sud méditerranéenne et témoigne de la reconnaissance des progrès réalisés par le Maroc dans plusieurs domaines. Pour rappel, l'ALECA s'inscrit dans le cadre de la nouvelle génération d'accords de libre-échange que l'UE envisage de conclure avec quatre pays du sud de la Méditerranée (également membre de l'accord d'Agadir) à savoir le Maroc, la Jordanie, la Tunisie et l'Egypte.
«Nos stratégies doivent s'aligner sur l'accord»
Hakim Marrakchi,
Président du groupe de développement à l'international à la CGEM
Les ECO : Comment voyez-vous la négociation par le Maroc d'un Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) avec l'UE ?
Hakim Marrakchi : L'ALECA avec l'UE est un accord d'un nouveau genre. Il ne s'agit pas ici d‘une simple baisse des droits de douanes. Nous parlons plutôt de convergence réglementaire qui concerne de nombreuses règles telles que les normes phytosanitaires, les marchés publics, la production industrielle... Il s'agit d'un pas essentiel vers la réalisation du statut avancé qui nécessite une libre circulation des biens et services. Ce statut avancé ne se réalisera que lorsqu'on pourra se mettre en conformité avec les standards européens. En somme, c'est un accord extrêmement important et qui engage l'ensemble des acteurs, tant privés que publics. C'est dans cette optique que s'est tenue la dernière réunion avec le ministère du Commerce extérieur.
Cette convergence suppose de nombreux défis pour l'économie marocaine. Comment peut-on limiter les dégâts ?
Il est important de mettre en cohérence nos stratégies nationales (Plan Maroc vert, Plan Emergence, Maroc Numeric, etc.) avec les objectifs de cet accord. Nous ne voulons pas avoir des entreprises à deux vitesses: certaines à jour au niveau réglementaire et d'autres qui agissent encore dans l'informel. À titre d'exemple, le Maroc a pris l'engagement de s'aligner sur les normes de traçabilité en matière agroalimentaire, mais il n'est pas normal de voir des produits encore stockés et transportés en vrac. Cette mise à niveau coûtera peut être plus cher pour le consommateur final, mais il s'agira in fine d'un produit de qualité dont l'hygiène est garantie. Ce même raisonnement tient pour toutes les autres stratégies qui doivent être repositionnées vis-à-vis de l'ALECA. C'est l'essence même de cet accord; si nous n'introduisons pas cette cohérence, l'ALECA n'a pas lieu d'être.
Cela suppose donc une mise à niveau des réglementations. Comment cela devrait-il se traduire ?
Le Maroc doit commencer cette mise à niveau dès maintenant en opérant des créations réglementaires par rapport à certains secteurs. C'est le cas du transport maritime par exemple qui doit se mettre à niveau au risque de devoir faire définitivement le deuil du pavillon national. Même constat pour ce qui est du transport international routier qui devrait disposer d'une réglementation favorisant la compétitivité. Ce sont des éléments qu'il faut prendre en compte pour favoriser le potentiel de développement marocain. Ainsi, pour le secteur des services, qui vient d'être ouvert aux négociations dans le cadre de cet accord, la création de réglementations permettant les services à la personne sera d'un grand bénéfice.


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