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L'assurance-crédit a le vent en poupe
Publié dans Les ECO le 02 - 05 - 2013

Echec et mat. Le masque est enfin tombé concernant le mythe de la résilience de l'économie marocaine. Le fait est qu'aujourd'hui, une grande majorité des professionnels ne croient plus à ce scénario car, selon leurs analyses, «il ne tient plus». La crise est désormais un fait avéré et ce n'est pas d'ailleurs nouveau, comme en témoigne la situation des indicateurs économiques, qui ne cessent de se dégrader ces derniers temps. «Quand ça va mal en Europe, on en ressent le choc ici», nous a confié un expert. Secouées par la crise, les entreprises marocaines ont recours de plus en plus à l'assurance-crédit. C'est surtout avec les prémices de la crise de l'année 2012 que les entreprises se sont tournées vers ce créneau. Auparavant, elles n'étaient pas sensibles aux bienfaits de ce produit. Pour rappel, l'assurance-crédit ne constitue pas un outil de protection et d'assurance très ancien, en comparaison à d'autres branches de l'assurance utilisées par les acteurs économiques. Les entités économiques sont poussées de plus en plus par les institutions financières, qui n'ont plus confiance dans les modes de paiement des entreprises locales à recourir à l'assurance-crédit, pour protéger les fonds. Environ «trois cas sur dix sont poussés par les banque à y souscrire», affirme le directeur-adjoint de la compagnie d'assurance-crédit. Il est nécessaire de signaler que le Maroc est le premier pays arabe et africain a avoir adopté l'assurance-crédit, à l'initiative d'une grande banque de la place, qui a essayé de protéger sa filiale de factoring par ce biais. En 2012, le chiffre d'affaires global du marché de l'assurance-crédit a dû se situer entre 80 à 100MDH. Au moment du démarrage de cette activité, qui a eu lieu 1995, ce montant ne dépassait pas 225.000 DH. La plus grande partie du chiffre d'affaires est réalisé par la couverture des risques commerciaux domestiques. La cause en est que d'une part, les entreprises marocaines n'exportent pas beaucoup et de l'autre, les professionnels constatent l'absence d'une base de données des entreprises qui opèrent dans le marché international. «Pour les multinationales, elles sont installées dans des zones franches, où soit elles contractent leurs assurances auprès des sociétés mères ou soit elles n'en ont pas besoin». Pire, certains opérateurs économiques actifs dans le marché international ne disposent que d'un nombre limités de clients étrangers, ce qui rend délicat la tâche d'une bonne répartition du risque et «les compagnies trouvent du mal à fournir les garanties nécessaires», conclut le management de la compagnie Euler.
Hausse de 160% des créances en souffrance
Pour ce qui est des performances des entreprises marocaines, Youssef Douieb explique que le niveau des impayés a bondi au cours de premier trimestre de l'année 2013, en comparaison avec la même période à la veille de la crise économique et financière mondiale. Cette crise a perturbé fortement les économies des pays de l'Europe, principal partenaire commercial du pays. «La somme des créances en souffrance a augmenté de 160% par rapport à la même période en 2007», relève la même source. Les raisons en sont multiples et évidentes pour tous, de même que chaque jour apporte son lot de surprises. D'une part, par l'Etat est mauvais payeur. La remarque est d'ores et déjà faite par les opérateurs privés marocains. À cela, s'ajoute, la raréfaction de la liquidité au niveau des banques. En chiffres, le déficit de liquidités bancaires a augmenté de près de 1,4 MMDH au mois de mars, en s'établissant à 64,4 MMDH. Devant cette situation, la Banque centrale poursuit sa stratégie d'intervention sur le marché, à travers des injections de liquidités, devenues structurelles depuis 2007,afin de soutenir et de financer l'activité économique du pays. D'ailleurs, les banques ferment de plus en plus les vannes en accordant de moins en moins des crédits. «Une banque qui prête moins met la plupart des entreprises au bord de l'étouffement, en générant par conséquent une recrudescence des impayés», d'après Douieb. Ainsi, une segmentation sectorielle montre que les secteur BTP et des nouvelles technologies sont les plus touchés par ce phénomène, à cause du tassement des ventes. Un autre facteur vient d'aggraver la situation des entreprises marocaines. Il s'agit notamment de l'installation d'entreprises européennes. En se lançant à la recherche de nouveaux débouchés, ces entreprises ont adopté des politiques concurrentielles agressives en pratiquant la course au chiffre d'affaires. Les perspectives sont également très mauvaises pour les entreprises exportatrices, car nous exportons vers les pays de l'Europe qui ont des taux de croissance nuls ou négatifs, ce qui entraîne de facto une baisse des exportations vers ces pays.
Risque pays en baisse
Aujourd'hui, presque tous les indicateurs macroéconomiques de l'économie marocaine clignotent au jaune foncé, si ce n'est au rouge. Les derniers chiffres rendus public récemment montrent que les dépenses ordinaires ont bondi de l'ordre 19,1%, alors que des recettes ordinaires ont fléchi d'environ 3,6% à la fin du mois mars, en comparaison avec la même période de l'année précédente. En cela, le déficit budgétaire a franchi le seuil de 7% pour s'élever à 22,7MMDH, durant cette période, au lieu de 3MMDH au premier trimestre de l'année précédente. «De même les prévisions tablent sur le fait que l'année finira à un niveau de 12% en termes de déficit budgétaire. Dans le contexte normal, ce taux devrait se situer à 3 à 4% maximum», selon Youssef Douieb, directeur général adjoint d'Euler Hermès ACMAR au Maroc. De fil en aiguille, le manager de la société d'assurances crédit rappelle également que le matelas des devises atteint des niveaux inquiétants. Selon les chiffres de la Banque centrale, ses réserves ont atteint 143,5MMDH. En termes de mois d'importations de biens et de services, les réserves internationales représentent l'équivalent de 4 mois et 3 jours à la fin du mois de février. Cette situation inquiète les investisseurs et les agences de notation braquent les projecteurs sur nos indicateurs macroéconomiques. Ainsi, si la plupart des agences de notation et des assureurs crédit n'ont pas changé leurs positions concernant le risque pays du Maroc, «Le groupe Euler a légèrement modifié à la baisse ses appréciations du risque de l'économie marocaine», affirme Douieb. Cependant, l'économie du pays affiche quelques points positifs. En comparaison avec d'autres économies de la zone de l'Europe et de la Méditerranée, le Maroc a un taux d'endettement «assez faible», note Youssef Douieb. «La seconde note d'espoir est celle du taux de croissance, qui serait de 5%, mais ce que cachent les chiffres, c'est quand même un taux de croissance du secteur de l'industrie de 3% uniquement». Ce taux de croissance sera réalisé grâce à l'agriculture et non pas grâce au développement du secteur industriel, conclut Douieb.


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