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Entretien : «Le Maroc a exprimé son accord pour que la libéralisation des services fasse partie intégrante de l'ALECA»
Publié dans Finances news le 18 - 07 - 2013

Treize ans après l'entrée en vigueur de l'Accord d'Association, le Maroc et l'Union européenne sont depuis mars 2012 dans une zone de libre-échange complète en ce qui concerne l'échange de biens industriels, et dans une mise en place progressive de libéralisation des échanges pour les produits agricoles, agro-industriels et de la pêche depuis presque dix mois.
L'ALECA revalorise cet accord d'association en couvrant des domaines qui n'étaient pas compris dans celui-ci.
Rupert Joy, ambassadeur et chef de la Délégation de l'Union europénne au Maroc, revient sur treize années de coopération étroite entre les deux parties.
Finances News Hebdo : Aujourd'hui, le Maroc et l'UE, malgré la non conclusion d'un nombre d'accords, dont celui des services, ont entamé les discussions relatives à l'ALECA. A votre avis, cela est-il de nature à servir une réelle intégration du Maroc à l'espace économique européen ? Les négociations déjà entamées seraient-elles intégrées
aux négociations ou menées en parallèle ?
Rupert Joy : Tout d'abord, il n'est pas exact de parler de «la non conclusion d'un nombre d'accords». L'année qui vient de s'écouler peut être qualifiée d'«exceptionnelle» par la mise en place de trois accords : l'aboutissement du lancement en 2000 de la zone de libre-échange qui est effective depuis le 1er mars 2012, la mise en œuvre de l'accord agricole en octobre 2012 et celle du Protocole sur le règlement des différends en novembre 2012. A cela s'ajoutent, toujours en 2012, des discussions exploratoires entre le Maroc et l'UE pour le lancement des négociations relatives à un ALECA, négociations qui sont effectives depuis cette année puisque nous en sommes au deuxième round à présent.
L'objectif commun de l'ALECA est, comme vous le soulignez, une intégration réelle du marché marocain au marché européen. Sans revenir sur tous les détails, l'ALECA revalorise l'accord d'association en couvrant des domaines qui n'étaient pas compris dans celui-ci. Il s'inscrit dans le Statut avancé dans sa dimension économique. Il permettra de dépasser le simple échange de biens en allant plus loin, en privilégiant une intégration économique plus étroite, en réduisant les obstacles non tarifaires, en simplifiant et facilitant les procédures douanières, en assurant la protection de l'investissement, en harmonisant les réglementations dans plusieurs domaines de l'environnement commercial et économique, etc.
La question de l'inclusion des négociations services dans les chapitres composant l'ALECA a été longuement débattue par les deux parties (négociations parallèles ou bien intégrées dans le «package» ALECA). Lors du deuxième round, le Maroc a exprimé son accord pour que la libéralisation des services fasse partie intégrante de l'ALECA.
F. N. H. : Le 28 mars 2013, une rencontre a eu lieu au sein de la CGEM entre des responsables de la Délégation de l'Union européenne à Rabat et des membres du patronat marocain et des Fédérations professionnelles marocaines, axée sur le partenariat entre le Maroc et l'Union européenne. Quelles sont les principales recommandations qui vous ont le plus interpellé ?
R. J. : Il faut souligner que nous privilégions nos relations avec le secteur privé au Maroc. Cette rencontre fait partie d'une série de contacts que nous avons à cœur de mener avec le privé, que ce soit avec la CGEM et ses Fédérations, que ce soit auprès des Chambres de commerce et d'industrie européennes regroupées en
Fédération : EUROCHAM.
Pour revenir à la rencontre que vous citez, nous avons eu le plaisir, ce jour-là, de présenter le cadre politique et institutionnel entre le Maroc et l'Union européenne et de faire un exposé approfondi sur les relations commerciales et leur impact sur l'environnement des affaires, ainsi qu'une discussion sur les projets de coopération financière, en particulier ceux touchant au développement économique. Ceci a été suivi d'un débat enrichissant avec les participants à cette rencontre.
Nous avons eu des échanges positifs avec la CGEM lors desquels l'ALECA a été présenté comme une opportunité pour accélérer le processus de convergence législative mais qui souligne qu'il faut laisser le temps d'adaptation au gouvernement marocain pour adopter les nouvelles législations et que les entreprises puissent également les intégrer. Nous sommes tout à fait d'accord avec cette approche. De même, le privé a souligné à juste titre l'importance d'un dialogue permanent avec la société civile. Cette recommandation est primordiale pour nous, et nous sommes engagés dans cette voie et ouverts à toutes les rencontres. Pour ne citer que l'étude d'impact sur le commerce durable de l'ALECA entre le Maroc et l'UE, étude demandée par l'UE mais menée de façon entièrement indépendante par des consultants, il faut souligner la tenue d'un atelier (le 27 juin) dans lequel la société civile, y inclus le secteur privé, a été invitée. Cet atelier, qui a permis de présenter les résultats préliminaires de l'étude, a été un forum de dialogue et d'écoute pour prendre en compte les préoccupations de la société civile. Par ailleurs, l'UE financera un séminaire d'information au Maroc qui sera organisé par le Département du commerce extérieur et qui réunira tous les acteurs concernés.
Je tiens à souligner que nous sommes dans une attitude d'écoute et de dialogue en ce qui concerne ces négociations.
F. N. H. : A la mi-2013, quel bilan faites-vous des échanges commerciaux entre les deux partenaires ? Et comment évaluez-vous le rôle du mécanisme de règlement des différends dans le maintien de bons rapports commerciaux entre les entreprises des deux rives ?
R. J. : Treize ans après l'entrée en vigueur de l'Accord d'Association, nous sommes depuis mars 2012 dans une zone de libre-échange complète en ce qui concerne l'échange de biens industriels, et dans une mise en place progressive de libéralisation des échanges pour les produits agricoles, agro-industriels et de la pêche depuis presque dix mois. Le volume de nos échanges ainsi que leur valeur n'ont cessé d'augmenter. En termes de chiffres, en 2000, le total des échanges entre l'UE et le Maroc était de l'ordre de 14 milliards d'euros. Entre 2005 et 2012, leur volume a augmenté de plus de 24% pour représenter 26 milliards d'euros en 2012. En 2012, l'UE a importé du Maroc un peu plus de 9 milliards d'euros de marchandises et a exporté vers le Maroc près de 17 milliards d'euros. La part des exportations vers l'UE représentait, en 2012, 56% des exportations totales marocaines. La même année, la part des importations marocaines en provenance de l'UE était de 47,3 % des importations totales du Maroc. Ces chiffres montrent la place de premier partenaire de l'UE dans les échanges du Maroc.
Quant au rôle du mécanisme de règlements des différends, il privilégie l'arbitrage pour la résolution d'éventuels différends commerciaux entre Etats (UE-Maroc). Cela se traduira par un gain de temps et d'économie sur les frais de gestion des dossiers. Il est clair que ce mécanisme permettra la résolution de différends dans un esprit beaucoup plus serein, contribuant à de bons rapports entre les entreprises des deux rives.
F. N. H. : Le Secrétariat de l'Union pour la Méditerranée (UpM) a lancé le projet «LOGISMED Training Activities». Dans quelle mesure un pareil projet contribuera-t-il à mieux faciliter les échanges commerciaux entre les deux rives de la Méditerranée ?
R. J. : Les infrastructures et les transports font partie des principaux moteurs de la croissance et de la compétitivité, que ce soit dans le système mondial ou dans des échanges régionaux. Nous savons combien les coûts en logistique sont encore trop importants. Plusieurs études ont démontré que le manque de personnel qualifié dans ce secteur entraîne des coûts logistiques en augmentation dans les pays du sud de la méditerranée, et qu'une formation dans ce domaine est plus que jamais nécessaire. Ce constat est le point de départ du projet «LOGISMED Training activities» que le Secrétariat de l'UPM vient de lancer. Dix pays méditerranéens seront concernés. Mais dans un premier temps, le projet sera mis en œuvre en Egypte, au Maroc et en Tunisie. Il vise à améliorer le niveau de qualification des opérateurs et des gestionnaires de plateforme logistiques. En plus de son impact sur le secteur des transports et de la logistique, il permettra la création d'emplois logistiques qualifiés dans la région. On perçoit clairement dans ses objectifs que ce projet participera au développement des échanges en permettant d'améliorer les aspects logistiques, ainsi que leur harmonisation. Il facilitera, ainsi, les échanges entre les pays du Sud et ceux de l'UE, mais aussi entre les pays du Sud eux-mêmes appuyés par l'entrée en service d'un premier groupe de plateformes logistiques du réseau euro-méditerranéen plus performantes.


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