C'est dans le cadre de la semaine de la Francophonie que l'Institut français du Maroc a proposé une conférence de François Hollande sur le thème de «la culture comme ciment des peuples». C'était mardi 20 mars au Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain. La culture comme une solution aux maux de la planète, la culture comme ciment des peuples, c'est ce que propose François Hollande comme sujet de conférence dans le cadre de la semaine de la francophonie. Devant un parterre d'officiels et de journalistes, l'ex-président français a rappelé à quel point la culture était importante. «Le patrimoine commun de l'humanité est à préserver, à protéger, à rétablir, c'est la mission de l'UNESCO. Il faut le sauver ce patrimoine. En tant que président de la République, j'avais pris l'initiative avec le soutien du roi Mohammed VI face aux dangers de destruction du patrimoine que nous puissions intervenir. Parfois, il est trop tard», précise François Hollande qui rappelle son déplacement au Mali au lendemain de l'intervention française et africaine pour libérer les territoires du Mali du Nord des djihadistes installés. «À Tombouctou, les mausolées avaient été détruits par les terroristes et des manuscrits rares avaient été brûlés. Ce qui avait été le trésor de l'art islamique avait été touché par le fanatisme. Nous avions pris la décision de faire un travail de réhabilitation». Un travail qu'il faut poursuivre selon François Hollande. L'ex-président rappelle aussi que l'Europe, au lendemain de la seconde guerre mondiale, avec le traumatisme de la Shoa, ne voulait pas mettre la culture au premier rang. «La culture doit faire partie de ce que les peuples ont à partager», continue Hollande en donnant l'exemple du problème des réfugiés et en pointant du doigt le manque de solidarité de certains pays et leur réticence à intervenir et accueillir des milliers de famille dans le besoin, de même pays qui, il n'y a pas si longtemps, ont souffert du totalitarisme. «Qu'est-ce qu'un continent s'il est incapable de défendre une culture commune, celle de l'échange, de l'ouverture ?». Selon ses dires, la question de la culture doit être évoquée, en Europe, comme un principe d'union et de cohésion. «À l'échelle nationale, la culture est une priorité que des pays comme les nôtres doivent porter. En France, de Malraux à aujourd'hui, nous avons des objectifs culturels à la fois pour assurer le rayonnement de la France et pour permettre la création et l'échange. L'éducation artistique doit être le principe fondamental», continue François Hollande qui rappelle le dilemme français entre la création culturelle voulue dans l'excellence et la démocratisation culturelle à élargir. Quand certaines politiques culturelles insistaient sur la création, d'autres misaient sur la démocratisation quand certaines ne voulaient se concentrer que sur le patrimoine. Alors qu'une politique culturelle doit avoir une vue d'ensemble. «Il s'agit de faire en sorte que le citoyens puissent accéder à l'ensemble des œuvres et devenir des acteurs de leur propre vie culturelle».
