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Interconnexions, énergies renouvelables et contenu local : les priorités marocaines présentées à Dar es-Salaam
Publié dans Les ECO le 12 - 02 - 2025

Lors du Sommet Mission 300, le Maroc a présenté des engagements clés : électrification rurale à 99,88%, investissements massifs dans les renouvelables et projets transfrontaliers comme le Corridor Atlantique. Décryptage d'un modèle qui inspire.
Le Sommet africain de l'énergie «Mission 300», tenu à Dar es-Salaam en janvier dernier, a marqué un tournant dans les stratégies continentales pour l'accès universel à l'électricité. Porteur d'une vision ambitieuse, le Maroc y a présenté un modèle intégré combinant innovation technologique, ancrage local et coopération régionale.
Sous la direction de la ministre Leïla Benali, la délégation marocaine a exposé sept engagements structurants, reflétant une expertise forgée sur trois décennies. Décryptons ces engagements à travers le prisme des politiques énergétiques, de l'économie, de la géopolitique et des enjeux de développement durable.
Electrification rurale : un modèle de réussite aux défis résiduels
Avec un taux d'électrification rurale de 99,88%, le Maroc se positionne en référence continentale. Ce succès, souligné par la ministre de tutelle, repose sur un mécanisme institutionnel hybride associant capitaux publics et privés depuis 1992.
«Cette expérience a permis de développer des projets bancables et des partenariats gagnant-gagnant», a-t-elle rappelé.
Souvenons-nous que l'électrification rurale marocaine illustre une approche systémique : infrastructures de base (éclairage, pompages) couplées à des impacts socio-économiques (éducation, santé).
Toutefois, le 0,12% restant pose des défis logistiques (zones enclavées) et financiers (coûts marginaux élevés). L'expertise marocaine en crowding-in (mobilisation de fonds privés via des garanties publiques) pourrait inspirer plusieurs pays africains comme la Mauritanie, le Niger ou le Tchad, où les taux stagnent ou sont relativement bas.
Investissements dans les renouvelables : une accélération stratégique
La ministre n'a pas manqué de souligner que le Maroc a multiplié par cinq ses investissements annuels dans les réseaux et par trois dans la production énergétique, incluant solaire, éolien et hydroélectricité. Cette dynamique s'inscrit dans l'objectif de 52% d'énergies renouvelables dans le mix électrique d'ici 2030.
L'accélération des investissements répond à une logique de coût nivelé de l'énergie (LCOE) compétitif, notamment pour le solaire.
Cependant, les défis techniques persistent : intermittence, stockage et modernisation des réseaux. Le projet de hub pour les batteries et le stockage, évoqué par la ministre Benali, lors du sommet, vise à combler ces gaps.
Par ailleurs, le triplement des investissements nécessite un cadre fiscal attractif, soulignant l'importance des partenariats public-privé (PPP).
Contenu local : un levier industriel et social
Avec 30% de composants locaux dans les projets énergétiques, le Maroc mise sur une industrialisation verte inclusive. Cette politique crée des emplois et réduit la dépendance aux importations.
Comme l'explique un professionnel du secteur, «le contenu local agit comme un multiplicateur socio-économique».
Toutefois, cet objectif requiert un renforcement des compétences techniques (formation professionnelle) et une intégration des PME dans les chaînes d'approvisionnement.
Connectivité régionale : Vers un marché énergétique intégré
L'accord Maroc-Mauritanie sur l'interconnexion électrique symbolise une volonté de désenclavement énergétique. Ce projet, couplé à l'Initiative du Corridor Atlantique, vise à relier le Sahel à l'Atlantique, offrant un accès à 400 millions d'Africains.
Ainsi, le Maroc consolide son rôle de pont entre l'Afrique subsaharienne et l'Europe. En connectant des pays enclavés (Mali, Burkina Faso), il réduit leur dépendance aux corridors traditionnels. Une stratégie qui renforce aussi son soft power face à la concurrence algérienne et turque en Afrique.
Corridor Atlantique
Ce corridor combine infrastructures gazières (potentiel mauritanien) et électriques, visant à sécuriser l'approvisionnement tout en exploitant les ressources locales. Le projet implique des accords complexes (tarifs douaniers, normes techniques) et une gestion transfrontalière des risques (conflits, terrorisme). La certification ESG du projet OTC pourrait rassurer les investisseurs face à ces incertitudes.
Hub énergétique mondial
En se positionnant comme hub pour les batteries et la gestion de réseaux, le Maroc capitalise sur ses ressources en phosphates (composant clé des batteries lithium-fer-phosphate) et son savoir-faire en énergies renouvelables. Un positionnement qui nécessite des investissements en R&D, notamment pour la transition vers des batteries sans cobalt (enjeu éthique et coût). Ainsi, les partenariats avec l'UE (via les accords Green Deal) seront déterminants.
Projet OTC : Certification verte et attractivité financière
Le système «Originate, Transit, Certify» garantit une énergie 100% verte, alignée sur les normes ESG. Cette certification répond aux exigences des investisseurs internationaux (fonds souverains, banques climatiques).
Disons que le projet OTC place le Maroc en pionnier des mécanismes de traçabilité énergétique, un atout pour attirer les financements liés aux obligations vertes. Cependant, sa réussite dépendra de la mutualisation des standards africains, aujourd'hui fragmentés.
De l'électrification rurale à l'intégration régionale
Les engagements du Maroc au Sommet Mission 300 révèlent une stratégie multidimensionnelle : du micro (électrification rurale) au macro (intégration régionale). Comme l'a résumé Leïla Benali, l'ambition du Maroc «est de transformer les défis énergétiques en leviers de développement inclusif». Si les obstacles persistent (financements, stabilité régionale), le modèle marocain offre des pistes concrètes pour atteindre l'objectif de 300 millions de connexions d'ici 2030. En combinant innovation technologique, ancrage local et vision panafricaine, le Royaume confirme son rôle de catalyseur de la transition énergétique continentale.
Bilal Cherraji / Les Inspirations ECO


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