La masse monétaire (M3) continue de croître. Sur une année, elle a grimpé de 5,2% à fin avril 2012, recouvrant les évolutions contrastées de ses composantes. Si les dépôts à vue et la monnaie fiduciaire ressortent en décélération, celles-ci se limitent néanmoins à 4% et à 6,2% au lieu de 5% et 9,3%, les dépôts à terme, eux, ont régressé de 4,1% contre une hausse de 3,8% une année plus tôt. Parallèlement, le rythme de progression des comptes d'épargne et des titres d'OPCVM monétaires s'est, par contre, accéléré en passant respectivement de 7,9% à 9,7% et de -15,7% à 32,4%. L'analyse des contreparties de M3 fait apparaître une progression de 7,2% des créances sur l'économie (6% une année auparavant). Une évolution qui s'explique par la stabilisation, à 6,9%, du rythme de progression des crédits bancaires, la contraction de 14,6% des avoirs extérieurs nets (+1% en avril 2011) et une progression de 38,5% des créances nettes sur l'administration centrale. Ceci étant attribuable à l'augmentation des détentions de bons du Trésor par les autres institutions de dépôts. Dans ce sillage, force est de préciser que les premiers mois de 2012 ont enregistré un réel engouement des ménages sur le crédit à la consommation. En témoigne la progression de 13,2% contre 6,2% en avril 2011 de cette composante des crédits à l'économie. En revanche, les autres catégories de crédit se sont inscrites en ralentissement. En effet, le rythme de progression des prêts de trésorerie s'est établi à 9,3% contre 10,2%, tandis que ceux des crédits immobiliers et à l'équipement sont revenus de 9,2% à 7,6% et de 11,8% à 2,5%. Par ailleurs, la ventilation du crédit bancaire par secteur institutionnel fait ressortir une nette décélération des crédits accordés aux sociétés non financières privées et une accélération du rythme de progression des crédits accordés aux autres secteurs. En effet, le taux de croissance des prêts aux sociétés non financières privées est revenu de 15,4% à 3,9%, alors que celui des ménages est passé de 3,8% à 7,3%. Pour leur part, les crédits au secteur public et les concours aux sociétés financières ont affiché des progressions annuelles respectivement de 58,4% et de 2,2% contre des baisses de 7,3% et 8,9% une année auparavant. Des tendances qui ne font que renseigner que l'activité économique était au ralenti durant les quatre premiers mois de l'année 2012. Pour rappel, au deuxième semestre 2011, le crédit bancaire a évolué dans une phase d'attentisme, après une amélioration enregistrée au premier semestre. Si la phase baissière du cycle conjoncturel s'est interrompue en 2011, la reprise ne s'est pas encore confirmée. Les crédits de trésorerie et à l'équipement se sont d'ailleurs légèrement accrus au quatrième trimestre. En revanche, les crédits à l'immobilier et à la consommation ont nettement ralenti.