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Etablissements publics : L'impact économique de la CDG mesuré pour la première fois
Publié dans Les ECO le 19 - 11 - 2013

Pour la première fois, une étude a permis de mesurer l'impact économique d'un établissement public, celui de la CDG. Les projets pilotés, initiés et/ou financés sur la période 2010-2030 représenteraient des flux d'investissements potentiels directs et induits de près de 235 MMDH, pouvant générer jusqu'à 248.000 emplois permanents additionnels.
Peut-on mesurer l'impact sur l'économie marocaine de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), cet instrument public de financement associé à la plupart des grands projets structurants et des stratégies sectorielles du royaume, tels que les plans Emergence, Halieutis, Maroc vert, Vision 2020 du tourisme ? La réponse est oui et c'est une étude initiée par la CDG, elle-même, qui a rendu l'idée possible. Cette étude, réalisée en interne, fournit pour la première fois des données sur les retombées économiques de cette institution. L'étude analyse en profondeur l'impact économique à l'horizon 2030 des projets initiés par la CDG, en se focalisant sur deux dimensions que sont l'investissement et l'emploi, et ses conclusions sont révélatrices du poids et de l'impact de la CDG sur l'économie du pays.
Pourquoi une telle étude ?
Tout le monde reconnaît à la CDG un rôle de pierre angulaire du système financier marocain avec un total bilan de près de 170 MMDH à fin 2012. Cependant, la CDG se veut d'abord et avant tout une institution au service de l'économie nationale, dont la performance se mesure à la capacité de l'institution à créer un impact économique et social durable pour la communauté. C'est dans cet esprit que l'initiative de l'étude, pionnière pour un établissement public marocain et pour l'Etat de manière générale, est née.«L'objectif est d'associer à chaque investissement des indicateurs de performances pour pouvoir les mettre ensuite en rapport avec les résultats», nous expliquent les responsables de l'étude. Cette démarche vertueuse permet d'aller vers plus de transparence dans un contexte institutionnel orienté vers l'«accountability» et un droit de regard croissant des organismes de contrôle tels que la représentation nationale au Parlement.
«La CDG veut institutionnaliser une démarche d'évaluation des impacts socio-économiques au sein du groupe. Le but est d'intégrer ces résultats dans le processus d'élaboration de la stratégie du groupe, en particulier le concept d'additionnalité», nous confient les responsables de l'étude. Elle renseigne aussi le lecteur - et néanmoins contribuable - sur la pérennité des investissements soutenus par nos retraites. Dans le détail, l'étude quantifie l'impact économique des projets de la CDG à travers deux indicateurs principaux : l'emploi et l'investissement. L'analyse a vocation à être étendue ultérieurement à d'autres dimensions (impact sur la balance des paiements, les recettes fiscales, etc). L'évaluation adopte une approche prospective et vise à estimer les impacts potentiels futurs des projets de la CDG. Cette démarche prospective est liée à la nature des projets de la CDG qui pour la plupart sont en phase d'investissement et de développement.
Le périmètre de l'étude couvre ainsi 50 projets actifs de la CDG, classés en quatre catégories : aménagement urbain, immobilier, zones d'activités et tourisme. Un projet actif se définit comme un projet actuellement en cours de développement par la CDG et ses filiales. L'un des apports de l'étude est d'insister sur la notiond'«additionnalité». L'enjeu étant de mesurer l'impact additionnel des projets sur l'emploi et l'investissement par rapport à une situation de référence (appelé contre-factuel) dans laquelle ces projets n'auraient pas été initiés.
Quelles sont les conclusions de l'étude ?
En résumé, les projets pilotés, initiés ou/et financés par la CDG sur la période 2010-2030 représenteraient des flux d'investissements potentiels directs et induits de près de 235 MMDH, pouvant générer jusqu'à 248.000 emplois permanents additionnels. Concrètement, la taille moyenne de l'investissement par projet s'établit à 1,7 MMDH. La plupart des projets figurant dans le périmètre d'évaluation sont appelés à être achevés à l'horizon 2020, bien que certains s'étalent jusqu'en 2030. Sur l'ensemble du cycle de vie de ces projets, la CDG devrait réaliser un investissement cumulé de l'ordre de 86 MMDH. Cet effort d'investissement serait démultiplié par un effet d'entraînement qui permettrait de drainer des investissements privés à hauteur de 149 MMDH. En moyenne, chaque million de dirhams investi par la CDG pourrait catalyser 1,7 MDH d'investissements induits. L'effet de levier serait particulièrement puissant dans les projets d'aménagement urbain et de développement de zones d'activités.
Au total, à l'horizon 2030, les projets de la CDG pourraient cumuler des flux d'investissements atteignant jusqu'à 235 MMDH (directs et induits). Ce volume d'investissement s'avère fortement significatif à l'échelle macroéconomique et représente, en ordre de grandeur, près de 4% de la formation brute de capital fixe, un agrégat qui mesure en comptabilité nationale l'investissement cumulé sur la période 2010-2030. En termes de création d'emplois, les projets actuellement développés par la CDG pourraient générer 640.000 emplois permanents, dont 435.000 emplois directs et 205.000 emplois indirects, à l'horizon 2030. Parmi les 640.000 emplois potentiels, la CDG estime qu'environ 390.000 postes peuvent être assimilés à des emplois déplacés, correspondant à des emplois qui existent ailleurs et qui sont transférés vers le site du projet.
Après prise en compte de ces «effets de déplacement», les projets de la CDG présentent un potentiel de création de 248.000 emplois additionnels à long terme. «Le caractère «additionnel» de ces emplois implique qu'ils ne seraient pas créés sans la mise en œuvre des projets soutenus par la CDG», précise l'étude. Les projets qui offrent le plus grand potentiel d'emplois additionnels sont les projets visant le développement de zones d'activités (156.000) et les projets d'aménagements urbains (78.000). En termes de répartition sectorielle, environ 60% des emplois sont générés dans le secteur des services et 40% dans le secteur de l'industrie. Parallèlement aux créations d'emplois stables à long terme, les projets de la CDG sont également fortement générateurs d'emplois durant la phase de construction. Ainsi, les travaux de réalisation desdits projets pourraient générer 930.000 emplois-an, soit l'équivalent de 46.500 postes d'emplois permanents sur la période 2010-2030.
De nouveaux choix d'investissement dans l'avenir
Au total, les projets de la CDG recèlent un potentiel de création d'emplois considérable à l'échelle nationale. Les emplois additionnels générés pourraient représenter jusqu'à 10% des créations nettes d'emplois urbains au Maroc sur la période 2010-2030 (en faisant l'hypothèse que 3 millions d'emplois nets seront créés en milieu urbain au Maroc durant cette période). Notons que cette proportion est encore plus forte dans l'industrie, où elle pourrait atteindre jusqu'à 15% des créations d'emplois dans le secteur, selon l'étude. Les résultats de l'étude sont ainsi révélateurs du poids et de l'impact de la CDG, qui se positionne comme acteur clé du développement du tissu économique marocain. Cependant, tout exercice d'auto-évaluation peut prêter le flanc à la critique. Un exercice d'autant plus complexe qu'il concerne un organisme investissant dans des activités multiples et des projets de maturité variable. La CDG s'est donc inspirée des meilleurs benchmarks à l'international, en l'occurrence la méthodologie d'évaluation des projets locaux aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. «Il a fallu ensuite développer en interne une méthodologie adaptée à nos propres projets et surtout éviter le biais de la surestimation. Cette réflexion nous a conduits à la mise en place d'une méthodologie rigoureuse et réaliste», soulignent les responsables de l'étude.
Ils ajoutent que «les impacts estimés doivent être interprétés comme un potentiel, dont la concrétisation est conditionnée par le maintien d'un environnement économique porteur». L'initiative est louable et pourrait ouvrir la voie à une nouvelle culture d'(auto)évaluation au sein des établissements publics et l'Etat de manière générale. Les auteurs de l'étude considèrent à cet égard qu'«au-delà du chiffrage des retombées, l'avantage majeur de cette démarche d'évaluation est de capitaliser systématiquement sur les retours d'expérience (feedback loop) pour s'améliorer continuellement». La lecture de ces résultats nous amène aussi à nous demander si ces nouvelles informations vont influencer d'une manière ou d'une autre les choix de la CDG dans le futur. L'impact économique et social deviendra-t-il l'élément prépondérant dans ses choix ? Et, sinon, quels sont les autres paramètres qui dictent les choix d'investissement de l'institution ? Des questions qui méritent réponse !


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