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La guerre des «requins» éclate !
Publié dans Les ECO le 03 - 06 - 2012

Un secteur...deux fédérations patronales, deux confédérations et plusieurs Chambres professionnelles, la représentativité de la pêche navigue décidément dans des eaux troubles. Une guerre - qui ne dit pas encore son nom, mais que l'on devinait déjà entre les grands «requins» du secteur - s'est dorénavant ouvertement déclarée entre les professionnels. Les frondes et dissidences ne se comptent plus. La création, en fin avril dernier, de la Confédération marocaine de la pêche côtière (CMPC), une nouvelle entité censée représenter le secteur, et de ses antennes régionales durant la semaine en cours, est rejetée et «fermement contestée» par plusieurs sources des Chambres professionnelles de pêche du royaume. Selon celles-ci, la CMPC ne serait en fait que la création d'un groupe d'une dizaine de dissidents de la Confédération nationale de la pêche côtière (CNPC), qui existe «depuis une trentaine d'années comme une représentation institutionnelle et légitime, seul interlocuteur crédible aux yeux de la tutelle», nous informe un responsable de la Chambre de pêche d'Atlantique nord. Cette polémique ne semble être que le prolongement d'une autre, liée à la création de la Fédération des pêches maritimes (FPM) affiliée à la Confédération générale des entreprises du Maroc, et celle de sa «sosie», la Fédération de la pêche maritime et de l'aquaculture (FPMA), qui coiffe d'ailleurs cette nouvelle confédération de la pêche côtière. Là aussi, tout est parti d'une fronde d'un groupe de grands opérateurs du secteur, qui se sont réunis pour créer la FPMA, et revendiquer la légitimité de la représentation des professionnels du secteur. D'ailleurs, pour montrer à quel point tout cela est complexe, la FPMA avait même pris l'initiative de constituer une commission mixte maroco-espagnole des professionnels de la pêche, lors des négociations relatives à l'accord de pêche – aujourd'hui suspendues - entre le royaume et l'UE. Il s'en est suivi une guerre interposée à coups de communiqués de presse, la FPM rejetant en bloc l'intervention de la FPMA dans ces négociations, et cette dernière renvoyant la balle sur la non légitimité de la FPM.
Coups et contre-coups
Contacté pour réagir sur la création de la CMPC et, de façon plus générale, sur la situation de division qui prévaut dans la représentativité du secteur, Hassan Oukacha, le président de la FPM, est intransigeant. «Je ne souhaite faire aucun commentaire sur cette nouvelle entité, puisque je ne dispose pas de tous les détails la concernant. Ce que j'espère, par contre, c'est que l'on puisse avoir, un jour ou l'autre, la maturité et la responsabilité de se trouver autour d'une même table, et sous une même et seule organisation. Cela serait dans l'intérêt de tout le secteur», pense le responsable. Du côté de la FPMA, les responsables tirent également les couvertures sur eux-mêmes. «Les professionnels veulent prendre leur destin en main, et c'est ce qu'ils ont tenté de faire en créant cette nouvelle instance. Il s'agit aussi de contester les agissements de certains responsables de la CNPC, dont ils rejettent la légitimité», tance Omar Akouri, le président de la FPMA. «La nouvelle confédération est en train de s'organiser...et ça dérange», lâche-t-il, pour conclure. Ce dernier nous informe, au passage, que des membres «frondeurs» de la CNPC comptent d'ailleurs intenter un procès en justice en vue de la dissolution de cette même confédération, qu'ils ne considèrent plus comme légitime. «La première de nos priorités est de mettre de l'ordre dans le secteur. La création de cette nouvelle confédération vise la structuration de la pêche côtière et l'objectif de lui donner une meilleure représentativité», nous explique Abderahmane Bousri, à la tête du bureau exécutif de la CMPC. Ce dernier se revendique déjà de l'adhésion d'une trentaine d'associations professionnelles, à travers ses trois différentes représentations régionales en cours d'installation. «Il nous fallait une représentativité crédible et sérieuse vis-à-vis des autorités publiques», conclut Bousri. «De toute façon, les Chambres de pêche ont un statut d'organisme public et institutionnel. Elles ont un rôle uniquement consultatif, et n'ont aucunement le droit de désigner ou de rejeter qui que ce soit comme représentant du secteur», enchaîne Akouri.
La tutelle dans l'imbroglio
Le département de tutelle semble bien confus dans cet imbroglio. Son mutisme face à ce conflit interprofessionnel, en tout cas, semble trahir cette perception des choses, mais que nenni ! C'est un silence de neutralité, au fond. «Nous n'avons pas le droit d'intervenir, pour ne pas paraître partial ou prendre parti. Ce sont des conflits internes aux professionnels. Ils devraient être assez responsables pour s'entendre et s'organiser eux-mêmes, sans que la tutelle ait besoin d'intervenir», nous explique une source proche du dossier au ministère d'Akhannouch. Pour Akouri, pourtant, «l'administration devrait s'impliquer et est la première concernée. Elle est la mieux placée pour savoir qui est son principal interlocuteur dans le secteur». Quant à la question des conséquences de cette désunion sur l'avancement du plan Halieutis, les avis divergent. Pour notre source au ministère, «il est évident que toute stratégie de développement sectoriel, quelle qu'elle soit, mise d'abord sur une certaine intégration et organisation des opérateurs privés, Il est vrai, donc que cette situation pourrait peser sur la mise en œuvre d'Halieutis». Pour Hassan Oukacha, il ne devrait y avoir aucune crainte sur cet aspect. «La politique de développement du secteur est déjà bien en marche, et rien ni personne ne pourrait l'arrêter. Il faut que nous restions positifs, pour jouer le rôle qui nous revient», se contente de commenter le responsable patronal.
Gros intérêts
Tout conflit étant généralement suscité par des intérêts, il est évident alors qu'il en soit de même pour un secteur aussi lucratif que la pêche. Ce regain de mésentente entre les professionnels, semble, en tout cas être en rapport avec les dernières autorisations de pêche que le ministère vient d'accorder dans le cadre de la mise en place des plans d'aménagement des pêcheries. Ces autorisations ont été accordées par la tutelle, le 24 mars dernier, à 74 sardiniers côtiers pour leur permettre d'accéder à la pêcherie des petits pélagiques en Atlantique Sud. Cette décision a été prise après que l'Institut national de recherche halieutique (INRH), ait rassuré sur sa faisabilité et sur l'état des stocks. Quoi qu'il en soit, ce conflit d'intérêt tombe très mal pour un secteur qui commence à peine à se relever d'une année 2011 tout au long de laquelle, il s'est retrouvé au creux de la vague. À titre indicatif, d'après les dernières actualisations de l'Office national des pêches, le volume global des débarquements de la pêche côtière et artisanale, sur les quatre premiers mois de 2012, a effectivement progressé de près de 22% en comparaison de le même période en 2011. De plus, dans une conjoncture où les secteurs productifs devraient être les principaux soutiens à la croissance de l'activité économique (la contribution de la pêche au PIB national est en moyenne de 2,3%, durant les 10 dernières années, ndlr), cela va de soi que les principaux acteurs ont une part de responsabilité à assumer pour retrouver une certaine cohésion dans la profession.
«Fronde» bien organisée ?
La Confédération marocaine de la pêche côtière est en train d'opérer une tournée régionale pour installer ses antennes, malgré tout le tumulte soulevé par sa création. Les initiateurs de ce projet visent un maillage complet des 3.500 kms du littoral du royaume. La «Fédération du Sud pour la pêche côtière» a vu le jour le 19 mai dernier, et celle du Nord devait l'être au cours du week-end dernier, à Nador, composée des associations professionnelles de la pêche côtière opérant dans la zone allant du port de Kénitra à celui de Saidia. Quant à la «Fédération du Centre», elle devrait également voir le jour dès demain, 1er juin, à El Jadida. Cette antenne est censée regrouper des associations professionnelles de la pêche côtière actives dans la zone allant du port de Mohammédia jusqu'au port d'Agadir. Au-delà de tout ce dispositif en cours d'installation, ce nouveau «courant» de la filière de la pêche côtière et artisanale affirme vouloir venir à bout de plusieurs lacunes qui handicapaient le développement de la filière. Une trentaine d'associations professionnelles, selon un communiqué de cette dernière devraient ainsi constituer cette confédération, à travers ses trois différentes représentations régionales.


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